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Critiques de Paul Colize (658)
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L'avocat, le nain et la princesse masquée

Maître Tonnon, spécialiste des divorces juteux, sans souvenir de la soirée bien arrosée chez sa cliente, la top-model Nolwen Blackwell... découverte au matin tuée de deux balles dans la tête! Seule solution, échapper au rancunier commissaire Witmeur et mener sa propre enquête, faux papiers, Johanesburg, Maroc, Algerie, et la cocasse collaboration avec l'imbuvable journaliste Christelle Beauchamp. (Cette traversée de la frontière algérienne derrière une colonne d'ânes chargés de drogue et guidés par walkie-talkie!)



Humour et élégance, c'est Maître Tonnon et c'est aussi l'écriture de Colize, un Colize qu'on aimerait déguster et qu'on ne peut s'empêcher de dévorer.



Je lui fais avec plaisir une petite place sur mon île.

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Concerto pour quatre mains

♠ « Concerto pour 4 mains » - Paul Colize ♠

Je suis légèrement sortie de ma zone de confort (serial killers, tueurs de masse, etc.) pour lire ce livre prêté par un collègue. Et je vous avoue que je ne regrette pas mon choix. La qualité de l'écriture est super, l'histoire aussi, c'est dingue comme j'avais envie de connaitre la fin. Super roman.
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Concerto pour quatre mains

Deux époques s’alternent dans ce roman : le passé et les années 1980-1990 avec une bande de malfaiteurs de grande envergure, inventifs et géniaux qui font des braquages de fourgons bancaires sans jamais utiliser la violence… Le cerveau de cette bande est Franck Jammet épaulé entre autre par son ami d’enfance Alex Grozdanovix et sa femme Julie Narmon. Ils s’en sortent souvent bien et quand certains se font arrêter ils s’échappent et quand ils sont en cavale, ils arrivent quand même à fêter le réveillon ensemble. Une bande gangsters à l’ancienne!



En parallèle, nous sommes en 2013 avec l’avocat réputé Jean Villemont, qui est appelé à défendre Akim Bachir qui vient de faire un braquage de bureau de poste assez minable alors que juste avant un braquage presque parfait d’un fourgon de dimants a été réalisé…. Jean Villemont, avec l’aide de sa collègue Leila Naciri, va creuser l’histoire de Akim et des liens entre les deux époques vont se tisser.



Après un démarrage un peu lent, les histoires de vols et d’enquêtes d’hier et d’aujourd’hui s’enchainent et le rythme prend bien et j’ai bien aimé. J’imagine bien un film tiré de ce roman.



Il y a aussi toute une partie psychologique avec Franck Jammet le criminel et Jean Villemont l’homme de loi, qui tous les deux ont des principes et une certaine moralité et qui sont tous les deux plus sensibles qu’ils ne le laissent paraître. Tous deux ont une passion qui les relient à leur travail : Jammet est fou de musique classique et mène ses casses comme un chef d’orchestre et Villemont est passionné des grands espaces et d’escalade et fini par se retrouver professionnellement en équilibre…




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Toute la violence des hommes

"Toute la violence des hommes" est mené sans temps mort, avec des chapitres courts, alternant entre présent en Belgique et passé en ex-Yougoslavie au début de la guerre.



Une jeune femme, Amanda, a été poignardée dans son appartement. La police soupçonne Nikola Stankovic, un graffeur anonyme, d'être l'auteur du meurtre. Elle a retrouvé chez lui des esquisses de la scène du crime, tout l'accuse. Il se contente de répéter "c'est pas moi".



Niko n'est pas un inconnu, il a couvert Bruxelles de dessins géants violents et énigmatiques, montrant à la fois un grand talent et des dons d'acrobates, les dessins ayant été réalisés sur des murs difficiles d'accès. A noter que ces dessins existent vraiment (certains ont été recouverts) et que l'auteur a rencontré le graffeur avec qui il s'entretient à la fin du livre.



Niko s'enfonce dans le mutisme, même avec son avocat qui voudrait pourtant le défendre plus efficacement. La question se pose de son l'état mental et il se retrouve en observation dans un établissement psychiatrique, mené de main de fer par sa directrice, Pauline Derval.



Là, on lui permettra de reprendre les pinceaux et c'est à travers ses fresques que l'avocat et la directrice essaieront d'avancer dans la compréhension de ce qui a pu se passer.



Niko, s'il ne peut pas parler, a la tête pleine d'images datant de ses huit ans, où il a vécu le siège de Vukovar, particulièrement meurtrier. Les bombes, la cave, les ruines, la violence omniprésente, il ne peut l'exprimer que dans ses dessins. Il faudra du temps pour décrypter le sens de ce qu'il jette sur les murs. L'avocat et la directrice vont tout mettre en oeuvre pour l'aider malgré lui, touchés par ce qu'ils pressentent de traumatismes terribles dans l'enfance. Niko risque, d'un côté la prison pendant de nombreuses années, de l'autre un internement psychiatrique à vie, il est donc vital de le faire sortir de son mutisme.



L'intrigue est bien menée, laissant le lecteur dans l'expectative pendant un long moment. Coupable ou pas coupable Niko ? Et sortira-t'il de son mutisme ? J'ai particulièrement été intéressée par les passages à Vukovar, au début de la guerre. Je suivais les évènements bien sûr, mais racontés de l'intérieur, avec des yeux d'enfants qui voit son monde exploser, c'est autre chose.



L'avocat est nuancé dans son approche, à l'inverse de la directrice, taillée d'une pièce, à moins que ce ne soit un faux-semblant.



Un polar qui tient en haleine, avec un arrière-plan historique solide
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Toute la violence des hommes

Trouvé sur les blogs d'Aifelle et de Kathel



Après une série de livres sérieux et denses, j'avais envie de me divertir avec un polar pour me laisser entraîner par un auteur que ne connaissais pas encore. Coïncidence : le héros de l'histoire est un Croate qui a vécu, enfant, l'horreur du siège de Vukovar (1991) alors que je viens de lire une série de livres de l'ex-Yougoslavie ; j'ai donc été sensible à cette tragédie évoquée dans le livre. 



Je m'intéresse également au Street-Art qui est au centre de l'intrigue. 



Et je n'ai pas été déçue. Polar original et très bien ficelé. 



Des personnages intéressants et loin des clichés du genre dont on découvre progressivement la complexité. 



Ne comptez pas sur moi pour spoiler et vous révéler l'histoire, il faut le lire. Une soirée suffit, on se laisse entraîner et on ne le lâche plus. 
Lien : https://netsdevoyages.car.blog
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Toute la violence des hommes

Une jeune femme est retrouvée tuée de plusieurs coups de couteau dans son appartement bruxellois, et tout incrimine Niko, un jeune homme mutique qui pour toute défense répète que ce n’était pas lui. L’avocat de Nikola Stankovic doit essayer de trouver un autre moyen de le comprendre, qui va passer par les fresques dessinées par le jeune graffeur. La rigide directrice de la clinique où Niko est en observation va aussi tenter de venir en aide à son patient.

Habilement menée, la trame du roman conduit à se poser beaucoup de questions, et les réponses savamment égrenées maintiennent une vive tension. J’ai retrouvé grand plaisir à suivre l’auteur dans ce labyrinthe.



Je ne pouvais tout de même pas rater le mois belge de Anne, j’ai donc trouvé un petit Paul Colize de derrière les fagots, enfin, un exemplaire numérique qui a très bien rempli son office. Cet auteur ne me déçoit jamais, ses intrigues étant toujours parfaitement bien ficelées et ses personnages encore plus attachants encore que dans le précédent roman lu. J’ai trouvés très touchants Niko et son parcours, j’ai découvert l’univers des artistes de street art. On ne se pose pas toujours la question de la réalisation de fresques de grand format sans autorisation, de nuit donc, au bout d’une corde bien souvent. Les fresques mentionnées existent vraiment à Bruxelles, ou ont été vues avant d’être recouvertes. Paul Colize a d’ailleurs rencontré l’artiste.

Le deuxième thème est celui du siège de Vukovar, et du traumatisme des survivants, il remémore des épisodes peu glorieux de l’histoire européenne. Paul Colize en tire des pages très fortes. Il faut noter ensuite qu’il connaît comme personne le système pénal, et qu’il a dressé un tableau fascinant des enfermements psychiatriques, et de la psychologie de ses personnages. Tous ces sujets ne prêtent pas à sourire et pourtant, l’auteur réussit comme toujours à distiller ses touches d’humour pour alléger l’atmosphère, notamment par des portraits humains incisifs.

Une lecture à recommander aux amateurs de polars, mais pas seulement !
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Un jour comme les autres

J'avais beaucoup aimé "Back up" et "L'avocat le nain et la princesse masquée". Alors que ces deux romans étaient teintés d'humour, celui-ci en est totalement dénué, et c'est un nouveau Paul Colize que j'ai découvert. L'intrigue est basée sur la disparition d'un homme et la quête de son épouse pour le retrouver. Le premier tiers du roman passe au crible le manque de la personne disparue pour ses proches. On se laisse vraiment prendre par cette quête de l'épouse, qui use de tous les moyens pour retrouver l'être aimé. Le second tiers est plus classique et se concentre sur l'enquête, en évoquant toutes les pistes. C'est très bien fait et on se laisse porter par l'intrigue et les fausses pistes. Le dernier tiers nous livre un final réussi et brillamment amené. Ce polar est porté par des personnages solides et à la psychologie complexe, avec une intrigue solide. Ce style de Paul Colize dénué d'humour est également très convaincant. Un tournant très réussi.
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Toute la violence des hommes

En usant de fausses pistes et grâce à sa qualité d'ecriture, Paul Colize nous offre une nouvelle fois un bon livre sur un thème pas évident : le choc post-traumatique des civils victimes de guerre et le conflit en ex-Yougolavie. A travers les yeux de Nikola, graffeur ravagé par son enfance en Croatie et embrigadé dans une affaire criminel ou tout l'accuse, l'auteur belge propose une enquête intéressante (sans être transcendante) et quelques scènes flash-back (propres à Colize) plutôt marquante (dont une qui marquera à vie notre jeune héros). Quelques longueurs, un final plutôt convenu mais qui a le mérite de parfaitement coller à l'histoire. Pas le meilleur de Colize mais un polar efficace sur un sujet vraiment intéressant...
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Toute la violence des hommes

Bruxelles.

Ivanka Jankovic, une jeune femme d’origine croate, qui se prostituait à l’occasion, a été assassinée.



Mais qui donc est ce Nikola Stankovic ? Un meurtrier ! Tout l’accable : images vidéo, le sang sur ses chaussures, l’appel téléphonique, ses empreintes digitales sur le lieu du crime, ses fresques gigantesques et très inquiétantes sur les façades des maisons bruxelloises que seul un maître de l’escalade tel que lui aurait pu accomplir, de nuit qui plus est, ses croquis préparatoires, le fait qu’il connaissait la victime…

Et quand policiers et psychiatres l’interrogent, tout ce qu’il déclare, c’est : « C’est pas moi ! »

Voilà qui est bien difficile à croire, mon bonhomme !





Critique :



Paul Colize n’est pas le premier à écrire un roman faisant référence à ces bien réelles fresques qu’un graffeur au talent exceptionnel a accomplies, de nuit, s’il vous plaît, sans échafaudage, probablement suspendu à une corde. Bien moins connue que Paul Colize, Clarence Pitz, nous a offert un magnifique thriller, « Ineffaçables », dans lequel ces mêmes fresques sont le fil conducteur.





Il faut dire que l’indifférence n’était pas de mise à la vue de ces fresques gigantesques et que les réactions des spectateurs partaient dans toutes les directions. Les uns criaient au scandale et scandaient « Effacez-moi ça ! », tandis que d’autres se marraient en se demandant qui était le petit coquin qui provoquait de la sorte les autorités et la morale. D’aucuns s’interrogeaient sur la valeur artistique de ces œuvres criant au génie et refusant qu’on les fasse disparaître, alors que les moralistes n’y voyaient qu’un faux art complètement dégénéré.



Paul Colize s’intéresse moins aux réactions de la population et des dirigeants qu’à l’homme qui a accompli ces prouesses. Son Nikola Stankovic est un Croate. Sa victime aussi. Nikola est un artiste très tourmenté. Il a de bonnes raisons de l’être. Enfant, il a été traumatisé par la destruction de sa bonne ville de Vukovar en Croatie par les Serbes. Et si encore seules les briques en avaient payé le prix ! Malheureusement, les êtres humains ont subi des dommages irréparables…



Pour la police, il ne fait aucun doute que Nikola est coupable. La question n’est pas là ! Ce qui compte, c’est de savoir s’il peut être jugé ou non ! S’il est déclaré « fou », pas de procès ! Il ira dans un EDS, Etablissement de Défense Sociale, où l’on place les cinglés, les timbrés, les percutés en tout genre, afin de les soigner car jugés irresponsables de leurs actes. Autrement, c’est la case « prison ».



Niko va avoir la chance de tomber sur un avocat qui ne demande pas à être payé pour lui porter assistance. Pourquoi ? Philippe Larivière est un homme généreux que l’affaire intrigue. Il se pose beaucoup de questions et veut sincèrement venir en aide à cet artiste sans le sou.



Plus étonnant, une femme dont, a priori, ce n’est pas la mission, va aider cet avocat. C’est elle, Pauline Derval, qui dirige l’EDS où est placé Niko afin de déterminer s’il est conscient de ses actes ou non. L’intelligence de cette femme la pousse à tenter de comprendre la personnalité des individus qui lui sont confiés plutôt que de les assommer de médicaments. La suite dans le roman de Paul Colize…



C’est un roman bluffant où l’on retrouve des faits qui se sont déroulés à Bruxelles. Les fresques sont une réalité et en fin d’ouvrage son auteur s’exprime sans pour autant révéler son identité. Evidemment, ce que raconte Paul Colize, cette histoire d’artiste croate traumatisé est purement imaginaire, mais mêlée aux épouvantables événements de la prise de Vukovar par l’armée serbe et ses milices composées bien souvent des pires crapules que la Serbie comptait à cette époque-là, le lecteur se retrouve plongé à fond dans le récit qui devient plus vrai que vrai.

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Back Up

En 1967, les 4 membres d'un groupe rock en devenir sont tués dans des circonstances étranges. 2010, un SDF se fait renverser et est victime du locked in syndrome, il entame une longue revalidation.



Et vous l'imaginez bien, il y a un lien entre les deux événements. Mais lequel? Là se situe tout le suspense et fil rouge de ce roman à la construction originale. On n'est pas dans un polar de facture classique. D'un côté, on suit la destinée des 4 membres du groupes et l'enquête autour de leur disparition et d'un autre, on nous retrace l'histoire de ce SDF et pourquoi il en est arrivé là.



J'ai vraiment beaucoup aimé les 2 premiers tiers du récit. L'auteur nous plonge dans les années soixante avec l'avènement du rock à Londres, Berlin... L'immersion est très réussie. L'auteur fait référence aux podcast de Classic 21 (une célèbre station radio belge qui diffuse des classiques du rock et dirigée par Marc Isaye...batteur du groupe Machiavel qui a connu son heure de gloire) comme sources d'inspiration, on sent le passionné. L'histoire de ce groupe Pearl Harbor, ça pourrait être l'histoire de n'importe quel groupe tant elle tient la route.



La dernière partie du roman, qui nous révèle le fin mot de l'histoire m'a moins emballé, sans doute parce qu'un peu tirée par les cheveux. Mais ce n'est pas grave, ce roman demeure une très agréable surprise, un must pour tous les amateurs de rock.





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Back Up

Un SDF est renversé par une voiture à Bruxelles en 2010. Quand il se réveille sur un lit d’hôpital, il est victime du Locked-in Syndrome, incapable de bouger et de communiquer. De là, démarre une folle aventure qui prend racine dans les années 60', sur un rythme infernal.

Une centaine de courts chapitres, un suspens terrible, du rock'n roll : EXCELLENT !! et cultissime...
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Toute la violence des hommes

- 1991 : siège de Vukovar, massacre de milliers de Croates par les Serbes, tortures, viols.

- Septembre 2016 : apparition de la première fresque anonyme, peinte de nuit sur un des murs de Bruxelles, un pénis. Elle sera suivie par d’autres fresques, dont une scène de pénétration, une tentative d’égorgement, un homme pendu par les pieds.

- Mars 2018 : meurtre d’Ivanka Jankovic, poignardée dans son appartement de Bruxelles.



Les 2 premiers faits sont rigoureusement exacts, le 3e est inventé de toutes pièces.

A partir de faits qui ont défrayé la chronique, Paul Colize a inventé un polar haletant, super bien ficelé, où tout s’imbrique, où l’humour n’est pas en reste même si le sujet ne porte pas à rire.

Véracité, humour, et psychologie.

Car Paul Colize, dont j’avais apprécié l’excellent « Back up », manie ces données avec brio.



Pour tout vous dire, j’ai commencé à lire ce roman qui dénonce la violence incessante des hommes hier soir, et ce midi, j’avais terminé.

Pas moyen de me détacher de l’histoire de ce Nikola, accusé du meurtre de sa compatriote croate Ivanka, et dont on vient de découvrir qu’il est l’auteur de ces fresques hallucinantes apparues sur les murs de Bruxelles.

Il est interné « en observation » dans un hôpital psychiatrique de Bruxelles, afin de décider s’il est responsable ou non de ses actes. La directrice de l’hôpital et l’avocat de Nikola vont essayer de dénouer ce mutisme qui le baillonne, et dont l’origine vient de son enfance, là-bas, pendant le siège de Vukovar…



Chapitres courts, phrases cinglantes, dialogues incisifs, descriptions concises et percutantes, tout cela exprime avec une maitrise incontestable l’univers des graffeurs, de la guerre et de toute la violence des hommes.



Paul Colize ? L’auteur belge de polars à suivre, à aimer, à lire !

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Toute la violence des hommes

Un bon p’tit thriller en mode pageturner de temps à autres, je ne dis jamais non. Un genre bien plus difficile qu’il n’y paraît, qui ne souffre pas la facilité dans laquelle certains voudraient parfois le faire tomber. Un travers que ne connaît pas Paul Colize, maître belge du genre, qui ne m’a une fois de plus pas déçu avec Toute la violence des hommes.



« C’est pas moi ! » Difficile de croire Niko quand il n’apporte que cette simple réponse alors que tout l’accuse du meurtre d’Ivanka, prostituée croate retrouvée assassinée au couteau avec des traces de la présence de Niko dans son appartement. Introverti et mutique, il est transféré pour observation au sein d’un établissement psychiatrique afin de déterminer sa responsabilité psychique ou plutôt, sa part de conscience des faits.



Peu à peu, le dessin et les clés cachées dans ses œuvres graphiques, mais aussi la conviction bienveillante de son avocat et de la directrice de son innocence, vont aider ce street-artiste-graffeur de génie à libérer sa parole. Remontent alors peu à peu les traumatismes du passé : une enfance à Vukovar, l’invasion des tenants d’une Grande Serbie, le siège interminable, puis l’horreur et l’indicible. Puis la fuite, qui sauvera le jeune Niko.



En bon virtuose qu’il est, Paul Colize est appliqué dans la maîtrise technique (chapitres courts, dialogues secs, rythme tenu, pas d’abus de twist à deux balles) mais donne toute sa valeur ajoutée dans l’apport d’une dimension historique (la bataille martyre de Vukovar) et contemporaine (les mystérieuses et funambulesques fresques apparues en quelques nuits sur les murs de Bruxelles).



Si on ajoute une vraie réussite dans le traitement des personnages (qu’on pourrait même imaginer devenir récurrents), vous comprendrez pourquoi ces 300 pages ont été avalées d’une traite !
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Toute la violence des hommes

Ça commence comme un polar classique : une jeune femme, d’origine croate, est retrouvée poignardée dans son appartement à Bruxelles. Tout accuse Nikola Stankovic L’enquête a l’air simple mais l’attitude du meurtrier est étrange : il ne cesse de répéter : « C’est pas moi ! C’est pas moi !» pourtant il refuse de parler à la police, reste fermé dans une attitude hostile. La clé de l’énigme est évidemment à chercher du côté de ce personnage mystérieux et mutique.

La qualité de ce roman noir tient à l’habilité et à l’originalité de l’intrigue mais il dépasse le simple polar grâce à la profondeur et au mystère du personnage lui-même. Nikola Stankovic est un graffeur de génie, surnommé le Funambule. La nuit, il escalade les façades pour les couvrir de scènes effrayantes que les passants découvrent au matin, choqués, horrifiés ou fascinés par le réalisme de ces fresques.

Les deux autres personnages principaux sont tout aussi profonds et attachants. L’avocat du meurtrier présumé, un grand-père proche de la retraite à la fois désabusé et dévoué à son client. Et la charismatique directrice de l’établissement psychiatrique où séjourne Stankovic. Plus empathique qu’elle ne le laisse transparaitre, elle veut comprendre le jeune homme et ses traumatismes. Avec patience et détermination, elle mène elle aussi cette enquête psychologique qui nous emmène en 1992, au siège de Vukovar.

Enfin, ce roman est très original par la manière dont il évoque l’art du graff. Les descriptions incitent le lecteur à imaginer les œuvres et en même temps elles suggèrent l’indicible de la violence des hommes, celle qui torture l’âme du personnage, celle d’une guerre honteuse par sa barbarie.

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Un parfum d'amertume

Un très bon roman, extrêmement agréable à lire et doté d'un personnage principal sympa, que j'ai eu beaucoup de plaisir à voir essayer de se sortir d'une machination tortueuse à souhait. De plus, l'humour qui est une des marques de fabrique de Colize est ici un réel plus. J'ai beaucoup aimé son écriture imagée. Ainsi, Paul Colize n'écrit pas : on voit à ses yeux qu'il boit trop de bieres mais "Ses yeux globuleux et injectés trahissent une longue intimité avec des breuvages houblonnés" ce qui est autrement plus poétique et joli.

Ainsi le style et l'humour sont bien présents mais ce n'est pas au détriment de l'intrigue elle aussi très intéressante, avec une révélation qui, bien qu'assez classique, tient bien la route et clôture très bien le roman.
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Concerto pour quatre mains

Mon troisième Colize, et toujours cette irrésistible empathie pour les personnages, Jean Villemont, avocat surchargé mais acceptant d'aider un petit épicier de Scharbeek, Franck Jammet, surdoué dont on suit le cheminement vers le grand banditisme sur un fond de casse du siècle, diamants réellement subtilisés en 2013 à l'aéroport de Zaventem.



J'ai particulièrement apprécié 'l'élégance du coeur' dont Colize dote ces hommes, inspirée de ses visites de prison et rencontres avec avocats.

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Toute la violence des hommes

Paul Colize nous surprend avec ce roman noir, on n'a pas intégré l'étendue de la palette de cet auteur qu'il sort quelque chose de différent, à nouveau. Dans Toute la violence des hommes (comme ce titre est beau!), il nous compte l'histoire de Nicolas Stankovic, artiste peintre équilibriste, qui réalise des fresques aussi monumentales, choquantes dans les thèmes que périlleuses au point qu'on le surnomme le funambule. Nicolas est accusé du meurtre d'une étudiante, prostituée à ses heures, tout l’accable, et ce n'est pas son mutisme qui va l'aider à se sortir de ce cauchemar... Quoique, son attitude intrigue au point qu'on se demande s'il était conscient de ce qu'il faisait au moment des faits. Il fera l'objet d'une observation psychiatrique pour déterminer son état de santé mentale. Et c'est là que l'on rencontre d'autre personnages criants de vérité, et c'est pour moi, une des grandes qualité de cet écrivain, nous décrire des personnages tellement humains. Par exemple, Pauline Derval, la directrice belle mais froide qui mène sa clinique d'une main de fer, va montrer au fil des pages un humanisme profond et sincère, mais aussi les autres protagonistes. L'histoire se déroule sur 2 époques puisque Nicolas a connu à l'âge de 8 ans l'enfer des Balkans et particulièrement le siège de Vukovar. On suit son parcours dramatique, il en développera un syndrome post traumatique qu'il exhortera au travers de son oeuvre artistique. Jusqu'à la fin du roman,et longtemps après, on est pris par cette histoire, un grand roman!
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Toute la violence des hommes

Inutile de faire un résumé, des lecteurs en auront fait auparavant et bien mieux que moi.

Je ne sais pas si d'autres polars ont traité du syndrome post-traumatique des victimes de guerres, mais j'ai trouvé tout à fait pertinent la façon dont l'auteur aborde cette question.

Je pense d'ailleurs que c'est ce que j'ai le plus apprécié dans ce livre: la genèse des troubles qui prennent racines dans l'atroce guerre de l'ex-Yougoslavie et l'exil forcé. Comment vivre après ça ? Niko trouve une forme d'exutoire dans l'art monumental, celui qui explose sur les murs à la faveur de l'obscurité et dans l'urgence de l'interdit.

C'est bien la trame psychologique, les symptômes du syndrome et son expression par la création qui sont au centre de ce livre et qui en font tout son intérêt. Sinon, les personnages sont à la limite de la caricature : la directrice austère mais ultra compétente, l'infirmier débonnaire au grand coeur, le psychiatre veule et opportuniste... J'aime les polars touffus, tortueux, documentés et riches en descriptions. Ça n'est pas ce qui caractérise celui-ci, qui se découpe en cours chapitres aux dialogues concis.

Enfin, l'auteur a inséré une petite pepite en fin d'ouvrage: un entretien qui l'a inspiré. Il est tout à fait passionnant.

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Toute la violence des hommes

D'origine croate, Niko a connu Toute la Violence des hommes quand les Serbes ont envahi sa ville, Vukovar, alors qu'il avait 8 ans. Aujourd'hui, il est accusé du meurtre sauvage d'Ivanka, lui, l'auteur de fresques urbaines sanglantes qui témoignent bien de toute la noirceur en lui. Mais est-il responsable de ses actes ? Pour répondre à cette question, il est mis en observation dans un établissement de défense sociale où Pauline Derval, la directrice, s'intéresse à son cas. La guerre aurait-elle fait de Niko un bourreau ? Ou en est-il la victime ?



J'ai découvert ce roman via une bonne critique qui présentait le (anti)héros du livre comme l'auteur de ces fresques qui ont fait bondir Bruxelles voici quelques années. C'est ensuite le titre de ce livre qui m'a attirée. Toute la violence des hommes, si bien symbolisée par cette couverture, qui représente un détail de la scène d'étranglement peinte à proximité du canal de Bruxelles.

Et j'ai donc plongé dans ce récit qui m'a tiré des larmes à plusieurs moments.



Le roman débute avec l'enquête suivant le meurtre d'Ivanka mais, très vite, les chapitres vont alterner entre le présent - le vécu de Niko à l'EDS, les recherches de la psychiatre et de l'avocat qui cherchent à comprendre ce qu'a pu faire Niko et quelle est sa responsabilité - et le passé. Or, tout, dans le passé de Niko, le ramène à cette guerre et à la violence qui a détruit son enfance. J'ai pleuré pour Niko et tous les enfants de la guerre, sur cette folie qui fait perdre toute humanité à ses acteurs, et ce d'aussi loin qu'on s'en souvienne.



J'ai également aimé l'enquête menée par l'auteur sur l'origine des fresques urbaines bruxelloises, et l'interview qui clôt le livre. Toute oeuvre est l'expression de l'âme de son auteur, et parle à qui veut bien l'écouter.

Merci à Paul Colize pour avoir mis des mots sur celles-ci.

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Toute la violence des hommes

Nikola, un artiste de street art croate réfugié à Bruxelles, s’y voit soupçonné du meurtre d’une de ses compatriotes, réfugiée elle aussi; tous deux sont des enfants de la guerre entre Serbes et Croates. Des soignants d’une institution sociale aident Nikola à sortir de son mutisme, pour faire apparaître la vérité. Je vous recommande cette pièce d’orfèvrerie de Paul Colize, qui tient son lecteur en haleine, tout en brossant des portraits d’une grande sensibilité.



Paul Colize est l’un de mes auteurs belges favoris. J’ai déjà plusieurs fois chanté ses louanges et ce roman-ci ne me le fait pas regretter, bien au contraire !



Il s’agit d’un auteur de romans policiers. Je dirais qu’il se démarque par la sensibilité et la profondeur des portraits de ses personnages; cet aspect m’avait particulièrement marqué dans « Concerto pour quatre mains ». Dans « Toute la violence des hommes », le pers onnage principal est un Croate, qui a peint des immenses fresques sur des murs de Bruxelles, représentant des scènes assez dures. On le soupçonne du meurtre d’une de ses compatriotes et comme il plonge dans un mutisme dont il ne sort que pour affirmer « C’est pas moi », on l’interne dans une institution où des soignants doivent déterminer si on peut le considérer responsable de ses actes.



Peu à peu, Paul Colize nous fait apprendre à le connaître et à le comprendre. D’une part, l’auteur nous décrit ses réactions dans l’institution qui l’accueille et nous fait deviner ses pensées au travers de ses interactions avec les soignants et les autres internés. D’autre part, l’auteur nous fait revivre quelques événements très durs qu’il a vécu étant enfant, alors que les Serbes menaient une guerre sauvage contre son pays. Par petites touches, on devine ce qu’il veut exprimer dans ses fresques. L’humanité qui se dégage de ces pages est magnifique !



Je vous laisse découvrir l’issue de l’histoire. Et même si l’auteur vous laissera deviner facilement qui a tué qui, dans la dernière partie, il vous surprendra par l’élément qui a déclenché le meurtre.



Voilà donc un récit qui vous procurera le plaisir d’une lecture prenante, tout en vous offrant des portraits d’une extrême sensibilité.



Je terminerai en rappelant que Paul Colize est toujours soucieux des détails du cadre dans lequel il fait évoluer ses personnages; le lecteur pourra reconnaître les lieux. En annexe, il retranscrit également un entretien qu’il a pu avoir avec un artiste de street art qui a défrayé la chronique à Bruxelles récemment et dont il est inspiré pour son personnage.



C’est bon puisque c’est belge, lisez vite !
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