"_La musique est l'art suprême de transmettre des émotions, déclara-t-elle solennellement en prenant ses aises sur le canapé. Pour moi, il n'y a pas photo. Il y a plein d'événements qui éveillent des émotions. Des images, des odeurs, des matières...Mais le plus puissant, c'est la musique."
"_Ne t'inquiète pas trop, dit-elle. Les gens qui s'aiment vraiment finissent toujours pas se retrouver.
_Tu en es sûre ?
_Non, mais je préfère croire que c'est vrai, dit-elle avant de l'embrasser une dernière fois."
"_Tu as une page de fans sur Facebook ?
_Et oui ! Su Instagram, aussi.
_Et tu as beaucoup de followers ? insista Jordan?
_Beaucoup, non. Mais j'en ai quelques-uns. Ou plutôt quelques-unes. La plupart de mes followers sont des femmes.
_Vraiment trop fort, ce Marco ! ironisa Sofia.
_Et ça te sert à quoi d'avoir des fans ? demanda Yaani.
_Jusqu'ici, à pas grand-chose. Mais ça pourrait changer."
"_Vous allez me manquer. Je vous aime bien, avait-elle dit.
Soudain, les derniers mots de la gardienne avaient ressurgi.
Ces mots ne pouvaient être sincères. Personne ne pouvait l'aimer, après ce qu'il avait fait. Sienne les avaient prononcés par compassion, peut-être même par pitié.
Je vous aime bien.
Sam ne se sentait pas prêt à l'entendre, encore moins à l'assumer. Il devait rester seul, marcher, jusqu'à ce qu'il retrouve cette petite estime de soi qu'il avait perdue."
"_C'est bien, Sofia, commenta-t-il plus tard dans la matinée. C'est vraiment joli.
_Joli ? s'exclama-t-elle. Pour moi, ça veut rien dire, joli. Je suis pas là pour que ce soit joli. Ce qui compte, c'est que ce soit fort, rempli de sens, investi. Mais que ce soit joli, vraiment, ça m'intéresse pas.
_Je reformule, dit Marco sans sz désunir. C'était fort, intense et très personnel.
_Voilà ! Là, ça me parle !"
"Durant sa longue incarcération, Sam avait renoncé à toute forme de sexualité, ou même de tendresse. Il avait enfoui ses désirs au plus profond de son être, en attendant des jours plus propices. Depuis sa libération, il vivait avec l'angoisse de ne plus rien ressentir, de ne plus savoir comment s'y prendre. Il ignorait ce qu'il devait dire et ne pas dire, faire et ne pas faire, pour séduire une femme et obtenir ses faveurs. Il se sentait terrorisé à l'idée de ne plus jamais plaire autant qu'à l'idée de plaire."
"A chaque pas, Sam sentait son cœur battre plus fort contre sa poitrine. Le début de sa nouvelle vie se trouvait là, devant lui, une nouvelle vie qui l'attirait autant qu'elle l'effrayait."
"La seule chose réellement importante, c'est l'harmonie. Etre en harmonie avec soi-même. Avec l'univers. Pouvoir sourire à son reflet dans le miroir, quand on en a un. Par-delà le bien et le mal, comme le disait Nietzsche. Nous sommes tous pareils et tous différents."
"_Je te dois des excuses, Sam, dit le vétérinaire. Je sais que je n'ai pas été très accueillant avec toi. En fait, je me méfie toujours des gens qui débarquent dans ce genre d'endroit. Souvent, ce sont des profiteurs qui veulent se rapprocher des animaux sans savoir qui ils sont vraiment.
_Et qui sont-ils pour toi ?
_Des êtres vivants complexes et sensibles. Des êtres vivants fragiles qu'il faut apprendre à connaître avant de les approcher. Des êtres vivants qu'il faut respecter en toutes circonstances."
"Certaines années, elle obtenait les précieuses cinq cent sept heures lui ouvrant pour une année l'accès à l'intermittence du spectacle. Un Graal éphémère qui atténuait l'incertitude professionnelle dans laquelle elle évoluait. L'argent, toujours l'argent. Il avait peu de valeur à ses yeux, mais il restait un mal nécessaire pour continuer à vivre comme elle l'entendait."