La beauté en soi est dangereuse, conflictuelle pour toute dictature, car elle implique un climat qui franchit les limites que cette dictature assigne aux êtres humains; son territoire échappe au contrôle de la police politique qui ne peut donc y régner. C'est pourquoi elle irrite les dictateurs qui s'ingénient par tous les moyens à la démolir. Sous un système dictatorial, la beauté est toujours dissidente, car toute dictature est par nature anti-esthétique, grotesque; l'exprimer, c'est pour le dictateur et ses agents une attitude réactionnaire, d'évasion.