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Critiques de Paul Dowswell (51)
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11 Novembre

2014 - Une terrasse de café en centre-ville, quelque part en France.



- Tiens, ça fait la Une du journal : "Il y a 100 ans... le début de la Grande Guerre".

- Oui, j'ai entendu sur RTL, il va y avoir plein de commémorations cette année.

- Ah bah, ça a bien commencé avec le Goncourt.

- Moi je trouve ça bien que les écrivains, les médias et les artistes en parlent. Plus de poilus vivants, plus de témoins, qui s'en souviendra de ce conflit sanglant en 2114 s'ils ne laissent pas d’œuvres ?

- Hum... Pas grand-monde, à mon avis, c'est clair. Tu bois quoi ?

- Attends, je finis d'envoyer un tweet. Diabolo fraise, s'il te plaît. Bon, et on disait quoi ? Ah, oui, la Der des ders... Ben, hélas, ça n'a pas empêché les hommes de se mettre sur la gueule après 1918.

- Quand même, tu te rends compte de tout ce que la Première Guerre mondiale a pu avoir de particulièrement effrayant pour les soldats en 14 ? Aviation et tirs aériens, perfectionnement des armes lourdes, pluies d'obus, armes chimiques, explosifs, barbelés, tranchées, moyens de communication... Dis-donc, il est super bon leur diabolo fraise, tu trouves pas ?

- Pas mal... Et les pertes humaines ! C'est écrit noir sur blanc : "près de 19 millions de victimes civiles et militaires, toutes nationalités confondues et plus de 21 millions de blessés parmi les soldats" !

- On a du mal à réaliser... Ce sont les Russes, les Allemands et nous qui en avons perdu le plus. On était aux premières loges... Mon arrière-grand-père a perdu un pied, je crois, mais je l'ai pas connu.

- Moi, je crois que c'est un oncle de mon grand-père qui est mort à Verdun ou un truc dans le genre... je sais plus trop, tu sais, moi, les histoires de famille...

- Je viens de terminer le dernier Paul Dowswell, "11 novembre". Tu connais ?

- Non, c'est bien ?

- Pas mal du tout. C'est une bonne façon de contribuer au devoir de mémoire. L'auteur raconte la dernière matinée de la guerre à travers le destin de trois jeunes soldats de 16/18 ans.

- Ben oui, à la fin de la guerre, on en était à réquisitionner les ados, tous les autres étaient dead...

- C'est dur à imaginer pour nous, aujourd'hui, il fallait un sacré courage, un sacré sens du devoir ou une sacrée insouciance pour aller au front.

- Ou un peu des trois... ou ne pas avoir le choix. Et alors, ce bouquin ?

- Eddy est un aviateur américain, Will fait partie de l'infanterie anglaise et Axel est une toute jeune recrue allemande. Le 11 novembre, de 2h du matin à midi, alors que Foch signe l'armistice dans son fameux wagon à Compiègne, ces trois-là vont échapper (ou pas) aux dangers des dernières heures du conflit.

- Mais ils ne savaient pas que la guerre se finissait ce jour-là ?

- Non, c'est bien ce qui rend le récit tragique, touchant et plein de suspense. Les choses auraient été plus simples s'ils avaient tous eu un Blackberry pour se prévenir... C'est pas mal écrit, le rythme est forcément rapide puisque tout se passe en quelques heures. J'ai bien aimé mais c'est sûr que je lirais pas ça tous les jours, c'est quand même violent et super glauque.

- Et sinon, t'iras voter toi, demain, pour les Européennes ?

- C'est le moins qu'on puisse faire, non ? Je pense qu'il vaut mieux continuer à chercher à avancer ensemble plutôt que se mettre sur la tronche.

- On peut toujours espérer que les hommes tirent des leçons de leur passé mais tu sais, je crois que les gens s'en foutent pas mal au fond.

- Les gens s'en foutraient peut-être un peu moins s'ils se rappelaient de temps en temps les 19 millions de morts de 14-18 ?

- Hum... c'est pas sûr. Tiens, voilà le serveur, laisse, c'est pour moi, je t'invite. Partante pour un peu de shopping ?

- Yes ! Let's go !
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Etranger à Berlin

Une histoire incroyable, très bien racontée et documentée. Une montre dans l'horreur de l'engrenage du fanatisme chez les plus jeunes. Une belle leçon à faire lire aux ado et aux adultes. Rester vigilent, penser par soi même et réfléchir aux conséquences de ses actes. Un livre qui sait rester d'une fraîcheur malgré cette sinistre époque . Une belle note d'espoir en l'être humain.
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11 Novembre

Avant tout, je remercie grandement Babélio et les éditions Naïve pour cette découverte.

Nous sommes le 11 novembre 1918. L'armistice a été signé, et prendra effet à 11 heures du matin. Mais cette nouvelle, Will, jeune recrue de 16 ans de l'armée britannique, l'ignore complètement, et quand une petite unité menée par son frère se rend dans la forêt prêt de la frontière belge pour y débusquer des Allemands, il se porte volontaire pour en faire partie.

Axel a 16 ans lui aussi, jeune recrue de l'armée Allemande, qui vient tout juste de débarquer sur le front dans un train rempli de gamins aussi jeunes que lui.

Eddie, lui, est un peu plus âgé. Du haut de ses 18 ans, cet Américain d'origine germanique est un aviateur qui a déjà abattu 4 avions ennemis. Encore un, et c'est le tableau d'honneur. Aussi quand l'annonce de l'armistice lui parvient, il fait décoller son avion illico presto et part en chasse de l'avion allemand qui lui permettra d'avoir sa photo dans le journal.



11 novembre retrace les dernières heures de la première guerre mondiale au travers de l'histoire et de la rencontre de trois jeunes gens d'origine différente.

La première moitié du livre inscrit les personnages principaux dans l'histoire, au travers de leur propre histoire. Si j'ai trouvé cette partie du livre lente à se mettre en place, j'ai apprécié le fait que l'auteur présente chacun des personnages en forçant un peu le trait sur ce qu'ils ont de commun, et non ce qui les différencie. Déjà, tous les trois sont atrocement jeunes pour faire la guerre. On connait tous des gamins de 16 / 18 ans, des neveux, des cousins des enfants. Essayez un peu d'imaginer un sergent instructeur leur expliquer comment plonger la baïonnette dans le ventre de l'ennemi pour faire le plus de dégâts possibles (oui, c'est atroce). Ils ont tous les 3 une famille avec laquelle ils s'entendent bien, des parents aimants et aimés. Ils ont perdu au moins un être cher dans cette guerre. Ils ont souffert des restrictions et de la faim, dans leur pays. Et puis ils se sont engagés, ils ont été formés. Une jeune fille occupe leurs pensées pendant qu'ils souffrent du froid. Tous les trois ont peur. Bref, ce sont 3 gamins, de bons gosses, qui portent l'uniforme et sont dans un camp parce qu'ils sont nés à un endroit ; mais on imagine bien que s'ils étaient nés ailleurs, leur uniforme serait d'une autre couleur, et puis c'est tout.

La seconde moitié du livre raconte comment Eddie et Axel se rencontrent, bientôt rejoints par Will, comment ils vont se sortir d'une situation tragique, et se "reconnaitre" dans l'autre, étant attendus qu'à présent tous les 3 savent que la guerre vit ses dernières heures (ce qui ne l'empêche pas d'emporter son content de morts). Cette seconde partie est plus vivante, présente plus de suspense et d'actions que la première.

Globalement, et bien que ce livre soit étiqueté "jeunesse", j'ai trouvé qu'il manquait de relief. Tout est trop lisse, l'histoire, le caractère des personnages, la rencontre improbable, la loyauté des nouveaux compagnons. L'écriture, simple et fluide, reste dans le descriptif, peinant à émouvoir le lecteur, sauf peut-être dans les derniers chapitres où tout s'accélère. Doswell aurait pu exploiter tout un tas d'éléments pour faire vibrer son lecteur. Par exemple, l'armistice signé à 2 heures du matin sera effectif à 11 heures pour rester dans la série des 11…, et jusque-là, les armées sont invitées à continuer à se battre. Peut-on faire plus bête et plus injuste (oui, on peut, mais là n'est pas la question) ? Voilà une carte qu'aurait pu jouer l'auteur. Les personnages secondaires sont stéréotypés à outrance, les situations également, et l'ensemble donne un livre un peu trop politiquement correct à mon gout.

Ceci dit, le rendu de la "guerre" en elle-même, personnage à part entière, qui fauche au hasard, qui mutile ou qui tue, aveuglément, à retardement ou par surprise, ses mille visages, ses mille pièges, est sacrément réaliste. On sent bien que c'est cet ennemi sans visage que Doswell dénonce.

Au final, mon avis est plutôt mitigé sur cet ouvrage qui manque un peu de souffle et de relief. Quand elles seront en âge, j'emmènerai mes filles sur les côtes normandes, leur expliquer ce qu'est la guerre (je sais, ce n'est pas la même guerre, mais c'est toujours la même horreur). Il y a à Colleville-sur-mer une jolie promenade, qui longe d'une part une des "plages du débarquement", et de l'autre, le cimetière américain ; d'une part, des falaises défigurées par les éclats d'obus au-dessus de la mer grise, et de l'autre, des champs ; des champs de croix, à perte de vue, en souvenir de ceux qui, à 16 ou à 18 ans, sont tombés là. Et ça, ça ne manque pas de relief !

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11 Novembre

11 novembre 1918. L'armistice est signé. La guerre prendra fin à 11h précises. Mais en attendant, sur le front près de la frontière belge, les soldats ne sont pas encore informés.



Et ce sont à de jeunes recrues que l'on va s'intéresser ici. De jeunes recrues pour continuer ce terrible massacre où tant de leurs aînés ont déjà laissé leur vie, où tant de leurs aînés ont déjà été estropié. La guerre, cette ignominieuse ogresse, a encore faim. Il lui faut encore de la chair fraîche.

Il y a d'abord Axel Meyer, seize ans, un Allemand, la peur au ventre mais l'honneur en bandoulière pour sauver la patrie. Ensuite, William Franklin, seize ans aussi, engagé presque volontaire, à cause d'Alice sa bienaimée. Et enfin, Eddie Hertz, dix-neuf ans et pilote de l'American Air Service, américain donc mais d'origine allemande.



La peur, la faim, l'horreur des champs de bataille, la mort, les questions sans réponse... Voilà ce que vont connaître nos jeunes héros. Les décors, les actions, tout est parfaitement décrit dans ce roman jeunesse. Paul Dowswell a effectué un remarquable travail de documentation. Et quand sonne enfin le cessez-le-feu, ce n'est pas la liesse générale à laquelle on pourrait s'attendre, qui paraît, mais bien la lassitude, l'hébétude et la tristesse...



Un très bon roman digne de cette année de commémoration, à mettre entre toutes les mains.



Un grand merci à Babélio et aux éditions Naïve pour cette découverte.
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11 Novembre

Quelle connerie, la guerre ! Nous avons beau le savoir, et pourtant … Commémoration du centenaire de la Première Guerre Mondiale oblige, nous avons une pléthore d’études, de biographies, d’essais et de romans à notre disposition. Aussi ce roman destiné à la jeunesse (mais pas seulement, je tiens à le souligner dès maintenant) aurait-il pu être noyé dans la masse éditoriale sur ce sujet.

Depuis « la Guerre des Gaules » de Jules César, tous les conflits ont été surtout racontés par les vainqueurs. Si bien que les vaincus en gardent bien souvent une véritable frustration… N’oublions jamais qu’Adolf Hitler, engagé volontaire, vécut cette défaite comme une blessure personnelle. Nous savons ce qu’il en advint par la suite.

Aussi le grand mérite de ce roman de langue anglaise, écrit par Paul Dowswell, est de donner la parole (si je puis dire) à un jeune homme de trois nations impliquées. Au début, il y eut Axel, adolescent allemand, biberonné au patriotisme germanique, à la grandeur de l’empire, à je ne sais quelle nostalgie d’un âge d’or teuton. Puis vint l’Anglais, Will, là, par amour d’une jeune fille, harassé, dégoûté et presqu’acculé à commettre l’irréparable. Enfin, Eddie, un riche héritier américain, loin de tous ses repères de toutes ses valeurs. Tous les trois sont confrontés aux mêmes horreurs : les cadavres pourrissants, les restes de corps calcinés, les déserteurs fusillés, les hommes sacrifiés. Chaque minute porte son lot de morts inutiles. Et même quand l’armistice est signé, il y eut encore, et encore, et encore des morts qui se justifiaient encore moins. Encore faut-il qu’une guerre juste existe !

1914 – 1918. La première guerre dans laquelle tant de nations ont été impliquées à cause du jeu des alliances. Un véritable jeu de dominos. La première guerre pendant laquelle les progrès techniques ont été appliqués pour mieux tuer et tuer plus : aéroplanes, bombes aériennes, chars d’assaut blindés, canons à longue portée, armes à feu performantes. Sans oublier : la baïonnette. La première guerre pendant laquelle se fit l’usage d’une arme chimique : le gaz moutarde (appelé « ypérite » car utilisé près de la ville belge d’Ypres). Tous ces éléments des combats sont présents dans ce roman, ce qui nous prouve à quel point Paul Dowswell s’est particulièrement bien documenté. Ainsi, le chapitre 6, consacré à l’épisode dans le wagon-restaurant à Rethondes, est tellement bien amené et décrit qu’il est tout à fait cinématographique. Mais cette minutieuse reconstitution du conflit ne se fait jamais aux dépens de l’humain : il y a une véritable empathie de l’auteur pour tous ses personnages, quelle que soit leur nationalité, partant du principe qu’ils sont tous emportés par le tourbillon d’événements qui les dépassent totalement. En effet, tout cela a commencé à Sarajevo par le meurtre de l’Archiduc François-Ferdinand d’Autriche, mais le 11 novembre 1918, qui s’en souvient encore ? Au milieu de cette mer de boue, de sang, de cadavres, qui veut encore laver l’honneur de l’Autriche ? Peu de soldats, je pense …

Le style est rapide, concis, tout à fait accessible à un jeune lecteur (plutôt adolescent, bien sûr). Mais, en sachant que le 5 mai 2011 décédait le dernier vétéran de la Première Guerre Mondiale, ce roman, une fiction peut-être mais bien moins rébarbative qu’un livre d’histoire, prend tout son sens pour les adultes. Et pour conclure, je me permettrai de rappeler que cette guerre fut baptisée « la der des ders ». Oui, ils avaient beau l’espérer, et pourtant …
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11 Novembre

J'ai beaucoup réfléchi à cette critique car je vous avoue que je ne savais pas comment parler du roman de Paul Doswell : 11 novembre. Mon avis est mitigé mais je reste attachée à la mémoire de la Première Guerre Mondiale (dont on vit le centenaire, je vous le rappelle) et les romans sont là aujourd'hui pour ne pas oublier...



Quand l'équipe de Babelio m'a proposé de faire une petite chronique sur ce livre, j'ai tout de suite été emballée. Les romans autour de la Grande Guerre m'intéressent beaucoup et c'était la première fois qu'un auteur s'intéresse à la dernière journée du conflit mondial.



Ma lecture a bien commencé. Les personnages sont assez fidèles, il me semble, aux anciens soldats de la der des ders. J'ai aussi beaucoup apprécié le fait que Paul Doswell ne parle pas seulement des Anglais et Américains mais aussi des Allemands. Les personnages sont attachants dans le sens où ils ne sont pas encore sortis de l'enfance et qu'ils se retrouvent directement dans l'enfer et la boucherie de la Première Guerre Mondiale. L'auteur a également su bien maîtriser les allers-retours entre les personnages jusqu'à leur rencontre... Les descriptions sont très bien faites.



Mais... pour moi, il manquait quelque chose, le début était trop "militaire" pour moi et manquait d'humain. Peut-être que je m'attendais à autre chose. Et j'ai lu d'autres romans sur cette période qui m'avaient beaucoup touché (comme Cris de Laurent Gaudé). Toutefois, le dénouement m'a beaucoup plu et montre que la solidarité peut être plus forte que la guerre (oui, dis comme ça, c'est un peu idyllique mais je l'ai ressenti comme ça). Le sujet est originale car on parle de cette dernière journée de guerre que des millions de soldats ont attendu pendant ces quatre longues années.



Je remercie Babelio et les éditions Naïve pour cette découverte livresque ! A lire pour ne pas oublier...
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11 Novembre

N°751 – Mai 2014.

11 NOVEMBRE – Paul Dowswell.- Éditions Naïve.

Traduit de l'anglais par par Christine Auché.



Nous sommes le 11 novembre 1918, à quelques heures de l'armistice et parmi tant d'autres, trois jeunes gens sont au front. Bien entendu ils ne savent pas qu'ils vivent les dernières heures de ce conflit et continueront de se battre parce que c'est leur devoir. L'un est allemand, Alex, l'autre anglais, William, ils sont fantassins, quant au troisième c'est Eddy, un officier, pilote de chasse américain. Tous les trois sont jeunes et pleins d'illusions, de peur aussi. L'auteur nous fait découvrir leur vie antérieure au conflit, leur famille, leurs aspirations, leurs projets...



Il y a des rumeurs de mutineries dans le camp allemand, le conflit avait duré longtemps et avait été gourmand en vies humaines puisque maintenant des adolescents combattent au côté de vieillards. L'Allemagne a tout sacrifié pour une victoire qui maintenant lui échappe, pourtant il est impossible que ce pays perdre la guerre !

Les fantassins allemands et anglais connaissent la dure vie des tranchées, les gaz, les charges meurtrières, la mauvaise nourriture, les missions périlleuses, les tireurs embusqués, l'odeur des cadavres, le terrain gagné puis reperdu, le devoir d'obéissance aveugle aux ordres... Pour eux l'obsession c'est la mort brutale et rapide ou au contraire lente et douloureuse au point qu'ils souhaiteraient, malgré l'instinct de survie, que la Camarde abrège leurs souffrances s'ils venaient à être grièvement blessés. C'est aussi un simple geste, un réflexe qui peut parfaitement être interprété comme une volonté de désertion et punie de mort par sa propre armée. C'est la certitude de vivre « dans un monde sans gouvernail », seulement guidé par la chance.

Alors que les combats au sol sont meurtriers et aveugles, que les bombes et la mitraille tuent anonymement, les affrontements aériens ont encore une sorte de dimension chevaleresque. Certes il y a les bombardements aériens, mais en plein ciel, quand on affronte son ennemi, le combat est singulier, on respecte l'autre pilote et quand il est vaincu on lui laisse la vie sauve s'il s'est battu loyalement. C'est en quelque sorte une manière de se battre différente au sein d'un même conflit. Pour Eddy ce qui compte c'est d'abattre son cinquième avion ennemi pour mériter le titre d' « as de l'aviation » et rentrer au pays auréolé de cette gloire alors qu'il sait parfaitement que le conflit touche à sa fin.



Signé à 5 heures du matin, l’armistice devait être effectif à 11 heures mais la nouvelle n'en a pas été connue de tous en même temps. Cela signifiait que, de chaque côté, de nombreux hommes allaient mourir pour rien à cause de malentendus, de tirs d'artillerie isolés, de mines ou d'obus non encore explosés.

Cette guerre avait déjà montré des moments de fraternité entre ennemis où l'on oubliait pour un temps les combats qui reprenaient après, mais ici, à la suite d'un épisode qu'on ne voit que dans les romans, ces trois hommes qui ne se connaissaient pas et qui n'avaient en commun que la volonté de se battre pour leur Patrie et de sauver leur vie vont se rencontrer et faire taire leur rancœurs parce que toute cette boucherie qui a duré quatre années est enfin terminée et qu'il faut faire prévaloir la vie. C'est Eddy qui apprendra à Axel, lors de cette improbable rencontre que l'armistice est enfin signé, mais il le fait en allemand parce que, s'il est un vrai américain, ses parents ont émigré d'Allemagne aux États-Unis quelques quarante ans auparavant. Cette entrevue a quelque chose de surréaliste, un dilemme cornélien autant qu'un piège mortel entre deux hommes que tout oppose.





Les détails techniques et historiques sont précis, l'atmosphère des combats est réaliste mais le style n'a pas vraiment retenu mon attention. Il m'a fallu du temps pour entrer dans ce roman, non pas qu'il soit inintéressant bien au contraire, mais peut-être parce que, en cette année où l'on célèbre le centenaire de la Grange Guerre beaucoup d'ouvrages sont déjà parus sur ce sujet. Pourtant l'intérêt n'est vraiment venu que dans les dernières pages parce que les choses reprennent leur vraie place, la dure loi de la guerre sa logique implacable avec ses miracles et ses horreurs, ses injustices et son spectacle de désolation.



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©Hervé GAUTIER – Mai 2014 - http://hervegautier.e-monsite.com
Lien : http://hervegautier.e-monsit..
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11 Novembre

e remercie tout d’abord Babelio et les Editions NaïveLand pour leur confiance.



En ce centenaire de la première guerre mondiale, les romans et divers ouvrages littéraires sur ce triste événement fleurissent les rayons de nos librairies.



11 Novembre se consacre à la fin de la guerre, et plus particulièrement à son dernier jour, même s’il y a bien sur dans certains chapitres des traces de toute l’horreur de ce conflit.



Nous sommes donc le 11 novembre 1918, il est sept heure du matin environ au début du roman, l’armistice a été signée durant la nuit, mais chose complètement aberrante, la guerre est déclarée terminée à 11h00. Et oui, la onzième heure, du onzième jour du onzième mois, ça fait bien sur le papier.



Mais en attendant, la nouvelle n’est pas encore parvenue partout. Et la guerre continue de faire rage. Nous suivons donc trois personnages. Il y a d’abord Axel, un jeune allemand, il est gentil et prêt à aider ses camarades. Pourtant lui aussi, a la trouille de mourir. Ensuite, il y a Will, un jeune anglais d’à peine seize ans, qui s’est engagé pour prouver au père d’Alice sa petite amie, qu’il était assez courageux pour mériter sa fille. Mais maintenant qu’il est sur le front, Will a peur lui aussi. Il est épuisé aussi bien physiquement que psychologiquement, il a vu tant d’horreur. Enfin, il y a Eddie un jeune pilote américain qui rêve de devenir un as.



Ce roman a un très gros potentiel pédagogique je trouve, il y a une mine d’informations sur l’absurdité et les horreurs de cette guerre. C’est assez bien documenté. L’écriture est très agréable, il se lit très vite.



Maintenant, il a été difficile pour moi de m’attacher aux personnages, j’avais très peur de les voir disparaître à chaque instant. Mais je n’ai pas pu faire autrement, au fur et à mesure que les pages se tournaient, petit à petit je me suis prise d’affection pour eux, en particulier pour le jeune Will.



Dans ce roman, il n’y a pas de gentils ou de mauvais, puisqu’on suit tous les camps. Or ils sont tous humains, et ils sont tous là, empêtrés dans cet horrible conflit, à rêver de rentrer chez eux, à penser à leurs amis, leurs familles.



En bref, une lecture bien sympathique, sur un sujet historique fort. A laisser entre tous les mains, pour ne jamais oublier !



Ce roman a été publié aux Editions NaïveLand en Février 2014.
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11 Novembre

Quoi de pour célébrer le centenaire du commencement de la première Guerre mondiale que de raconter le dernier jour du conflit ? Le 11 novembre 1948, suite à la signature de l'armistice, les Alliés vainqueurs (France, Royaume-Unis, URSS, Etats-Unis...) ont pris l'ascendant sur l'Allemagne vaincue, et déclarent le cessez-le-feu à onze heure tapante du matin. Paul Dowswell narre l'incroyable férocité des combats - ayant continués jusqu'à la toute dernière minute -, les dégâts qu'ils ont causés, les pertes, traumatismes et nombreux désagréments, l'horreur qui s'en est découlé et la violence des attaques... tant d'effroyables témoignages provenant de très jeunes combattants, souvent forcés de monter au front, qui racontent leur dernière journée de lutte.



Je parle de témoignages, mais ce ne sont que des personnages fictifs, inventés par l'auteur, qui peuplent l'histoire. Les événements, quant à eux, sont en partie véridiques, et retranscrivent adroitement l'atmosphère de cette Grande guerre.



Dans la peau de jeunes soldats, enroulés au front, venant de camps différents - l'un est "Fritz", Allemand de souche, l'autre Américain natif, un "Tommy", tandis que le troisième, le "Yank" est né en Allemagne, mais s'est expatrié en Amérique, combattant désormais pour l'armée Américaine. Ces jeunes recrues, très différents par leurs origines, communient dans la peur qu'ils ressentent quant au déroulement des affronts. Traumatisés mais courageux, ils servent leur patrie pour rendre honneur à leur famille et leur nation, sans se poser d'éternelles questions. Le destin les fera se rencontrer sur le champ de bataille, à l'orée de l'arrêt des combats, dans une position insolite, devant s'entraider pour ne pas s'entretuer.



Paul Dowswell réussi une prouesse narrative, liant frayeur et panique, dans une histoire d'un jour, racontée telle une course poursuite historique contre la mort. En cette période noire, l'humanité des hommes est comme envolée, effacée au profit des crimes meurtriers perpétués lors cette guerre sanglante. L'auteur laisse poindre une infime parcelle de solidarité suite au tintement des onze coups de la finalité de cette première guerre. Une coalition de plusieurs hommes, les trois protagonistes - ennemis quelques heures, voire quelques minutes plus tôt -, oublient leurs insignes au bénéfice de la camaraderie humaine. L'aviateur "Yank", ayant essayé de bombarder une troupe Allemande dont faisait partie le "Fritz", se retrouve blessé, et aidé par ce même "Fritz", et par le "Tommy", suite au cessez-le-feu mondiale. Comme quoi l'homme a beau se montrer cruel, une part de son être, gouverné par le coeur, garde des émotions vives et pleinement humaine. "Le soleil brille toujours après une nuit sombre" comme disait James Ngugi.



L'expiation des combats, bien qu'ordinairement très joyeuse, ne laisse pas transparaître la joie escomptée. Meurtris par tant d'années d'affrontement, de pertes en milliers d'homme, l'espoir les ayant quittés depuis belle lurette, les hommes ne s'imaginent pas retrouver une vie normale suite à ces terribles années sombres. L'armistice, qui devait sonnait comme un glas, prend une couleur verdâtre de haine et de ruines.

11 novembre rend hommage aux fusillés, et apporte une originalité surprenante au contexte, plongeant totalement le lecteur au coeur de cette journée, face aux choix et aux responsabilités qui incombent aux nouveaux soldats.



Dans ce fantastique roman historique, je retiendrais particulièrement la jeunesse des soldats et leur peur réciproque quant au déroulement des assauts. Le lugubre paysage, l'animosité des hommes, leur course à la vie, les transformant progressivement en bêtes féroces, imbues de sang. Une réussite, tout en rapidité et enchaînements d'actions. Si vous tendez l'oreille, vous entendrez sûrement les éclats d'obus se disperser dans les camps, les tires en rafales de mitraillettes et les hurlements des hommes, tristes portraits de vies détruites.


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11 Novembre

Lorsque Babelio m'a gentiment proposé de faire la découverte de ce livre jeunesse, je me suis empressée de répondre positivement. Il est vrai qu'en cette année de célébration du centenaire du début de la première guerre, l'occasion était trop belle de découvrir comment s'étaient déroulées les dernières heures de la guerre et ce dans un langage adapté aux jeunes.



Nous sommes le 11 novembre 1918 à 2h du matin. Nous allons faire la connaissance de trois jeunes gens.



- Axel Meyer, allemand, il a à peine 16 ans et vient de rejoindre le front pour combattre. oui 16 ans , vous avez bien lu. C'est qu'à la fin de la guerre à partir de 16 ans c'était permis. Il était lycéen il y a peu.



- William Franklin, britannique a lui aussi 16 ans. Il a rejoint son frère Jim. Ils font partie du King's Own Royal Lancaster Regiment.



- Eddie Hertz est l'aîné, 19 ans. Il est américain d'origine allemande. En effet, ses parents ont quitté le pays il y a 40 ans. Il est pilote American Air Service.



Dans le wagon privé du Maréchal Foch, quelque part dans la forêt de Compiègne se signe à 5h du matin l'armistice. Mais attention, il n'entrera en fonction qu'à 11h ce 11/11, c'est joli sur papier. Ok bon mais il reste 6 heures et plus de 3000 soldats de tout camp vont être sacrifiés car tout le monde n'est pas au courant pour l'armistice. Que de victimes inutiles durant ces six dernières heures de combat.



Nous allons vivre les dernières heures de combats sur les lignes. Paul Dowswell, historien passionné nous fait vivre en direct des tranchées : l'horreur des champs de bataille, la peur, la faim, les mutilations, la mort. Les traumatismes à gérer pour nos jeunes protagonistes, des questions sans réponse.



11h sonnera.



La guerre se terminera.



Une petite lueur d'espoir, d'humanité et d'entraide ? Mais une chose est certaine la fin de la guerre suscitera hébétude, tristesse, stupéfaction, questions et non pas liesse et allégresse.



Un livre très bien écrit, où l'on voit ce qui se passe dans chaque camp. Je n'ai pu m'empêcher de m'attacher aux personnages. Roman et personnages fictifs mais on sent l'authenticité et la véracité de ce qui est décrit.



Un livre qui vient à point nommé cette année. Un livre qui répond au devoir de mémoire.



Nous devrions tous le lire pour ne pas oublier et ne pas recommencer ces atrocités. Bon sang, la liberté fut si difficilement gagnée, à quel prix, ne l'oublions pas.



Un bon point de départ pour aborder le sujet avec nos jeunes, à partir de 12 ans.



Merci encore aux Editions Naïve et à Babelio pour cette précieuse découverte.



Ma note 8.5/10


Lien : http://nathavh49.blogspot.be..
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11 Novembre

William, Axel et Eddy sont trois jeunes hommes que la guerre a réuni, mais dans des camps différents. L'armistice a été signé, mais la fin de la guerre ne sera sonnée que dans six heures. Une offensive est justement prévue, une heure avant la fin...



11 Novembre est un roman signé par l'historien Paul Dowswel et publié aux Editions Naïve, dans leur collection Naïveland. C'est un livre de 231 pages que vous pourrez acquérir pour 18,00€, qui relate les dernières heures de la première guerre mondiale...



L’aventure débute le 11 novembre 1918 à deux heures du matin, quelques heures avant que l’armistice soit signée et quelques heures avant que la fin de la guerre de ne soit annoncée. Nous suivons alternativement trois personnages.

Nous rencontrons tout d'abord Axel, un jeune lycéen germanique tout juste débarqué sur le front. Il n'a que 16/17 ans mais s'apprête à vivre les heures les plus dures de sa vie, sans savoir que l'armistice sera bientôt signé...

Puis nous rencontrons William, une jeune britannique pas plus vieux qu’Axel, mais qui m'a l'air d'être sur le front depuis un peu plus longtemps. Sans savoir que l'armistice a été signé, il s'apprête, en compagnie de ses frères d'armes, à lancer une offensive sur un petit village belge où les allemands se seraient installés.

Et puis il y a Eddy, le plus vieux des trois de quelques années, qui est pilote américain. Alors qu'on lui annonce la fin de la guerre, il n'a qu'un seul remord : ne pas avoir abattu un cinquième avion, ce qui aurait fait de lui un as. Il décide alors, dans les dernières heures qu'il reste à la guerre, de partir à la recherche de ce cinquième avion...



C'est une aventure simple, rapide mais efficace. Paul Dowswell n'en est pas à son premier roman, et j'ai beaucoup entendu parler de son livre Etranger à Berlin, en bien.

Ce livre est un peu trop court pour que nous puissions nous attacher réellement aux personnages. Néanmoins, comme le lecteur sait que la guerre aurait pu être arrêtée à 6 h 00 du matin et qu'elle est prolongée jusque 11 h 00, nous nous angoissons pour ces trois jeunes héros. Dans les premiers chapitres, nous découvrons leur histoire, celle de leur famille... Dans les derniers, nous voyons l'annonce de la fin de la guerre. Mais celle-ci ne signifie pas pour autant qu'il n'y aura plus de mort...



J’ai lu ce roman en quelques heures et je ne me suis pas ennuyée du tout. Je n’ai pas ressenti d’émotion particulière : pas d’angoisse, pas de tristesse, pas de colère… Juste un sentiment de fatalité. Néanmoins, je voulais savoir ce qui allait arriver à nos trois héros, s’ils allaient être amenés à se rencontrer et si oui, dans quelle circonstance ? L’un deux allaient-ils tuer l’autre ? Autant de question qui m’ont donné envie d’avancer ce livre.



Ce n’est donc pas un livre extraordinaire mais c’est une petite aventure historique très plaisante à lire, pas trop dur psychologiquement pour le lecteur, bien écrite et prenante mine de rien.



A découvrir si vous en avez l’occasion !



Conclusion



Petit et bien écrit, ce roman nous emporte rapidement pour une aventure aux dernières heures de la première guerre mondiale, avec trois personnages dans des camps différents. Une petite aventure historique simple mais efficace, qui nous fera angoisser pour ces trois héros, trop jeunes pour mourir.

Un petit livre que je vous recommande de découvrir, pour quelques heures de lecture.



Je pense que ce livre est accessible dès 13 ans et je le recommande à tous, à ceux qui s’intéressent à l’histoire, à ceux qui s’intéressent à la première guerre mondiale mais aussi aux autres, car il me semble important de se souvenir de ce genre d’événement.
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11 Novembre

11 novembre 1918. Après des semaines de tergiversations, l’Armistice va enfin être signé à Rotondes, mais cela les trois jeunes héros du roman de Paul Dowswell et les troupes auxquelles ils appartiennent ne le savent pas.



Axel Meyer, un allemand, vit sa première journée de guerre, la peur au ventre. Son frère Otto est revenu du front gueule cassée et souffrant de démence. William Franklin, un anglais de seize ans seulement, est sous le commandement de son frère aîné Jim depuis quelques mois déjà, l’un de leurs frères est mort au combat dans les premiers jours de la guerre. Eddie Hertz, un pilote américain de 19 ans d’origine allemande, cherche à imiter les exploits de Guynemer et veut obtenir la distinction d’As de guerre.



Paul Dowswell, à travers ces trois soldats, nous fait vivre les dernières heures du premier conflit mondial, dans une sorte de huis clos angoissant. Un décompte, presque heure par heure, avec des combats, des bombes, des morts et des blessés inutiles, qui s’affrontent toujours alors que la guerre est finie, parce qu’ils ont reçu l’ordre de se battre jusqu’au bout et parce que certains commandants souhaitent briller en cette toute dernière journée de guerre.



Trois soldats et trois points de vue, trois visions souvent tragiques et morbides et un décompte des heures certes éprouvant pour les nerfs du lecteur, mais terriblement efficace. Rondement mené par l’auteur, le récit n’offre aucun temps mort et aucun répit pour ses protagonistes comme pour ses lecteurs. La mort plane, les tensions montent dans les différents camps, les esprits s’échauffent parmi les soldats of course mais aussi chez les civils qui rêvent de revanche et se payer du boche, notamment ceux qui ont un peu trop collaboré (déjà) avec les allemands.



Ce roman destiné aux adolescents ne manquera pas de faire mouche auprès du jeune lectorat mais aussi auprès des adultes car on ne peut qu’être ému par ces jeunes combattants, morts pour rien, pour la folie d’empereurs, de rois et de généraux qui se tenaient eux, très loin des tranchées et des zones de combat.



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11 Novembre

Merci à Babelio et à Naïve Livres pour l'envoi de ce roman.



Comme son titre l'indique, 11 novembre raconte le dernier jour d'une guerre mondiale que l'on a qualifiée de "grande". Destins croisés de soldats : allemands, britanniques, américains. Comme un hommage aux près de trois mille hommes qui ont perdu la vie ce jour là, certains même après la fin officielle des hostilités. Les points communs des protagonistes du roman de Paul Boswell : leur jeunesse (à partir de 16 ans) et leur peur de mourir. Certains n'en réchapperont pas. L'auteur mêle plusieurs intrigues et retranscrit avec un froid réalisme les derniers combats et la mort qui fauche de façon absurde et comme au hasard, une dernière dîme payée à la folie des hommes. Ce n'est pas un grand livre au sens littéraire du terme mais une oeuvre qui fait acte de mémoire. Ni plus, ni moins.
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11 Novembre

Vous n'ignorez pas que le traité mettant fin à la Première Guerre Mondiale a été signé le 11 novembre 1918 à bord du train privé du maréchal Foch dans la forêt de Compiègne. Mais saviez-vous que cette armistice signée aux petites heures du matin ne sera effective que six heures plus tard ?



"Au terme des six heures requises pour permettre à l'Armistice de prendre effet, la guerre se terminerait à 11 heures du matin, heure de Paris. Voilà qui sonnait bien. La 11e heure du 11e jour du 11e mois."



Six heures de guerre. Près de trois mille morts tombés durant cette matinée... pour rien !



Parmi ces soldats qui se battent dans l'ignorance des décisions de leur hiérarchie, il y a trois très jeunes recrues : Axel Meyer, un "Fritz", jeune musicien idéaliste qui a profité de l'abaissement de l'âge légal d'enrôlement à seize ans pour s'engager dans l'armée impériale allemande ; William Franklin, un "Tommy" de seize ans qui s'est engagé en mentant sur son âge, espérant impressionner l'élue de son cœur et qui se retrouve dans le même régiment de fantassins que son frère et Eddie Hertz, dix-neuf ans, un "Yank" d'origine allemande (Si ses parents n'avaient pas quitté l'Allemagne quarante ans plus tôt, il aurait pu combattre dans l'autre camp !), un peu tête brûlée, pilote de guerre de l'American Air Service.



Ce récit retrace leur parcours durant ces derniers heures de conflit. Par un pied de nez au destin, ils vont se retrouver au même endroit, au même moment, devant collaborer pour sauver leurs peaux !



Peu importe leur camp, on s'attache pareillement aux trois héros. L'auteur alterne intelligemment leurs points de vue et mêle à leurs récits des événements de ces derniers heures, leurs pensées les plus intimes, leurs rêves et leurs souvenirs de leur vie d'"avant". Au fil des pages, on s'en fait des amis et on s'inquiète du sort qui va leur être réservé.



Avec cette guerre, peut-on avoir un vrai "happy end" ? On en doute - avec raison - et on transit de découvrir les dernières lignes.



"Chaque heure, chaque minute était un combat contre les balles, les obus et les baïonnettes sur lesquels le destin avait choisi d'écrire votre nom."



Même si, comme l'indique l'auteur en fin d'ouvrage, "comme l'histoire se situe à la toute fin de la Grande Guerre, 11 Novembre ne dépeint pas la souffrance des hommes de tous bords piégés dans l'interminable guerre des tranchées de 1914-1918", ces quelques pages ont le mérite de lever un coin du voile sur les horreurs de cette sale guerre.



On découvre ainsi la peur, la faim, la saleté, les poux, la boue, les morts et les blessés... Sans tourner autour du pot mais avec néanmoins retenue, l'auteur relate quelques réalités effrayantes de ce conflit où se sont enlisés les hommes durant quatre ans. De ces soldats morts noyés dans la boue ; de ceux qui ont été fusillés pour l'exemple, pour qu'ils aient encore plus peur de leur hiérarchie que de leurs ennemis ; de ceux qui sont morts dans d'atroces souffrances, asphyxiés par les gaz ; de ceux qui ont été estropiés, défigurés par les éclats d'obus, ... il ne cache rien.



A tel point que lisant ces pages au moment où passait en avant-première mondiale les premiers épisodes de la série documentaire Apocalypse Première Guerre mondiale, je voyais en images ce que je lisais, je lisais ce que je voyais...



C'est le cas de cette image effroyable d'un soldat défiguré et de ce texte extrait de la page 71 :



(Image extraite de la série Apocalypse 14-18)



"Otto était à l'unité maxillo-faciale de l'hôpital de la charité de Berlin. Après s'y être rendus, Herr Meyer et Rosa revinrent dans un état de désespoir absolu. Otto avait été touché au visage par un éclat d'obus. Il n'avait plus de lèvre supérieure, la plupart de ses dents du haut manquaient, et ses deux joues étaient barrées de grosses cicatrices. Même s'il arrivait à se faire comprendre pour peu que son interlocuteur l'écoute attentivement, Otto n'avait plus l'esprit clair. "Dérangement mental temporaire", avait écrit le médecin sur son dossier." (p.71)



On peut certainement expliquer cet écho parfait entre le texte et la réalité par la formation initiale d'historien de Paul Dowswell.



En bref, un récit qui allie avec succès - et ce n'est pas simple étant donné le sujet - suspense et réalité historique. On vibre à l'unisson des héros tout en redécouvrant une page de cette Histoire qui nous hante toujours 100 ans plus tard !



Une réussite qui me donne l'envie de découvrir d'autres titres de l'auteur...
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Etranger à Berlin

Un très beau roman que celui-ci, un roman qui bouscule son jeune lecteur mais l'accompagne. La force de ce récit tient à ce point de vue à la fois interne et quotidien qui parvient tout de même à présenter à la fois l'idéologie nazie dans toute son horreur - sans concession mais sans violence complaisante - et la vie de la population allemande, la diversité des opinions et des réactions de ces civils manipulés par le discours officiel dès l'enfance, des partisans farouches engagés dans l'idéologie fasciste aux résistants de la première heure. La description de l'endoctrinement des jeunes, l'enthousiasme comme le malaise de certains, est parfaitement rendue à travers des épisodes aussi ordinaires qu'édifiants ( impossible d'oublier cette effrayante scène de Noël au cours de laquelle tous les cadeaux sont antisémites ! ).



J'ai trouvé remarquable les portraits des nombreux personnages secondaires qui, bien qu'ils soient extrêmement représentatifs ( jeune polonais réduit à l'esclavage, savant fou du Reich, colonel cachant des Juifs, fils de dignitaire arrogant...), ne tombent jamais dans la caricature, soulevant la complexe question de l'engagement et pointant la cruauté du système : chantage et menaces sur la famille, pression sociale, délation encouragée par une émulation perverse, propagande omniprésente non seulement dans les médias mais aussi dans l'enseignement et la littérature; l'idéologie élevée au rang de culture. Avec eux, les aspects politiques de la dictature nazie, comme le contrôle et la hiérarchisation de " races ", les pseudos fondements scientifiques de la doctrine et la mise en pratique du programme, sont mis en scène avec réalisme. Le regard est incisif, le propos profondément humain sans trémolo, c'est paradoxalement en cela que le récit est terrifiant et émouvant.



Justesse et pertinence du ton, fluidité du style, les quatre cents pages de cet excellent roman filent. Etranger à Berlin est bien plus qu'un roman d'apprentissage, qu'un récit initiatique, c'est une aventure humaine inscrite dans un contexte historique qui rappelle que grandir, c'est aussi dépasser son individualité et développer une conscience critique et " politique ", de celle qui nécessite de chercher à savoir et réfléchir, de se forger ses propres opinions et d'assumer ses choix. Un roman qui témoigne que vivre, ce ne peut pas être se limiter à voir le monde en noir et blanc.




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11 Novembre

En ce petit matin du 11 novembre 1918, alors que vient d'être signée l'armistice, des soldats se battent encore sur le front Ouest. Will, un jeune britannique qui a menti sur son âge pour pouvoir s'engager et Eddie, un jeune pilote tête brûlée de l'US Air Force vont se retrouver face à face avec un jeune allemand en pleine débâcle, Axel, sans qu'aucun d'eux ne sache que la fin de la guerre a sonné...



Des récits en parallèle qui font se rejoindre trois jeunes soldats au moment-même de la fin de la Grande Guerre, voilà une initiative originale qui oblige les lecteurs à adopter un point de vue différent. Les 3 garçons sont bien différents, dans leurs caractères, leurs motivations et leurs visions de la guerre et c'est ça qui est intéressant. On sent bien que le récit va les amener à se croiser, ce qui crée un suspense finement distillé jusqu'au coup de théâtre final, que je n'attendais plus et qui m'a donc surprise. Un bon roman, pour des ados qui veulent savoir ce qu'était la guerre "de l'intérieur".
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11 Novembre

Merci à Babelio et à Naïve Livres pour l'envoi de ce roman.



En cette année de commémoration de la Grande Guerre, l'auteur a fait le choix audacieux de ne raconter que les ultimes heures de ce premier conflit mondial. On suit ainsi de très jeunes gens, jetés dans la fournaise de la guerre : deux fantassins, un anglais et un allemand et un pilote de chasse américain.



Leurs destins vont se mêler sur le front belge, marqués par la peur, le sens du devoir et la mort. A bien y regarder, c'est elle d'ailleurs qui tient le rôle principal essayant d'attirer en ses filets ces hommes jeunes ou vieux, novices ou poilus de la première heure, civils ou militaires... Face à elle, l'espoir, la chance, la solidarité.



J'ai accordé quatre étoiles à ce livre, non pour sa qualité littéraire (qui tient tout de même la route) mais bien pour sa capacité à rendre témoignage simplement du concret de la guerre, de son cortège d'horreur sans fioritures, sans bons sentiments mais avec l'œil factuel de l'historien. Et cela, en soi, est déjà un tour de force.



Je conseille donc la lecture de ce bouquin dès la troisième, sauf pour les âmes un peu sensibles car l'Homme y est présenté dans sa plus stricte humanité : capable du meilleur comme du pire.

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11 Novembre

Ils sont trois jeunes gens que la grande guerre a arraché trop précocement à leurs activités d'adolescents. En ces premières heures du 11 novembre 1918, ils ne le savent pas encore mais l'armistice a été signé dans le secret d'un wagon de train privé et sera effectif dans quelques heures. A 11h exactement. La 11ème heure du 11ème jour du onzième mois. Ce sont ces quelques heures qui sont l'objet du roman de Paul Dowswell, quelques heures terribles pendant lesquelles tout peut encore arriver.



Axel, le jeune soldat allemand ne comprend pas pourquoi les combats continuent alors que les informations officielles laissent entendre que son pays est en train de gagner la guerre. La faim qui lui tord les entrailles lui fait souhaiter de toutes ses forces un terme proche. Will, le jeune soldat anglais, pas plus vieux qu'Axel, s'attache aux pas de son frère qui est aussi son sergent, croisant les doigts pour que les obus et les gaz les évitent. Enfin, Dick, le pilote de chasse américain aimerait bien afficher la dépouille d'un cinquième avion ennemi à son palmarès afin de mériter le titre d'As et d'avoir les honneurs du New York Times. L'armistice est signé mais les Etats Majors tiennent à assurer les combats jusqu'au bout. Quitte à accentuer des pertes déjà énormes au cours des quatre années de guerre. Au cours de cette matinée, les trajectoires de Will, Axel et Dick vont se croiser avant de prendre des directions différentes. Dans une autre vie, ces trois adolescents auraient pu être amis. Les décisions politiques les ont placés face à face. Mais dans un ultime élan de courage, de tolérance et de bienveillance, ils s'entraideront quelques heures.



Grâce au focus temporel sur ces quelques heures, le roman arrive à concentrer pas mal d'informations et de réalités autour de cette guerre, sans la raconter dans le détail. Il pourra servir d'introduction à celles et ceux qui souhaiteraient en apprendre davantage et gageons que les ouvrages ne manqueront pas alors que débute la commémoration du centenaire du début de la guerre de 14-18. Le lecteur n'est pas épargné, on ne cherche pas à lui mentir ou à édulcorer les monstruosités de la guerre. Tout est là. Les ravages des obus, la terrible agonie des gazés, la part de hasard (de chance ?) qui influe sur chacun des destins, le caractère inéluctable de l'engagement d'hommes pas faits pour ça mais qui n'ont pas d'autre choix que celui de suivre, sauf à être fusillé pour lâcheté ou désertion. Tout est évoqué dans le roman et devrait susciter pas mal de questions de la part des jeunes lecteurs qui pourront sans problème s'identifier à nos 3 héros, 3 jeunes gens comme les autres. Ils pourront méditer sur le fait qu'ils auraient pu se trouver à leur place s'ils étaient nés à une époque où l'Union Européenne n'existait pas.



Voilà donc matière à une bonne leçon d'histoire, d'autant plus efficace que le livre se lit bien, avec facilité et plaisir grâce au suspense lié à l'unité de temps resserré et à l'information que le lecteur possède (l'armistice est signé) bien avant les protagonistes.

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11 Novembre

Je tiens d'abord à remercier le site Babelio ainsi que les éditions Naïve pour ce partenariat. Je ne suis pas une fervente lectrice à propos des guerres mondiales, mais certains ouvrages parviennent tout de même à me captiver et à me plaire. C'est le cas de celui-ci.



Le titre m'a interpellée. Le 11 novembre c'est le dernier jour de la guerre, et c'est vrai qu'on est en droit de savoir comment ça a pu se passer. Après tout, se sont-ils vraiment arrêtés pile à 11 heures ? Ainsi, le sujet m'a intriguée, l'idée d'écrire sur ce dernier jour de la Première Guerre mondiale est originale.



L'auteur remplit haut la main ce but, ce 11 novembre est captivant d'une certaine manière, j'ai adoré le fait qu'il se soit servi de plusieurs points de vue : celui d'un américain, celui d'un anglais et celui d'un allemand. La forme du récit est bien présentée, chaque chapitre est accompagné d'une petite ligne nous situant dans le temps, et l'on voit le timing s'écouler, se rapprocher de 11 heures et pourtant, la guerre continue. Jusqu'à la dernière ligne, l'on se demande comment les choses vont évoluer, comment vont-ils arrêter ?



L'intrigue est donc bien menée. On ne sait jamais sur qui nous allons tomber, ce qui va arriver, car tout peut se produire. Le roman est surtout très chargé psychologiquement parlant, les personnages s'interrogent, ils ont peur, ils se sentent seuls, ils essaient de survivre. Vient aussi le temps de se remémorer son ancienne vie, ils se souviennent de leurs familles, des petits bonheurs passés, ils se raccrochent aux bonnes choses, à l'amour, la famille qui leur reste, car certains en ont perdus durant cette guerre. Ainsi les émotions sont très souvent présentes.



Le style est fluide et soigné. L'auteur a réellement su me plonger au cœur de la première guerre mondiale, de la peur, de l'angoisse, de la guerre. Les descriptions sont très riches, elles démontrent d'un réel intérêt de la part de Paul Dowswell de décrire au plus juste. On sent qu'il s'est documenté avec minutie, les noms des armes, la hiérarchie, les avions, tout est nommé et décrit avec précision. Si l'on s'y connaît, ça devrait énormément vous intéresser, pour les curieux comme moi, vous trouverez une source pour en connaître davantage. Cependant, si le sujet ne vous passionne pas, la minutie présente risque de vous perdre. Les répliques sonnent juste, elles sont peu nombreuses, mais étrangement, on ne s'en rend même pas compte. Je veux dire qu'on est happé dans la dimension psychologique, l'horreur des champs de bataille, la triste réalité. On en oublie que les dialogues sont peu nombreux.



Les personnages sont sympathiques. Il est difficile de s'attacher à eux, parce qu'ils peuvent mourir à tout instant, mais on se sent pris de compassion pour eux, on est sensible à ce qui leur arrive. Axel est un jeune soldat allemand que j'aurais aimé voir plus souvent, il est plutôt gentil et totalement déboussolé. Eddie est un pilote d'avion américain, je l'ai énormément adoré. Il est très sympathique, attachant, drôle et intelligent, sensible, il se pose souvent les bonnes questions, il a des réflexions perspicaces. Enfin, Will est un soldat anglais, il est jeune, mais il a été un peu contraint de rejoindre le front, il se sent complètement dépassé par les événements, toutefois, il se donne bonne contenance pour assurer sa mission. Ce sont les trois protagonistes principaux, ceux dont nous partageons les pensées, je les ai bien aimés, ils ont chacun leur personnalité et pourtant, ils ont des points en communs. Ils sont vraiment humains.



En conclusion, j'ai bien aimé ce récit. L'histoire est captivante, elle pose des questions intelligentes, elle part d'une idée très passionnante et originale : les dernières heures de la Première Guerre mondiale. Le roman est très bien documenté, précis dans ses descriptions, touchant, fluide et agréable à lire. La fin est bien trouvée, je me doutais un peu de ce qui allait se passer sans pour autant y croire. Disons que j'attendais des récalcitrants, mais j'ai quand même été surprise. Les personnages principaux sont sympathiques et humains, leur dernière journée de guerre donne un récit que j'ai adoré suivre. Merci à Babelio et aux éditions Naïve pour cet envoi.
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Sektion 20

Second roman de Dowswell dans le genre fiction historique (le 1er étant Étranger à berlin) que je lis, et je pense que justement comme il arrive après le formidable étranger à Berlin que j'avais dévoré ; je l'ai moins bien apprécié. J'ai aimé la rigueur historique, arpenté le Berlin coupé en deux, apprendre des tas de choses sur la vie à cette époque mais côté intrigue... Comment Dire ? Je n'ai pas réussi à m'attacher au personnage principal, ce garçon de 15 ans qui rêve de liberté dans le Berlin communiste ne m'a soutirer aucune compassion.. son destin m'était parfaitement égale au fil de pages, en revanche la véracité des épreuves histoirique qu'il traverse, ça, ça m'a grandement intéressé.

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