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Critiques de Muriel Spark (53)
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Demoiselles aux moyens modestes

Nous voici en Angleterre , à Londres en 1945: une guerre vient de se terminer, un certain MONDE a disparu.



Une époque où «  tous les gens bien sont pauvres » , à quelques exceptions près … «  . Les meilleurs des riches étant pauvres en esprit » …



Les immeubles mal remis en état ou pas remis du tout , des cratères de bombes où s’entassent des gravats , des maisons éventrées, presque tous les escaliers sont ébranlés , les vitres neuves ont remplacé les fenêtres brisées , mal assujetties dans leurs châssis .

Une fondation royale : le club May de Teck voit le jour.—— il reçoit de jeunes pensionnaires ——-



C’est le cas de ces jeunes filles, : Joanna, Selina, Nancy, Pauline, Jane, Anne ……et d’autres , ces demoiselles , sans grands moyens , sans attaches intègrent cette fondation .



Pour elles ce club est une opportunité, la plupart n’auraient pas eu la possibilité de se loger à Londres.

Elles tentent par des moyens plus ou moins habiles de joindre les deux bouts , par ces temps de restrictions en tout genre : on découvre leurs amoureux ou amants : pilotes de la RAF , menus travaux de dactylographie et prêt d’une magnifique robe de soirée signée Schiaparelli qu’elles portent à tour de rôle ….

Leur quotidien assez insouciant —— elles apparaissent un peu frivoles , avec l’entrain de la jeunesse , la nostalgie du temps qui passe ——- prendra brusquement fin —— sur une tragédie en fin d’ouvrage .



Leur credo : une toilette élégante , une tenue impeccable, un maintien parfait , tout cela contribue à l’obtention de la confiance en soi , notamment pour Selina, la plus jolie d’entre elles ,sa récitation disciplinaire du soir …

Tout cela apparaît désuet et dépassé !







Elles papotent entre elles , se connaissent bien, amènent des hommes au club , s’intéressent toutes ou presque à eux , sauf trois vieilles filles : Greggie, Collie et Jarvie , opposées au mariage , souhaitant que les autres filles se marient le plus vite possible et débarrassent le club….



Un ouvrage en demi - teintes , où il ne se passe pas grand- chose , à l’humour typiquement british , joli livre, doté d’une sacrée surprise à la fin, le quotidien insouciant de ces filles prendra brusquement fin à l’issue d’une tragédie.

Réédité , léger , caustique , romanesque , un peu désuet aujourd’hui , paru en 1963 , ce roman a été écrit par Muriel Spark, l’une des plus grandes écrivaines écossaises du XX° siècle , poétesse, nouvelliste , biographe d’Emily Brontë, et de Mary Shelley .

Merci à Elise qui m’a incitée à demander ce livre à la médiathèque .







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Les Belles Années de Mademoiselle Brodie

Je ne sais pas trop si j'ai aimé ou pas. En tout cas, je ne suis pas restée indifférente. Le roman a une construction tortueuse qui demande beaucoup d'attention. On saute régulièrement du coq à l’âne. Du coup, je me suis un peu sentie perdue à certains moments.

Ce qu'on nous raconte est intéressant, voire passionnant, mais je n'ai jamais réussi à rentrer complètement dans l'histoire.

Dommage
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Memento Mori

Pour débuter cette nouvelle rentrée scolaire, j’ai décidé de prendre une joyeuse résolution : me rappeler tous les jours la première des quatre fins dernières dont il faut toujours se souvenir – la Mort. Cette idée m’a été inspirée par l’un des personnages de Memento Mori après l’avoir lu dire :





«- Il est difficile, […] pour les personnes d’un âge avancé, de commencer à se rappeler qu’elles doivent mourir. Il vaut mieux prendre cette habitude dès la jeunesse. »





Peut-être ne deviendrais-je jamais « vieille » (et après avoir lu Memento Mori, on le souhaiterais presque), mais dans le doute, je préfère m’habituer à l’idée de ma mort dès à présent.





Est-ce que cela fonctionnera ? L’idée de la mort, en tant que mort personnelle, non conceptuelle et vécue dans l’instant de la réalité, semble ne jamais pouvoir s’implanter réellement dans une conscience. Un joyeux petit plaisantin en a fait l’expérience. Il ne cesse de passer des coups de téléphone à Charmian, Godfrey et leurs autres congénères du troisième âge, déambulateurs en mains et dentiers en mâchoires, pour leur rappeler quotidiennement cette vérité : « Rappelez-vous qu’il faut mourir ».







Plus que le message en lui-même, ce sont la régularité de ces appels, l’anonymat de l’interlocuteur et l’incompréhension de ses motivations qui perturbent ces seniors de la meilleure société londonienne. Pourtant, la menace proférée dans le message s’exécute bientôt, et les uns à la suite des autres, les victimes de ces appels téléphoniques meurent. Actes criminels, ou morts naturelles ? A quatre-vingts ans passés et parfois même largement révolus, cela n’a rien d’étonnant. Se met alors en branle la formidable valse des testaments. Les légataires se livrent des batailles silencieuses pendant que les vieux passent leurs derniers jours à se triturer la cervelle pour savoir qui de leur entourage mérite la plus grosse part du gâteau.





Aucun personnage de ce livre ne semble oublier la mort. Elle fait office de conversation quotidienne, et on place le sujet au milieu de deux évocations évasives, autour d’une tasse de thé. La mort, complètement décomplexée, donne tout d’abord un ton burlesque au livre de Muriel Spark, mais son intérêt s’effrite rapidement lorsque le lecteur finit par comprendre que ce qu’il avait pris pour la transgression absolue d’un tabou n’est en fait qu’une confusion : les seniors de Memento Mori n’ont pas conscience que la mort les fera véritablement mourir. Leurs échanges réguliers autour de la question ne sont qu’une façon de dédramatiser cet évènement, et ils le font si efficacement que l’ennui de la question ne tarde pas à se propager entre les pages du livre. La mort, oui ? Et alors ?





Les vivants sont beaucoup plus drôles, surtout lorsqu’ils passent à travers le scalpel descriptif de Muriel Spark. Intransigeante, elle ne se pare ni de tendresse, ni de condescendance pour dresser le portrait d’un troisième âge qui semble défini par le caprice et l’irrationalité. Devant ces tableaux de pensionnaires de maisons de retraite, le credo du « Memento Mori » ne semble plus vraiment effrayant. N’est-il pas beaucoup plus contraignant d’arriver à un âge où folie et sénilité se confondent ? C’est à ce moment-là qu’on comprend que le petit plaisantin à l’origine des appels téléphoniques anonymes n’était pas un contempteur de l’humanité, mais bien au contraire un philanthrope désireux de libérer les plus vieux spécimens de l’espèce humaine de leur condition dégradante.

Pas tendre du tout sans être particulièrement drôle, Memento Mori laisse une impression terne de lassitude, projeté à l’arrière-plan d’une banalité éternelle.
Lien : http://colimasson.over-blog...
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Les Belles Années de Mademoiselle Brodie

À l’école de filles Marcia Blaine, une institutrice atypique, répondant au nom de Jean Brodie, professe en classe des « petites » (les fillettes de moins de douze ans) depuis un bon nombre d’années. C’est de son cours que sont sorties les héroïnes du « Clan Brodie » : Monica Douglas, Rose Stanley, Eunice Gardiner, Sandy Stranger, Jenny Gray et Mary Macgregor. Nous sommes en 1936 et ces demoiselles sont à présent à l’école « des grandes », mais continuent à jouer le rôle de confidentes auprès de Mademoiselle Brodie, qu’elles admirent depuis leur dix ans (en 1930)



La directrice, Mademoiselle Mackay se passerait bien des services de cette maitresse peu ordinaire, qui enseigne à ses élèves des « matières hors programme », peu orthodoxes et réprouvées … (elle se vengera d’ailleurs de son enseignante de la façon la plus cruelle qui soit …) Le but de Jean Brody est de faire de ses petites élues « la crème de la crème » selon sa vision du monde … Sauf que certains points de vue – un peu faussés, avouons-le – ont de quoi surprendre ou même choquer leur entourage, dans cette période d’entre deux guerres …



Un récit inattendu, un peu « loufoque » qui a dû interloquer plus d’un lecteur lors de sa première édition, au début des années soixante … L’écriture et le style sont impeccables – même si un peu surannés – les propos culottés … Une lecture qui change de l’ordinaire …
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Demoiselles aux moyens modestes

Voilà un roman tout doux, un peu désuet, aux personnages charmants !



L'intrigue se déroule à Londres, en 1945. Les demoiselles aux moyens modestes dont il est question vivent dans une pension qui accueille de jeunes filles sans attaches dans la capitale, le May Teck Club.

Elles y vivent pas mal d'aventures, entre les amoureux (les pilotes de la R.A.F. ont leur préférence), la recherche d'un futur mari potentiel, les petits travaux de dactylographie ou autres, et le prêt d'une magnifique robe de soirée Schiaparelli, que les filles portent à tour de rôle.



Même s'il ne se passe pas grand chose durant la majeure partie de ce court roman (la fin réservant toutefois une sacrée surprise), on ne peut s'empêcher de le dévorer. Les demoiselles et leur préoccupations sont passionnantes à suivre, tout comme leurs relations avec certains de leurs amants et amoureux (qui sont d'ailleurs eux aussi fascinés par le May Teck Club).

Une ambiance bon enfant règne durant toute l'histoire. Et même le dénouement assez dramatique ne parvient pas à gâcher le ton léger et agréable du récit.



A découvrir de toute urgence si ce n'est pas déjà fait !
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Les Belles Années de Mademoiselle Brodie

A Edimbourg, dans les années 30, Mademoiselle Brodie enseigne dans une école de filles huppée. Ses méthodes d’éducation singulières et son charisme lui valent l’admiration des élèves et la suspicion des collègues.



La première chose qui m’a frappée dans cette lecture, dès les premières pages, c’est la narration. Dans ce roman, ne vous attendez pas à de larges effusions lyriques, à de grands sentiments, ne vous attendez pas non plus à ressentir quoi que ce soit pour les personnages. Muriel Spark s’évertue à nous distancier des personnages par une plume griffant chacun d’eux, répétant à l’envie certaines formules leur conférant un caractère absurde et grotesque. Une des demoiselles est caractérisée par sa bêtise, tout au long du roman, une autre par sa réputation en matière de sexualité, une autre par ses petits yeux… Mademoiselle Brodie, quant à elle, ne cesse de répéter qu’elle est « dans ses belles années » et qu’elle ne peut donc que « former la crème de la crème ». Cela forme un leitmotiv que j’ai trouvé fatiguant. Nous ne savons que peu de choses des personnages, les demoiselles n’ont quasiment aucune existence en dehors de Mademoiselle Brodie. De la même manière, les figures masculines sont étonnamment plates et sans relief. Le professeur de dessin, caractérisé par sa religion et par sa nombreuse descendance, est un électron qui gravite dans le champ d’attraction de mademoiselle Brodie, mais il n’a aucune consistance romanesque. Son homologue, professeur de musique, est dans le même cas. Ils n’existent que par rapport à elle. Cela peut suggérer bien entendu tout l’égoïsme de la jeune femme mais cela crée aussi un univers un peu étriqué qui ne m’a pas séduite.



De plus, la narration brouille les époques et enchevêtre l’axe du temps. Muriel Spark n’hésite pas à nous dire dès les premières pages, que l’une des héroïnes alors âgée de dix ans, mourra à vingt-trois ans puis à nous raconter les circonstances de cette mort – absurde et ridicule, cela va sans dire-. Le récit est donc tortueux, comme si le narrateur se dispersait et procédait « par sauts et par gambades » comme Montaigne le disait. Cela floute l’histoire, rompt le fil directeur, embrume l’esprit du lecteur et nous amène à faire un pas de côté pour réfléchir, sans jamais nous attacher aux êtres qui peuplent ces pages. Ce qui est vraiment dommage, c’est que je n’aime pas du tout ce type de narration. Mon avis est donc biaisé puisque Muriel Spark utilise une technique romanesque qui me déplaît depuis toujours. Dès les vingt premières pages, j’ai compris que ce petit roman (il ne fait que deux cent pages) serait une lecture laborieuse, et, de fait, je n’ai pas goûté grand chose dans cette histoire. J’en suis la première désolée, mais après tout, il faut aussi des rendez-vous manqués pour savourer pleinement les belles rencontres livresques.



Mademoiselle Brodie, en tant que figure d’enseignante m’a agacée dès le début. Elle entend impressionner et se constituer un clan qu’elle éblouit, elle ne recule ni devant les piques méchantes envers une élève ni devant certaines formes de manipulation. Par contre, l’esprit critique lui est étranger dès qu’il est question d’elle-même. Cela lui confère un entêtement agaçant. De même, son enthousiasme pour les régimes fascistes émergeants est dérangeant, non qu’elle soit la seule à s’être leurrée sur l’issue des choses, mais parce qu’elle le vante auprès de ses élèves et que cela fait affleurer dans mon esprit beaucoup de réflexions sur la force et le poids des mots d’un enseignant face à des élèves qui apprennent juste à construire leur esprit critique. A mon sens, ses méthodes d’enseignement sont plus que discutables et étant moi-même professeur, cela m’a titillée. Bien sûr, mademoiselle Brodie est un être de fiction, j’en ai conscience… et pourtant, je suis certaine que des mademoiselle Brodie, il y en a eu.



Ainsi, Les Belles années de Mademoiselle Brodie est un roman que je n’ai pas apprécié même si je vois tout le travail littéraire affleurer sous les mots. Les personnages ne m’ont rien inspiré et ils n’ont su faire naître que mon agacement, tandis que le fil de la narration me distanciait un peu plus de l’histoire à chaque page. Ce récit n’était pas fait pour moi, tout simplement, mais peut-être sera-t-il fait pour vous.
Lien : https://lesreveriesdisis.com..
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La place du conducteur

Un personnage féminin de Jacques Tati dans une narration portée par la couleur et le son. Comme dans le cinéma de Tati, le dialogue est une simple composante du son d'ambiance. Le dialogue est aussi obsessionnel que les personnalités compulsives des personnages. Ce que les personnages diront est aussi prévisible que le son du bus qui passe. C'est une dame étrange - sa sélection de robes signale sa folie dès le début - qui se lance dans un voyage absurde, le plus souvent dans les voitures des autres. Est-ce marrant? Parfois, mais pas aussi souvent que les films de Tati. Il y a du Beckett. Est-ce ennuyeux? Oui, à plusieurs reprises. Cela m'a rappelé une courte histoire de Capote sur une femme schizophrène, mais Capote sait mieux remonter le ressort d'une intrigue. Assassiné par soi-même ou par quelqu'un d'autre, quelle différence? Quelques moments brillants rattrapent ce court roman que Capote aurait pu écrire en sirotant un sirop d'orgeat au lieu de son J&B habituel et de ses pilules.
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Les Belles Années de Mademoiselle Brodie

Dans les années 30, Mademoiselle Brodie enseigne de manière peu conventionnelle et progressiste dans une école huppée de Édimbourg. Elle réunit autour d’elle certaines de ses élèves, les plus réceptives à son enseignement, leur prédisant qu’elles vont devenir la crème de la crème. Mais ce petit clan Brodie qui se démarque et les manières de la jeune enseignante ne sont pas du goût de tout le monde.



En ce moment, je suis en plein dans une phase Grande Bretagne pendant la première moitié du XXème siècle. Sans doute la faute à Downton Abbey. Il faut dire aussi que depuis ma découverte d’Agatha Christie à l’âge de dix ans, j’ai toujours éprouvé une véritable passion, voire obsession pour cette période. Aussi, ce roman qui dormait dans ma PAL m’apparaissait idéal. La jolie édition avait aussi joué un rôle dans mon acte d’achat (faible je suis et je resterai) ainsi qu’un billet alléchant à l’époque où je l’ai découvert. Mais hélas, la magie n’a pas vraiment opéré sur moi. Pourtant, les ingrédients y étaient : un établissement scolaire chic, des jeunes filles atypiques, une enseignante qui sort des sentiers battus et beaucoup d’ironie. Mademoiselle Brodie se veut une enseignante libre, qui va chercher la connaissance en ses élèves plutôt que de la leur enfoncer. Elle aime l’art, la littérature, la beauté plutôt que l’histoire et les mathématiques. D’ailleurs, elle parle plutôt de sa vie, de ses amours que de véritable enseignement à ses élèves qu’elle rend complices de son incompétence. Mais au final, il s’agit plus de manipuler des êtres en devenir que de vraiment leur apprendre quelque chose, surtout quand Mademoiselle Brodie se met à louer Mussolini, puis les chemises brunes allemandes. Et là, j’ai commencé à grincer des dents.

Mais surtout, le style un peu trop emprunté, alambiqué et se voulant sans doute trop travaillé m’a ennuyée. Il est vrai que j’ai souvent un problème avec ces styles trop raffinés, qui au lieu de me toucher, me font bailler aux corneilles.



Dommage car la trame était de qualité et surtout, j’ai encore deux autres titres de Muriel Spark dans ma PAL. J’espère qu’ils me séduiront davantage.
Lien : http://www.chaplum.com/les-b..
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Memento Mori

Dans ce livre très sombre, on parle de "vieux" et de "vielles" qui passent leur temps à faire et refaire sans cesse leur testament, seule occupation à leur yeux justifiant leur triste fin de vie. Roman très sarcastique, où des personnages plus loufoques les uns que les autres se succèdent sans cesse, personnages décrits avec cet humour si typiquement "british", mais j'avoue que j'ai eu du mal à tenir la distance, car au fond, cette histoire est bien trop loin de nos préoccupations quotidiennes pour que j'y ai trouvé un intérêt suffisant pour en conclure que c'est un bon ouvrage.

A ceux qui aiment l'humour anglais, je conseillerais plutôt David Lodge.
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À bonne école

Un livre avec lequel je vais avoir du mal à rester pondéré. Je préviens d'avance je ne critique pas l'auteure juste le livre.

Un livre qui commençait bien, on sentait une intrigue, des relations ambigües, c'était pas mal.

Et puis... Rien.

C'est désuet mais comme une modernité qui voudrait faire du vintage en discount. Du coup cela semble factice, futile.

Le style est propret et les personnages sont finalement précieux un peu snobs. Cela manque de saleté, d'accroches, de gens abimés. Les pseudo tourments existentiels ressemblent à des caprices et l'auteure semble avoir du mal à se dépêtrer d'une histoire dont elle ne semble plus vouloir.

C'est fade. mais je pense que c'est un accident de parcours de l'auteure et que cet ouvrage n'est pas représentatif.
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Memento Mori

Muriel Spark fait partie de ces auteurs dont je n’ai jamais entendu parler jusqu’à récemment et qui titille ma curiosité. Memento Mori n’est pas son livre le plus célèbre, mais il arrive tout de même en deuxième position sur les sites de lecture. Comme il a tout l’air d’être épuisé en français, j’ai été toute contente de le trouver sur l’étagère d’un bouquiniste le mois dernier et je me suis lancée dans cette lecture avec gourmandise.

Mais j’en ressors moins enthousiaste que je ne l’ai commencée. L’idée me plaisait bien : un « casting » exclusivement de personnes âgées (à deux ou trois exceptions près, mais ce sont alors des rôles plus que secondaires), est-ce d’ailleurs plausible, ces gouvernantes qui, dans les années d’après-guerre (la mondiale, la deuxième) continuent à travailler après 70 ans bien sonnés ? ; un mystérieux personnage appelant nos petits vieux en se contentant de leur déclarer : « Rappelez-vous qu’il faut mourir »… Tout cela me paraissait grinçant à souhait.

Grinçant ça l’est, car Muriel Spark n’est pas tendre avec ses personnages dont elle dépeint avec férocité les travers, que ce soient leurs petits et leurs grands défauts, leurs ennuis de santé, la perte de leurs facultés intellectuelles, leur intérêt jamais démenti pour l’écriture et la réécriture de leur testament… Mais ce n’est que grinçant, lorsque j’espérais trouver aussi de la réflexion, et c’est cette attente déçue qui a gâché ma lecture. Je me serais contentée d’une nouvelle sur ce thème et ce ton, mais 250 pages bien tassées, c’était trop pour moi.

Un livre à réserver à ceux qui aiment l’humour anglais et les livres caustiques, de ce point de vue c’est une vraie réussite, mais il ne faut pas en attendre davantage. Après tout, « sans la conscience permanente de la mort, la vie devient insipide. C’est un peu comme si on se nourrissait exclusivement de blanc d’oeufs. » (p.194, Chapitre 11).
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Les Belles Années de Mademoiselle Brodie

Un roman court mais qui de par sa narration nous perd dans ses allers retours vers le passé, l'avenir au détour d'une phrase.

Jean Brodie est une enseignante dans ses "belles années". Ayant perdu son fiancé à la grande guerre, elle dédie sa vie à l'enseignement mais de façon peu conventionnelle et plutôt égocentrique. Elle choisit de prendre sous son aile certaines jeunes filles de 10 ans dont on va suivre l'évolution jusqu'à leur majorité. De par son attitude atypique, ses attentions envers certaines de ses élèves, elle va tour à tour fascinée, intriguée un petit groupe de jeunes filles. Elle va leur raconter ses histoires d'amour, sa fascination pour Mussolini, les chemises noires dans ces années 30. Elle va avoir une mainmise assez malsaine sur ces filles rapidement décrites comme si elles n'avaient qu'un seul trait de caractère, qu'une fonction être du clan Brodie. Tout le long du récit, un leitmotiv revient, elle va faire de ses petites la crème de la crème jusqu'à ce qu'une d'entre elles va la trahir.

L'égocentrisme de cette femme, ses idées malvenues face à des enfants en plein apprentissage de l'esprit critique m'ont trop détaché du roman pour que je l'apprécie. Une rencontre ratée pour moi.
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Les Belles Années de Mademoiselle Brodie



C'est un petit bijou de la littérature anglaise qui mérite d'etre mieux connu dans le monde francophone. Mlle. Brodie est institutrice à une école secondaire à Edimbourg en Écosse durant les années trente. En plus d'etre belle et intelligent elle est doté d'un pouvoir de seduction fulgurante auquel peu d'hommes sont capables de resister.



La tragédie, c'est qu'il n'y a pas de place pour elle dans son monde. Mlle. Brodie doit se chercher. Elle est de la generation des belles écossaises qui sont obligées de rester célibataire pour les reste deleurs jours parce que leurs amoureux ont péri sur les champs de bataille de la premiére grande guerre mondiale.



Hélas, Mlle Brodie se lance dans un jeu fort malsain. Elle décide de former l'élite des écolières sous sa gouvernance à sa modéle. Des resultats affreuses s'en suivent. Finallement une des acolytes se revolte et met fin aux jeux horribles. La direction de l'école la congédie et elle meure dans la solitude.



C'est à lire. Les gens qui manquent d'énergie pour s'attaqueur au bouquin peuvent fort bien choisir de visioner le film brillament réussi qui met en vedette l'incomparable Maggie Smith.

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Memento Mori

C'est le troisième âge dans ses aspects les plus trépidants qui se taille la part du lion dans Memento Mori. Reprenant la locution latine du sage qui rappelle à chacun qu'il n'est qu'un locataire très temporaire de notre planète bleue, un impertinent s'évertue à appeler des seniors pour leur remémorer la fatale échéance. Le problème est que les victimes ne sont absolument pas d'accord sur le signalement à donner à l'importun. Puis le lecteur est invité à partager les menées d'une indélicate gouvernante, chasseuse d'héritage, experte ès chantage, qui s'évertue à spolier les héritiers légitimes de leur magot. Parallèlement, un sociologue dilettante poursuit des études in vivo sur des croulants de sa connaissance, ne reculant pas devant l'emploi des bons offices d'une informatrice stipendiée, petite fille d'un poète véhément. Enfin le tableau ne serait pas complet sans la mise en situation haute en couleur de la faune grabataire dans un service de gériatrie.



Voici un roman qui, une fois n'est pas coutume, met au premier plan des oubliés relatifs des lettres. C'est avec un humour résolument estampillé outre-manche que Dame Muriel Spark met en scène les affres du grand-âge, son monde un peu étriqué et l'inévitable fin qui parachève le travail de décrépitude qui attend ceux qui n'ont pas le bon goût de mourir dans la force de l'âge.
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L'ingénieur culturel

Peckham (dans la banlieue du sud-est de Londres), les années 50. Les femmes ne pensent qu'à se marier et les hommes se réjouissent d’avoir été reformés pour le service militaire. Tout ce petit monde travaille, sans trop se faire de bile, jusqu'à l’arrivée dans leur entreprise d’un ingénieur culturel, personnage intriguant et manipulateur.



Difficile de savoir si Dougal Douglas est le diable, une métaphore ou un intrus complètement siphonné – j’y réfléchis encore – il n’en altère pas moins la vie harmonieuse et toute tracée des habitants de Peckham.



The ballad of Peckham Rye (L'ingénieur culturel), petit roman social de 143 pages, sort des sentiers battus. Marqué par son époque (le travail pour tous, le rock, les appareils ménagers, les débuts d’une société multiculturelle), il semble annoncer un avenir moins prospère, plus rude.



Bref, j’ai beaucoup aimé cette première rencontre avec Muriel Spark.
Lien : http://logresse.blogspot.com..
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Les Belles Années de Mademoiselle Brodie

C'est un livre très facile à lire et qui ne lasse pas. Pédagogiquement, il amène beaucoup de réflexions sur les dangers d'une trop grande main-mise sur de jeunes esprits. Ce personnage de Mademoiselle Brodie me paraît plus que suspect non seulement dans sa manière d'enseigner mais également dans sa personnalité égoïste et manipulatrice. Son rejet de l'élève Mary MacGregor est à mettre au pilori. Ses anecdotes sur sa vie amoureuse, ses admirations politiques des années 30 sont plus que douteuses en tant qu'enseignante se racontant à de jeunes esprits... Quant à la machination finale, elle laisse rêveur. La narratrice, par la voix de Muriel Spark, est tour à tour dure, ironique, méprisante. On ne peut pas dire que la compassion soit très présente dans ce roman édimbourgeois à l'accent mi-anglais, mi-écossais. Ce sont des années bien noires qui se profilent à travers le milieu bien-pensant de cette école pour filles plus qu'aisées. Tout y est mesquin et laid. A lire.



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Curriculum vitae

Il y a quelques années, j'ai lu "Memento Mori" de cet écrivain. Je garde le souvenir d'une lecture qui m'avait beaucoup plu. Une éducation dans l'Edimbourg du premier quart du vingtième siècle (une curiosité : les moeurs et coutumes de cette enfance lointaine), une expérience africaine avec un mari rapidement quitté, un enfant, un retour en Angleterre en 1944 et l'entrée au Foreign Office, le travail de rédactrice à la Société des Poètes, les premiers romans,etc... tout cela m'enthousiasmait. Cependant l'excès de bonne conscience, l'infatuation de l'auteur, les réglements de compte à qui mieux mieux sur des gens qui probablement n'ont pas été corrects (mais en quoi cela nous intéresse-t-il?), les petits détails médiocres longuement développés m'ont donné une impression de peu sympathique et d'un amour exacerbé de l'image de soi. Une lecture qui au fur et à mesure s'est avérée lassante, fatigante avec une langue désuette, d'un autre temps, d'un autre monde qui ne nous enseigne rien. Plus intéressante, la découverte de certaines sources de ses livres peut donner un autre éclairage lors de la lecture (ainsi l'incroyable Miss Kay qui inspirera les "Belles Années de Mademoiselle Brodie"). En fait lire les romans me paraît plus agréable que la lecture de ces souvenirs qui montrent peu mais en disent long...



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Les Belles Années de Mademoiselle Brodie

Il est rare qu’en cours de lecture je doute avoir véritablement ajouté un livre à ma liste et voulu l’acquérir. Hors « Les belles années de Mademoiselle Brodie » a fait naître cette interrogation. Je me demandais ce qui m’avait attirée vers cette lecture.

Édimbourg. Les années trente.

Jusque là, je reconnais des intérêts géographiques et temporels.



Mademoiselle Brodie, une célibataire originale se trouvant « dans son bel âge » enseigne dans une école huppée où elle chapeaute un groupe de jeunes filles qu’elle a soigneusement sélectionnées afin d’en faire « la crème de la crème ». Ses méthodes peu orthodoxes dérangent le personnel enseignant qui se méfie de ces pratiques et va tenter de la confondre et de l’éloigner de son poste.



Il m’a tout d’abord fallu un certain temps pour distinguer les personnages. Ceux-ci sont pourtant décrit en fonction d’une de leurs particularités. Mais tout ce petit monde arrivant en même temps, il n’était pas facile de s’y retrouver.



Certaines formules sont répétées encore et encore sans qu’il n’y ait une raison valable. J’avais l’impression de devoir relire plusieurs fois ce que j’avais déjà lu. Le style de narration était confus. Je me demandais si je n’étais pas trop fatiguée mais au vu des autres critiques, je comprends que le jeu de bascule dans des temps différents était en soi fatiguant.



Les personnages m’apparaissaient comme étant en deux dimensions bien que placés dans un environnement richement décrit. Si je cherchais du volume, de la consistance, je ne trouvais derrière leur façade qu’une absence qu’il aurait fallu combler par mon imaginaire. Mais les bonds temporels incessants m’empêchaient d’ajouter plus de profondeur.



Malgré tout, j’avais envie d’aller plus loin et de voir où cela allait mener. En conclusion, je dirais que cela a été une lecture divertissante, sans plus.
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Complices et comparses

Ce livre aurait pu être écrit en 1910 or something like that. Fort suranné. Certes quelques drôleries typiquement british, mais l'histoire n'est pas bien passionnante ou sa narration me semble pâteuse, pas assez poussée non plus, ni dans le détail ni dans le burlesque ni dans le tragique.

Sans grande saveur pour moi.
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Le banquet

Une comédie policière jubilatoire.

Avec ce 19e roman, Muriel Spark, décrit ses contemporains avec un style percutant . Sa notoriété lui vaudra la création d’un prix portant son nom dont le premier a été attribué à… Margaret Atwood.

L’intrigue se déroule autour d’un dîner donné par un couple de la grande bourgeoisie londonienne où chacun des 10 convives participe à sa façon à une intrigue bien menée : Margaret, une des invitées, belle rouquine écossaise, est associée depuis son enfance à plusieurs assassinats pour lesquels elle ne peut être accusée en raison d’alibis indiscutables ; mais à chaque fois, ses liens avec les victimes engendrent le doute. À la recherche d’un bon parti, elle jette son dévolu et épouse un héritier qui ne deviendra riche qu’après le décès de sa mère...

Avec une écriture plaisante et fluide, l’auteure tourne en dérision les mœurs de cette société. Par exemple, elle décrit avec sel le ridicule de conversations de salon complètement creuses et contrapuntiques quand il faut meubler : « c’est dimanche...j’adore l’Armée du Salut...quels sont les bienfaits de la crème Nivéa... les bouteilles de champagne ont un verre épais épais... » avec des touches d’humour, du style : « faire la vaisselle est une hydrothérapie ».

Une comédie courte et pétillante, des personnages finement analysés, et une fin agathachristienne. Un bon moment.
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6
7
8
9

7 questions
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Thème : Harry Potter, tome 1 : Harry Potter à l'école des sorciers de J. K. RowlingCréer un quiz sur cet auteur

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