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Citation de charlottedesudermanie


Reconstituants, restaurateurs de la chaleur naturelle, dispensateurs de longévité, telle était la réputation des "bouillons et viande de poulets nourris à la vipère". Toutefois le "vin blanc généreux et puissant" où l'on aurait, tout exprès, fait se noyer quelques vipères vivantes, s'il survit au XVIIIe dans la diététique médicale, semble ne plus remporter les faveurs des bien portants. (...) Il est loisible de penser que, en ligne générale, les "poulets nourris à la vipère" avaient une excellente saveur et, probablement, un goût supérieur à nos poulets d'aujourd'hui, engraissés par étapes forcées, sous une lumière artificielle aveuglante, avec des aliments dont la partie la plus noble est constituée de farine de poisson.
En outre, il semble que, cuites sur un gril, les vipères non seulement exhalaient une "très suave fragrance" mais qu'elles n'avaient rien à envier à l'anguille grillée. On a des documents sur un septuagénaire qui ( on ne sait si c'était par désir d'immortalité ou par préférences personnelles) "mangea en un mois et demi plus de quatre-vingt-dix vipères capturées en été et rôties, comme le font d'habitudes les cuisiniers pour les anguilles".
On peut toutefois penser que la fortune non négligeable de la chair de vipère dépendait très probablement de sa réputation d'excellent conservateur de la beauté féminine fanée par les années, et surtout de sa prétendue vertu magique à dispenser grâce et charme aux jeunes dames.
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