Le Bouddhisme Theravada ou la "Voie des Anciens", encore appelé péjorativement Hinayana ou "Petit Véhicule", est la religion principale des habitants du Laos, du Cambodge, de la Thaïlande et de la Birmanie. Cette branche du Bouddhisme est le résultat d'une longue évolution du Sthavira tenant de l'orthodoxie lors du schisme au concile de Pataliputta au IIIème siècle avant J.C. qui voit s'imposer le Mahasanghika réformateur, précurseur du Mahayana ou "Grand Véhicule" (de progression vers la libération).
Chassé de l'Inde en 240 avant J.C., le Sthavira s'installe au monastère de Mahavira (Ceylan) sous le règne du roi Devanampiya Tissa. Par la suite, il deviendra le Theravada et essaimera en Asie du Sud-Est. Le Theravada est donc un Bouddhisme méridional avec comme langue, le Pâli.
Sa médecine, assez proche de l'Ayurveda car née comme lui en Inde, est utilisée actuellement en Asie du Sud-Est. Autrefois pratiquée par les bonzes, elle s'adapte aux condition modernes et tend à sortir des pagodes pour soigner toutes sortes d'affections, du paludisme au stress des citadins surmenés. Par son caractère universel, elle peut soulager tout être souffrant et éclairer la maladie sous un aspect spirituel.
Les habitants de la région, qu'ils soient animistes, bouddhistes ou chamanisme, ont un fond commun de croyances et de rituels ; ainsi la cérémonie "rappel d'âmes" que les Laos appellent "sou khouan" ou "baci", consistant à nouer autour des poignets des fils de coton blanc pour "bien attacher les âmes au corps" et ayant lieu à diverses occasions (guérison, départ ou retour de voyage, etc...), existe tout aussi bien chez les montagnards et les Hmongs. 'p.106)
Le Laos, comme le Cambodge et le Viêt-nam, formant l'Indochine française, subira l'occupation japonaise durant la deuxième guerre mondiale, puis la guerre de libération sous la direction du Neo Lao Issara (Laos libre), aboutissant aux accords de Genève de 1954 reconnaissant la souveraineté et l'intégrité des trois pays, enfin la guerre secrète américaine jusqu'aux accords de Paris en 1975, avec pour Président le prince "rouge" Souphanouvong. (p.98)