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Citation de MegGomar


Elle fut affectée à un lycée de filles, situé à un quart d’heure de bus.
Elle prenait également des cours privés de maths dans un institut de
renom, situé lui à trente minutes de bus de chez elle. Enfin, elle allait
souvent se balader dans un quartier étudiant, cette fois à une heure de
chez elle en transports en commun. Désormais lycéenne, la sphère de sa
vie avait grandi, elle se rendait compte que le monde était vaste et les
pervers omniprésents. Nombreuses étaient les mains douteuses qui
frôlaient ses fesses ou sa poitrine dans les bus et le métro. Il y avait même
des cinglés qui collaient carrément leur corps contre ses cuisses ou son
dos. Les filles avaient horreur de ces garçons des cours privés ou des
temples protestants qui posaient une main nonchalante sur leur épaule
ou qui, l’air de rien, touchaient leur nuque, épiaient l’entrebâillement
d’un col de T-shirt ou d’un chemisier ; mais elles n’y pouvaient rien,
sinon se dérober aussi vite que possible à ces situations sans pouvoir se
plaindre.
Le lycée non plus n’était pas un sanctuaire. Il se trouvait toujours un
ou deux profs hommes pour pincer la chair tendre à l’intérieur de leurs
bras, pour donner une tapette sur une fesse ou passer la main dans leur
dos, sur la bretelle du soutien-gorge. Le prof principal de première
année avait la cinquantaine. Il tenait toujours une baguette dont
l’extrémité était en forme de main avec l’index tendu. Sous prétexte de
contrôler le badge, il appuyait sur la poitrine des filles ; sous prétexte de
contrôler les uniformes, il soulevait leurs jupes. Un jour, après l’appel du
matin, le prof a quitté la salle en oubliant son accessoire sur la table. Une
fille qui s’était fait si souvent contrôler, une fille avec une forte poitrine,
s’est élancée vers la table, a saisi l’objet et l’a violemment jeté par terre, l’a
piétiné avec rage, le brisant, en larmes. Les filles du premier rang se sont
dépêchées de ramasser les morceaux et de les faire disparaître. Sa
meilleure amie l’a prise dans ses bras et l’a consolée.
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