On peut faire disparaitre une personne, Karolina, mais il est beaucoup plus difficile de faire disparaitre son histoire. Personne n'est véritablement oublié tant que son histoire lui survit.
Karolina se réveilla dans son nouveau monde avec un coeur de verre. C'était un coeur à l'intérieur duquel il semblait que des roses et leurs épines avaient poussé, car il contenait à la fois toutes les joies et toutes les peines qu'elle avait éprouvées au Pays des Poupées. Dès qu'elle bougeait, il cliquetait en heurtant le bois lisse de sa poitrine.
Karolina avait envie de la croire. Elle avait toujours pensé que grandir était une chose terrible, jusqu'à ce qu'elle rencontre Rena et la voie évoluer petit à petit. A présent, elle en était arrivée à comprendre que c'était ce qui pouvait arriver de mieux au monde: grandir.
Karolina ignorait que le Fabricant n’avait plus de famille, ce qui
l’attrista. Mais elle comprenait, et lui aussi certainement, que tout l’argent
du monde ne pourrait jamais racheter une âme défunte. La mort était
équitable à cet égard.
Que les sorciers aient transformé un lieu de paix et de contemplation en un temple dédié à la guerre paraissait le comble de l'ironie, et cette idée remplit Karolina d'amertume
Les gens préfèrent ne pas voir les choses cassées, répondit le Fabricant