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Critiques de Muriel Barbery (1479)
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L'élégance du hérisson

Je ne partage pas du tout l’engouement de certains pour l’Élégance du Hérisson. Au lieu d’un roman, j’ai cru lire le Bescherelle.



D’abord, j’ai pensé aux cours magistraux atroces de ma vieille prof de français de 4e, qui, complexée de son statut et fanatique de la grammaire, usait de mots improbables pour se donner l’allure d’une académicienne. Le dos cambré, les lunettes en demi-lune au bout du nez, elle en prononçait chaque syllabe avec jouissance puis claquait sa langue, triomphant de son audience inculte.

Après « chuinter », je me suis dit que c’était pire encore et j’étais convaincu que la co-présentatrice de « Des Chiffres et des Lettres » avait écrit le livre en y plaçant sa collection privée de mots de 9 lettres à 7 consonnes.

Puis, je me suis fait une raison.



Heureusement, la profonde complexité des relations humaines fut subtilement dépeinte dans le roman avec les « méchants pas beaux » contre les « gentils mignons tout plein ».

Du côté des « gentils mignons tout plein », la concierge, forcément. Je dois bien admettre que l’idée d’une concierge brillante, férue d’Anna Karénine, était hors du commun et a attisé ma curiosité (ou peut-être c’était le présentoir à la Fnac, je ne sais plus). Mais après quelques pages, on se rend vite compte que la concierge inouïe se confond avec son stéréotype: antipathique, fermée d’esprit, repliée sur soi et maniaque (de la grammaire). Même remarque pour Paloma, la seconde héroïne du roman. L’adolescente surdouée qui se veut en dehors du troupeau est finalement le cliché même de la pré pubère en mal de devenir: « mes parents, c’est trop des cons d’abord, ils me comprennent pas, ma sœur est une pouffiasse, la société elle n’a que des problèmes et je veux me suicider ». Il ne manquait que Tokyo Hotel.

De l’autre côté, celui des « méchants pas beaux », les riches…évidemment, puisqu’il sont riches.



Enfin, l’amour du Japon, à la fois dans les références aux Sœurs Munakata et incarné dans la relation entre Renée et Kakuro, parachève le côté bobo du hérisson. Contrairement à iris, cette passion me parait terriblement banale de nos jours. Comble de l’originalité, il se tient même un salon exclusivement dédié au Japon aujourd’hui même.

A terme, si nos profs de philo se mettent au yoga et au feng shui, suivent la mode bobo obsédée par le bien-être oriental, la satisfaction béate et la « zen-attitude », oubliez les Kant, Nietzsche et Husserl, dans deux ans, on lira « Le Bonheur en 7 jours » , « Etre bien dans son corps et dans son esprit » et autres niaiseries en vogue.

Une petite diatribe de Mme Michel sur le tri sélectif des poubelles de l’immeuble et on avait la totale bobo…



Le style ampoulé et le ton péremptoire, les références pédantes et élitistes, pour tartiner sa culture et aboutir sur une histoire d’amour aussi enivrante qu’une relation minitel, sont une insulte à ces pauvres hérissons.

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L'élégance du hérisson

Livre très pédant, où l'auteur a trop tendance à étaler sa culture élitiste. La première partie est limite ennuyeuse : le récit en parallèle de la jeune fille super intelligente et de la concierge hyper cultivée (2 personnages pas toujours très crédibles d'ailleurs), les deux cachant leurs grandes qualités intellectuelles et méprisant royalement tous ceux qui les entourent, tous plus idiots et superficiels les uns que les autres.

A la moitié du livre arrive le héros de ces dames, un vieux Japonais aussi intelligent et cultivé que riche et aimable. Le récit devient un peu plus palpitant (c'est un grand mot) et les personnages principaux plus attachants car ils quittent leurs masques de froideur et de mépris pour se montrer tels qu'ils sont.

La fin est même touchante dans certains aspects.

L'auteur met aussi des touches d'humour dans son livre.

Je garde cependant une impression de grande déception par rapport au succès immense du livre auprès des libraires. Ce livre exclut, par ses références élitistes et ultra spécialisées (Ozu, littérature russe, réflexions sur l'art, etc.), une grande partie du public, le faisant passer pour sous-cultivé.

Assez désagréable…

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L'élégance du hérisson

C'est une belle rencontre et de loin le meilleur livre que j'ai lu cette année là, sans doute chanceuse de l'avoir découvert dès sa sortie, vierge de toute propagande médiatique.



Brillant, spirituel et délicat, certainement pas prétentieux (juste intelligent, eh oui) il reste pour moi un conte humaniste d'une grande... élégance.




Lien : http://minimalyks.tumblr.com/
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Une rose seule

"Une rose seule, c'est toutes les roses" (Rilke),

Rose, française, quarante ans, est née d'un père japonais qu'elle n'a jamais connu.

Botaniste célibataire, ayant déjà perdu sa mère, et son père venant de mourir elle se rend pour la première fois au Japon sur les traces de ce père inconnue très riche, marchand d'Art contemporain.

Voilà le scénario du départ, auquel s'ajoute un personnage occidental, masculin, du même âge qu'elle, qui était l'assistant du père, un chauffeur, une servante et une riche veuve anglaise. Mais les vrais protagonistes de ce roman sont les fleurs majestueuses qui illuminent le texte, pivoines, azalées, brassées d’œillets rouge sang, iris pâles mouchetés de bleu, violettes, camélias....et autour desquelles pivote toute l'histoire.



À Kyoto, entre béton et tradition, Rose arrivée chargée de rancune pour un père qui ne s'est jamais manifesté de son vivant , va peu à peu s'adoucir et tomber sous le charme des ikebanas, jardins zen, temples, bistros traditionnels avec saké et bière, et se laisser entraîner dans un monde où le réel importe peu. Et étrangement, à travers un itinéraire de temples et de jardins, imaginé par le défunt, elle va s'approcher de ce père qu'elle n'a jamais connu, "c'est ton âme japonaise qui possède le pouvoir de transformer le désenchantement et l'enfer en un champs de fleurs".......



Un livre dont le ton est très juste, les descriptions de fleurs fascinantes , et la structure très raffinée, où entre chaque chapitre une charmante vieille petite histoire chinoise ou japonaise donne le ton, le titre et le thème du prochain.

Un joli conte où Muriel Barbery réussit superbement à y porter le charme d'un pays auquel je voue un amour particulier. Un charme qui va même finir par métamorphoser la rugueuse et austère Rose , la décongelant et la poussant à "faire un pas de côté" pour l'Amour. Impossible de ne pas penser au merveilleux livre d'Alessandro Baricco , "Soie", un autre occidental qui a réussi le même tour de force. J'avais beaucoup aimé "L'élégance de l'hérisson", de même j'ai bien aimé celui-ci.



« ...quelque part en elle palpitait la fleur. »

«  De quoi le deuil est-il le plus difficile ? De ce qu’on a perdu ou de ce qu’on a jamais eu ? ».

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L'élégance du hérisson

L'élégance du hérisson serait le troisième roman que j’emmènerai sur une île déserte pour la simple et bonne raison qu'en plus d'être une belle histoire, c'est aussi une déclaration d'amour à la langue française. Et de notre temps, il est rare de trouver un aussi subtil éloge. Oui, quel bel hymne à la langue de Molière !



Outre ce petit préambule qui porte sur la forme linguistique, je vais brièvement me concentrer sur le fond.

Ma première rencontre avec le roman fut un appel visuel. Le manuscrit était exposé sur un comptoir, entouré de la célèbre banderole qui annonce un joli prix décerné, grand, blanc, avec le magnifique titre "L'élégance du hérisson". Moi qu'on surnommait souvent le petit hérisson, j'ai couru vers le livre comme s'il me criait de venir le chercher et je me suis pressée d'en lire la quatrième de couverture. Et qu'ai-je lu ? L'histoire de deux personnes marquées par la vie. Deux vies abimées qui vont être amenées à se rencontrer et se sauver l'une l'autre. Et je l'avoue, je suis faible face à d'aussi belles histoires car pour moi, ce sont les plus belles, celles qui portent le plus d'espoir dans cette société où on voit peu à peu l'humanité s'en aller en laissant derrière elle de pauvres âmes perdues et solitaires.

Et de très loin, je ne regrette pas mon achat et cette rencontre fortuite dans une petite librairie.

Je ne pourrai expliquer en détail ce que ce livre m'a fait ressentir, ce qu'il m'a apporté. Mais je puis dire qu'il est émouvant. Qu'il partage des émotions fortes à travers ses pages. Vous touche. Vous accroche à lui. Vous entraine dans des amitiés insolites. Vous fait rire, vous fait pleurer, vous excède, vous gratifie.

Il est loin de vous laisser indifférent.
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Une rose seule

••• Rentrée littéraire 2020 #2 •••



Ce roman délicat retrace l'itinéraire d'une femme, de l'obscurité à la lumière, après avoir évolué dans un camaïeu de gris puisé dans une palette complète d'émotions. le parcours initiatique de Rose, la quarantaine, botaniste sans enfant, se déroule à Kyoto, sa première fois au Japon, pour y entendre le testament d'un père qu'elle n'a jamais connu.



Le texte de Muriel Barbery est court, comme épuré à l'extrême pour en condenser l'essentiel; les ellipses et les silences y jouent une partition subtile, soulignée par une écriture ciselée et souvent délicieuse, qui roule dans la tête dans un doux chuchotement. On sent tout le soin de l'auteure pour proposer une structure toute aussi nette et pertinente, très affirmée avec ses 12 chapitres, chacun scandé par de petites paraboles japonisantes mettant en scène des fleurs ( les titres sont très beaux, particulièrement « un camélia mouillé de ses larmes » ) comme autant de métaphores de la traversée émotionnelle de Rose sur les traces de son père.



Il faut dire que ce dernier lui a tracé un chemin dans Kyoto : avant de découvrir son testament ainsi que la lettre posthume qu'il lui a laissée, elle doit se rendre dans des lieux choisis par lui, des temples, en fait un chemin vers la résilience au cours duquel elle doit exsuder toute la colère qui est en elle, sa dureté, son chagrin, sa rancoeur. Ses promenades dans les jardins zen du Pavillon d'argent, du Shisen-do ou du Ryoan-ji, dont elle ne perçoit pas le sens au départ, vont progressivement résonner en elle, d'abord des révélations minuscules sur sa personnalité, puis essentielles jusqu'à fouiller dans les confins d'elle-même.



Cette histoire de deuil, d'amour pour dire la naissance d'une femme de quarante ans est très belle et incontestablement touchante, surtout si on est sensible à la culture japonaise et à son esthétisme. Muriel Barbery a un respect immense pour le Japon, pays dans lequel elle a vécu ( notamment en résidence d'artiste à la prestigieuse villa Kujoyama à Kyoto justement ).



Peut-être presque trop de respect. Son roman reste très sage, on devine vite le parcours résilient que va suivre le coeur de Rose sans qu'aucune surprise ne s'y accroche. Il manque à mon goût un peu de folie ou de dissonance comme il peut y en avoir dans la littérature japonaise. Il n'empêche que j'ai refermé ce roman raffiné et doux roman heureuse et apaisée, charmée par la poésie qu'il dégage.

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L'élégance du hérisson



J'aurai l'élégance de ne pas m'étaler sur ce livre, il avait piqué ma curiosité, mais finalement , je n'ai pas réussi à poursuivre au-delà de 100 pages, il m'a hérissée.



Le vocabulaire ne m'a pas dérangée, j'aime ouvrir mon dictionnaire pour enrichir ma base de données, mais c'est l'ensemble, cette gardienne improbable et cette jeune nantie, leurs pensées, le style même…



J'ai insisté un peu, au vu des myriades d'étoiles apparues dans le ciel babélien, mais dans mon ciel, seule l'étoile du berger brille.



Je ne le note pas.
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Une rose seule

C’est un drôle de voyage que m’a offert Muriel Barbery avec Une rose seule, un voyage au Japon, au milieu des fleurs, des arbres, des temples et des traditions.

Cette autrice qui m’avait enchanté avec L’élégance du hérisson, m’a emmené sur les pas de Rose qui, à quarante ans, se retrouve à Kyoto pour découvrir les dernières volontés de son père qu’elle n’a jamais connu.

Cet homme se nommait Haru et il était un riche marchand d’art contemporain. Paul, son assistant, est chargé de préparer Rose à la lecture du testament en lui imposant un parcours prévu par son père, sorte de parcours initiatique dans les lieux où Haru aimait se rendre pour se ressourcer : les principaux temples de Kyoto, toujours environnés d’une nature exubérante.

Muriel Barbery a bâti son roman en douze chapitres débutant tous par un court texte se référant à une légende, une tradition lointaine du Japon ou de la Chine voisine. C’est cette introduction qui donne le ton à ce qui suit pouvant être axé sur les pivoines, les œillets, les azalées, l’iris, un pin, les fleurs de prunier, les violettes, un camélia, le bambou, la mousse, le cerisier et enfin l’érable, cet arbre qui trône au centre de la pièce principale de la maison d’Haru où Rose est accueillie.

Sayoko qui fut intendante d’Haru pendant quarante ans, est aux petits soins pour Rose, Kanto lui sert de chauffeur et Paul, veuf d’origine belge et père d’une fille, supervise et conduit la Française en échangeant avec elle.

J’ai suivi le parcours de Rose qui est botaniste de profession, ce qui tombe bien, mais je dois avouer que je me suis ennuyé parfois, agacé un peu par tous ces mystères et ces découvertes d’un pays dont j’ignore tout ou presque, à mon grand regret.

Muriel Barbery connaît tout cela à la perfection et se charge de faire saliver son lecteur avec les plats traditionnels japonais et la cérémonie du thé. C’est toujours très beau, très poétique avec aucun problème d’argent mais j’attendais un peu plus d’action. L’essentiel est psychologique, dans la transmission, un cheminement remarquablement conduit pour Rose, jolie femme un peu austère qui peine à atteindre l’émotion.

Une rose seule côtoie la mort, touche à l’amour. « Le monde est comme un cerisier qu’on n’a pas regardé pendant trois jours », ce vieux proverbe noté par Haru pour sa fille résume au mieux ce roman qui fait partie des livres sélectionnés pour le Prix des Lecteurs de 2 Rives 2021.

La nature, les arbres, les fleurs, la vie, la mort… Cette année encore, promis, je regarderai attentivement les fleurs de mes cerisiers, même s’ils ne sont pas japonais.


Lien : http://notre-jardin-des-livr..
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Une rose seule

Dans son roman Une seule rose, Muriel Barbery nous emmène au Japon et plus précisément à Kyoto. Rose, jeune Française de 40 ans, a perdu sa mère il y a cinq ans. Elle n'a jamais connu son père, Japonais, sa mère l'ayant quitté avant sa naissance. « de temps à autre, elle se figurait qu'il pensait à elle, d'autres fois, comme elle était rousse avec les yeux verts, elle se convainquait que le Japon était l'invention de sa mère, que son père n'existait pas, qu'elle était née du vide – elle ne s'attachait à personne, personne ne s'attachait à elle, le vide gangrenait sa vie de la même façon qu'il l'avait engendrée ».

Quand un notaire lui fait savoir que son père est mort, elle prend l'avion pour le Japon. C'est Paul, l'assistant de son père qui la reçoit. Il lui apprend que Haru, son père, était marchand d'art contemporain, qu'il était bouddhiste et qu'il lui parlait tout le temps d'elle. Il est chargé d'une lettre testamentaire qui lui sera remise à l'issue d'une sorte de pèlerinage posthume, sur les traces de son père. C'est ainsi que Paul va lui servir de guide sur les pas d'un homme qu'elle n'a pas connu.

Un petit conte oriental précède chacun des douze chapitres du roman, dont le titre est toujours fleuri et extrait de celui-ci. Ainsi : Un carré de mille pivoines, une brassée d'oeillets rouge sang pour les deux premiers. C'est le raffinement de l'art de vivre japonais qui nous est offert avec la visite des jardins, des temples de la ville et des maisons de thé.

C'est surtout l'éveil de Rose à elle-même que l'auteure décrit de façon si poétique et si sensuelle, dans un environnement bucolique et merveilleux. Elle sait à merveille nous faire partager la tristesse de Rose, ses souffrances liées aux traumatismes de l'enfance, puis à peu au déchirement de cette tension qui lui permettra de trouver l'apaisement.

C'est une véritable découverte de la culture japonaise, que Muriel Barbery nous offre, de même que la métamorphose d'une femme grâce à la plongée dans un univers végétal et minéral ô combien apaisant et régénérateur, un récit magnifique mais cependant, parfois un peu lent.


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La vie des elfes

Quel Drôle de livre !

J’ai appris le langage des elfes, figurez-vous ! Un langage tout en ondes qui traverse les forêts, les fleuves, les cités et les montagnes ; un langage qui magnifie les récits légendaires ancrés dans la mémoire des hommes ; un langage qui fait vivre nos songes les plus intimes.

J’ai vu à travers les regards de Clara et Maria, deux adorables fillettes capables d’établir des ponts entre le monde des elfes et celui des hommes. Deux gamines intrépides qui, de leurs menottes pales et dans « l’éclat fiévreux de leurs pupilles noires », dispensent autour d’elles la plus douce et la plus chatoyante des magies. Clara survole les touches d’un piano tandis qu’une sonate russe éveille en elle des « images de plaines sèches et de rivières d’argent ». Maria parle aux arbres, aux lièvres et aux renards. Sans crainte, elle accompagne le cheval de mercure et le sanglier fantastique, et tout autour d’elle, les hommes et la nature sont flamboyants et généreux.

J’ai vu des elfes livrer leur bataille ultime avec le sourire triste et blasé de ceux qui ont plusieurs vies derrière eux.

Je dois vous l’avouer : je n’ai pas compris toute l’histoire de ce livre, tant les pensées et les motivations des elfes m’ont paru si complexes, si vertigineuses ; tant l’excès d’onirisme et de flamboyance du style, m’ont parfois fait décrocher, m’ont souvent égaré. Et pourtant, à de multiples reprises, j’ai été touché par la grâce. J’étais dans la main de l’ange.

Comme j’aurais aimé monter dans les arbres avec la petite Maria, écouter une sonate russe joué par la douce Clara, boire un verre de vin avec Petro, et saluer la lumineuse et troublante Léonora avant qu’elle ne rejoigne le pays des songes… Comme j’aurais aimé manger la compote d’Eugénie, et accompagner dans ses longs silences le taiseux André…

Un drôle de livre, assurément !

Un grand merci en langage elfique à Babélio et à la collection folio pour m’avoir dans le cadre de l’opération Masse Critique offert cet étrange ouvrage.

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L'élégance du hérisson

Il y a quelque temps, ce livre m'attendait bien sagement sur mon banc à livres et je m'en étais emparée, sans savoir de quoi il s'agissait, contrairement au reste du monde qui l'avait déjà lu.

Paraît même qu'ils en ont fait un film.

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Comment vous faire découvrir un roman que vous connaissez tous déjà ? Bonjour le challenge... après une demi-seconde de réflexion profonde, je trouve la mission impossible.

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Je m'adresse donc aux lecteurs qui comme moi-même, vivent dans une grotte. Faut dire que c'est bien frais et confortable, une grotte.

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Nous sommes dans un immeuble habité par des nantis, rue de Grenelle, à Paris.

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Trois personnages truculents sortent du lot.

Renée, la concierge, Paloma, une gamine surdouée de 12 ans, les deux narratrices, et Manuela, femme de ménage chez les riches et meilleure et seule amie de Renée.

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Renée, intelligente et très cultivée, fait des efforts incommensurables pour que les résidents la prennent pour ce qu'elle n'est pas et dans ce but, s'acharne à coller à l'image de la concierge lambda, pas très fine, pour ne pas dire plutôt limitée intellecturellement.

En d'autres termes, elle se cache.

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Paloma désespère de trouver une raison de vivre et se cache le plus souvent possible dans sa chambre pour échapper à ses parents et à sa soeur, qui la pensent atteinte d'une maladie la rendant particulièrement associale.

Il faut dire que dans sa famille, y a du niveau.

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Et Manuela, je vous laisse la découvrir, ainsi que tous les protagonistes du récit.

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Après mûre réflexion, L'élégance du hérisson est un excellent roman.

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La plume est high level. Vraiment très très stylé.

Pour certains, beaucoup trop, non qu'ils soient stupides, mais ça leur a déplu d'après certains retours.

Moi j'ai bien aimé, ça collait avec les personnages, même si Renée en fait parfois des caisses à force de pointillisme sur l'usage de la grammaire par les riches pour lesquels elle travaille.

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J'ai noté quelques longueurs que je pardonne à l'auteur, d'autant qu'elles sont peu nombreuses.

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Je n'irai pas jusqu'à lire d'autres écrits de Muriel Barbery, mais j'ai passé un bon moment et j'ai souvent souri.

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Donc si vous faites partie des E.T. qui n'ont jamais entendu parler de ce roman ou ne l'ont pas encore lu, vous pouvez y aller.

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Une heure de ferveur

Alors que, malade et retiré dans un temple de sa ville de Kyoto pour s’y éteindre en paix, le vieil et riche Haru laisse sa vie lui revenir à grands traits, force lui est de constater que celle-ci n’a finalement jamais tenue qu’à trois fils : son goût pour la beauté des choses qui a fait de lui un marchand d’art ; l’amitié qui l’a indéfectiblement lié au petit groupe gravitant autour de Keisuke, l’artiste à l’origine de sa vocation ; enfin son amour sans partage – au propre comme au figuré – pour sa fille Rose, née d’une brève liaison avec une Française dépressive de passage au Japon, et qui, rentrée chez elle, l’a maintenu à jamais éloigné de leur enfant par son chantage au suicide.





Après Une rose seule, le premier volet initiatique de son dyptique japonais, consacré à Rose et à sa métamorphose lorsqu’elle découvre le pays de ses origines suite à une lettre laissée après sa mort par un père qu’elle n’a jamais connu, Muriel Barbery explore cette fois le point de vue paternel, dans une anamnèse qui reconstitue et éclaire le parcours de cet homme. Charnière entre les deux romans, la lettre qui devait ouvrir le futur de Rose vers sa part japonaise, a ici le rôle inverse de ramener Haru au passé, juste avant de clore son existence.





Familière du Japon après deux ans passés à Kyoto, l’auteur fonde son récit sur cette particularité de la pensée nippone qui lui fait toujours partir de la surface des choses, du visible et du concret, pour tenter d’appréhender les concepts. Au Japon, l’idée naît de l’image, quand en Occident, l’image suit le concept. Ainsi, il faudra longtemps à Haru, fasciné par la forme et la beauté des choses – le Japon est le pays par excellence de la recherche de perfection –, et, croit-il, satisfait d’une vie légère, sans attachement profond ni souffrance, pour réaliser, à partir de l’éblouissement d’une paternité pourtant empêchée, les profondeurs essentielles de son être, bien cachées derrière le rassurant vernis des apparences.





Dans sa souffrance de ne pouvoir jouer son rôle de père, c’est l’image du tsunami, déclenché par un séisme dont la faible profondeur n’a pas atténué les ondes, qui lui fait prendre conscience qu’à demeurer à la surface des sentiments et des relations, l’on subit avec d’autant plus de virulence les remous demeurés dans les profondeurs inconscientes de l’être. Alors, même s’il en est réduit à observer sa fille à distance par l’entremise discrète du photographe qu’il a engagé, rien ne l’empêchera de trouver le moyen de lui transmettre sans retour son amour, en un démenti des apparences de vide et d’absence de leur invisible relation.





Mieux vaut une petite expérience de la culture nippone, à tout le moins quelque dextérité intellectuelle, pour apprécier le sens de ce roman jusque dans ses moindres détails. Entravée par ce léger manque de limpidité, l’émotion ressentie n’est pas totalement à la hauteur de cette histoire d’altérité à première vue insurmontable mais pourtant si subtilement transcendée. Un peu comme les splendides poteries dont est si friand l’amateur d’art Haru, les livres de Muriel Barbery sont des bijoux de maîtrise, d’intelligence et d’esthétisme, mais ils séduisent peut-être un peu trop l’esprit au détriment du coeur.


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Une rose seule

C’est à Kyoto que Muriel Barbery nous convie pour un voyage initiatique en compagnie de Rose. Le père qui lui a fait défaut tout au long de sa jeunesse, s’est manifesté après sa mort, la conviant au Japon pour l’exécution du testament.



La jeune femme y fait la connaissance de l’associé belge de son père, négociant en oeuvres d’art. Celui-ci la guide dans la ville , de palais en temples et en jardins. Sur les traces de ce géniteur qui l’avait discrètement épiée, elle se fond peu à peu dans ce Japon mystique et policé dont on perçoit les limites aux sons des soirées arrosées et même dans le décor qui peut juxtaposer fils électriques hideux et jardins zen.



L’écriture est assez poétique, presque trop, avec des phrases dont l’esthétique cache le sens.



Mais on prend plaisir à visiter les lieux prestigieux en compagnie de la jeune femme novice en matière d’art et de spiritualité nipponne.



C’est suffisamment court pour ne pas devenir ennuyeux.


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Une rose seule

------------------Rentrée littéraire 2020-------





J’inaugure cette rentrée littéraire avec un vrai petit bijou !...



En ce 19 août, le début des sorties de la rentrée littéraire, dont ce texte de Muriel Barbery, sur lequel je me suis précipitée, le Japon étant le décor central , source inépuisable d’enseignements, et Terre natale d’un Père fantôme…C’est amusant, car je me souviens avec intérêt de ma lecture de « L’Elégance du hérisson » où un des locataires de l’immeuble, où notre gardienne atypique « sévit », est japonais… en parcourant le parcours de l’auteure, j’apprends également qu’elle a séjourné au Japon, deux années durant. Ce préambule pour souligner combien ce pays est cher à Muriel Barbery…et le connaît bien de l’intérieur !



Une jeune femme,Rose, la quarantaine ,célibataire désabusée, une mère aimée mais ayant empreint leur existence d’une mélancolie profonde, se voit invitée à rejoindre le Japon, où son père, qu’elle n’a jamais connu, vient de mourir, lui laissant une lettre, ainsi que son assistant , Paul, qui doit l’accompagner dans ses pas et un parcours de lieux, jardins, temples de son choix ; une cartographie toute personnelle…qui va être le lien pour connaître ce Père inconnu…



De nombreuses descriptions sollicitent tous nos sens, entre la nature, l’art des jardins japonais, la gastronomie et particularités culinaires…abondamment détaillées !



Notre narratrice est dotée d’un joli prénom, Rose, qui la prédestinait sans doute à son métier de botaniste , mais quel fichu caractère...!



Elle traîne une vie personnelle indigente, amassant de plus, colère et rage contre ce père qui, croit-elle, l’a abandonnée, un état dépressif latent et on le serait à moins, entre l’ignorance de sa filiation, une mère mélancolique et suicidaire…Rose fait figure de survivante ou de demie-vivante !!



Un livre précieux qui m’a transportée au Pays du soleil Levant, entre légendes, traditions et les haïkus du poète , Issa…Le récit se fait sur deux niveaux : l’histoire elle-même, celle de Rose, découvrant le pays de son père, en alternance, sont glissés des éléments de la civilisation japonaise :

Littérature, histoire, légendes, art des jardins, etc..



« - Merveilleux, n'est-ce-pas ?

Rose acquiesça.

-C'est le résultat des siècles de dévouement et d'abnégation.

L'Anglaise rit de ses propres paroles.

-Tant de souffrance pour un seul jardin, dit-elle du ton léger de la frivolité.

Mais elle regardait Rose avec intensité.

- Enfin, dit-elle alors que Rose se taisait toujours, vous préférez peut-être les jardins anglais.

Elle rit encore, caressa négligemment la rambarde.

- Non, dit Rose, mais cet endroit me bouleverse. (..)

- Le Japon est un pays où on souffre beaucoup mais où on n'y prend pas garde, dit l'Anglaise. Pour récompense de cette indifférence au malheur, on récolte ces jardins où les dieux viennent prendre le thé. (p. 19)”





« - Mon poème préféré est de Issa, continua -t-il. Il le récita en japonais puis traduisit :

Nous marchons en ce monde

sur le toit de l'enfer

en regardant les fleurs

(p. 39) »



On s’attache à Rose, même si elle peut exaspérer par moments, son caractère « d’emm… » patentée, se manifestant souvent par de l’agressivité ainsi qu’un caractère assez sombre , contrebalancé par des réparties mordantes ; toutefois, Paul, l’assistant du père décédé, va progressivement lui faire faire un chemin précieux, en l’accompagnant dans un périple souhaité par le Père, dans des lieux symboliques , lui étant chers… Se construiront ainsi une transmission, un sentiment de vraie filiation, d’enracinement, même si tardifs… et bien plus… mais je n’en exprimerai pas plus !



L’adaptation à un pays étranger, la terre natale paternelle, une immersion dans une autre culture, une autre manière de penser la vie, la mort… vont provoquer chez notre « notre » Rose, comme une Renaissance… Finie, oubliée …sa précédente vie . Rose va enfin trouver sa place, un lieu que finalement son père, de façon posthume (grâce à son assistant, Paul) va lui léguer comme un nouveau terreau, où planter ses racines !!



L’histoire du Père, son amour pour Rose…et la rencontre fulgurante d’un Autre , blessé de la Vie , vont redonner « sens » au chemin de Rose!



Un très beau texte, plein d’enseignements, et de sagesse, d’ombres et de lumière !



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L'élégance du hérisson

Dans la série des nanars vendus à des milliers d'exemplaires, après le Mec de la tombe d'à côté, La liste de mes envies et La vérité sur l'affaire Harry Quebert, on peut ajouter sans hésiter L'élégance du hérisson de la normalienne agrégée de philosophie, Muriel Barbery.



Afin de nous démontrer que la culture n'est pas une question de classe sociale et l'intelligence le privilège d'un âge ou d'une race, cet esprit supérieur a imaginé mettre en scène une concierge érudite qui parlerait comme elle, une adolescente surdouée mais suicidaire et un riche japonais amoureux de la première, les trois devenant amis pour la vie, enfin, jusqu'à la disparition tragique de l'un d'entre eux.



Je me dis qu'un tel casting pour un scénario aussi tiré par les cheveux ne peut naitre que dans le cerveau d'une ancienne élève de l'ENS dont les études ont retiré tout bon sens et contact avec une quelconque réalité, un peu inquiète quand même que cet éminent professeur forme les penseurs de demain.

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L'élégance du hérisson

J'ai mis du temps pour terminer ce livre non pas parce qu'il ne me plaisait pas, mais parce que j'en lis toujours plusieurs à la fois. C'est dingue je sais, mais c'est ma façon de faire.

L'élégance du hérisson est un livre écrit d'une manière peu courante, l'auteure utilise un vocabulaire extrêmement riche et inattendu, au début de l'histoire, cela m'a un peu perturbée, mais au fil de l'histoire, j'ai apprécié cette façon d'écrire, le moins qu'on puisse dire c'est qu'elle manie la langue française à la perfection.

L'histoire aussi est singulière, Renée la concierge érudite, qui ne correspond pas aux clichés que l'on se fait d'une concierge, mais pourquoi pas? Paloma, la petite fille au QI extraordinaire,en révolte contre le monde, Mr Kakuro, le japonais super bien éduqué, et tous les habitants du 7 Rue de Grenelle, plus ou moins imbus d'eux-mêmes, vont se croiser au fil des jours. Et sa seule vraiment toute grande amie, Mme Lopez femme d'ouvrage dans l'immeuble, au coeur tellement généreux.

Les trois personnages principaux, Renée la concierge, Paloma et Mr Kakuro vont se lier d'amitié, une amitié qui sera courte car Renée décède des suites d'un accident, mais qui changera la perception du monde de Paloma qui voulait se suicider et qui laissera Mr Kakuro, que je soupçonne d'être tombé amoureux d'elle, anéanti.

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Une rose seule

Je remercie Babelio et Masse critique pour la découverte de ce roman.



Entre conte fabuleux et peinture foisonnante, on retrouve Muriel Barbery étonnante de poésie dans un récit scandé de fleurs, de paraboles, des arbres et de rédemption.



Dans un langage vertigineux et saisissant à la fois, l'auteure fait danser la langue sur la page.

On se retrouve comme face à une toile japonaise où l'ombre et la lumière se disputent sans cesse une place.

Les états d'âme de personnages cabossés par la vie se fondent peu à peu dans un merveilleux espace-temps d'encre universelle pour laisser place à la transformation, à la métamorphose.



Un joli parcours initiatique animé par le pouvoir silencieux des fleurs et irrigué par de douces descriptions d'une culture japonaise abreuvée au saké et nourrie de visites de temples qui cristallisent l'imagination du lecteur.



On ne se nourrit pas exclusivement de bonbons, mais ça adoucit la vie de temps en temps :)





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L'élégance du hérisson

Finalement, j'ai bien aimé ce livre. Je dis "finalement" car durant son premier quart, je n'étais pas sûre d'avoir envie de poursuivre sa lecture. Mais j'ai persisté et je ne le regrette pas.

En effet, j'avoue que Renée, la concierge, m'a bien souvent barbée avec ses envolées littéraires et/ou philosophiques. Il faut savoir que rien que sur les sanitaires de son hôte, elle arrive quand même à nous pondre pas moins de quatre pages !

Je me suis, par contre, délectée des passages où la parole était donnée à Paloma, 12 ans, enfant surdouée. Son raisonnement, empreint de fraicheur et d'humour, était d'une grande intelligence.



Bilan plutôt positif en ce qui concerne ce roman. Il me tarde maintenant de visionner le film où, d'après les quelques extraits que j'en ai vus, Josiane Balasko était excellente dans le rôle de Renée.
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Une rose seule

Avec cette Rose égarée sans père ni mère, sans relation durable avec un quelconque amant, je me suis invitée à ce voyage au pays du soleil levant. Avec Rose, j'ai découvert des temples aux jardins inondés de fleurs savamment disposées pour le plaisir du regard, et je m'y suis inclinée, éprouvant un profond respect pour les architectes, les jardiniers, les artistes capables de générer tant de beauté, car ces jardins, la visuelle que je suis les a parfaitement imaginés tant les descriptions sont détaillées, je regrette cependant que la cuisine japonaise ne m'ai pas été présentée de façon plus délicate, mes sens en furent déçus, car à part une cérémonie du thé et une pâtisserie sur laquelle on aurait pu méditer, les plats sont proposés sans description particulière si ce n'est la difficulté de Rose à se servir de baguettes ou tout autre instrument local.





Et de pagode en pagode, j'ai flâné en compagnie de la fleur déracinée, Rose, celle qui arrive au Japon, en colère, qui goûte les mets, et qui semble apprécier le saké et la bière, les absorbant plus par dépit que par goût de la découverte, Rose qui est venu pour entendre le testament d'un père qu'elle n'a pas connu, et à qui on impose une sorte de voyage initiatique au milieu des temples bouddhistes, des objets d'art et des fleurs, Rose la botaniste révoltée qui rejette, refuse les beautés qui lui sont offertes, Rose qui va cheminer pourtant, au gré des rencontres qu'elle fera en compagnie de Paul, représentant de son défunt père, pour fleurir et s'épanouir...



Ce beau roman peut paraître long parfois, mais acceptons cette longueur relative car elle montre combien il peut être difficile pour une femme à qui s'ouvre une nouvelle vie, d' accoucher d'une personne nouvelle, de laisser en Europe l'être qu'on a été pour renaître dans ce pays, décrit par l'auteur comme un pays de rêve.



Adorateurs du japon, ce court roman mérite qu'on s'y arrête.
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L'élégance du hérisson

Un livre lu il y a longtemps qui m'a laissé un doux souvenir.

Deux personnages blessés qui se reconnaissent par leurs fêlures.

La langue belle utilisée pour raconter cette rencontre. Belle lutte contre les clichés aussi, un concierge peut être érudit.

Joli roman, lisez le sans a priori, sans vous laissez démonter par ceux qui l'ont démolis ou trop encensé.

Un livre à lire tout simplement !
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