Tristan de Folhohëc n'avait jamais quitté les jupes noires de sa mère jusqu'à son entrée à Saint-Cyr. Ses vingt ans s'étaient passés dans un isolement sauvage au fond de la gentilhommière délabrée de ses ancêtres, dont les tours verdies de lierre dominaient l'Océan. Il avait grandi robustement en pleine nature, respirant les brises amères qui venaient du large, courant les Pardons de village, à dix lieues à la ronde, mais éternellement suivi par un long abbé maigre qui se moulait dans son ombre, le préservait des tentations et lui apprenait en même temps le latin, les mathématiques, le blason et l'histoire du Roy légitime…