La harpe de Birmanie - film de 1956 - trailer
Au Japon, tous les jeunes gens doivent endosser l'habit militaire. En Birmanie, c'est la robe du bonze.
On a dit que la musique birmane procédait, à l'origine, de l'imitation du bruit de la pluie; toujours est-il, en tout cas,que, dans ce pays, la musique possède une longue tradition et que les Birmans sont si fervents de musique qu'ils ont inventé de nombreuses variétés d'instruments, et qu'ils ont développé des mélodies extrêmement complexes et élaborés.
A un certain moment, le capitaine, jusque-là figé, debout, s'agita soudain. "Ça alors !" s'exclama-t-il, en tendant l'oreille pour mieux entendre.
"Cet accord-là ! continua-t-il, tout excité.
- De quoi parlez-vous ?" demanda l'un de nos hommes, intrigué par l'expression singulière du capitaine.
'Chut !" Il s'efforçait de bien percevoir les sons de la harpe, mais ceux-ci se firent plus lointains.
"Sortons !" ordonna le capitaine.
Nous quittâmes le temple. Le capitaine avançait à pas vifs. Il retourna ses poches, réunit toute la monnaie qu'il trouva et la tint serrée dans la main. Nous étions obligés de bousculer les gens pour le suivre et tout le monde nous regardait d'un air surpris.
Arrivés près du portail, nous aperçûmes enfin le jeune garçon qui jouait de la harpe, entouré d'une foule. Le capitaine s'approcha, lui remit toute la monnaie et le pressa de jouer en lui faisant signe avec les mains.
Lorsque les hommes s'enivrent d'eux-mêmes, qu'ils deviennent individualistes, qu'ils agissent en essayant d'imposer sur toute chose leur propre volonté, les conséquences néfastes ne se font pas attendre. A court terme cela peut donner quelques réussites, mais une vue globale des choses montrent que le résultat final est mauvais.
Très nombreux étaient nos soldats démobilisés, de retour de Chine ou d’autres régions des tropiques, qui rentraient au pays. Tous étaient fatigués, maigres, en mauvaise santé, pitoyables. Parmi eux, certains étaient malades, d’autres même, le teint cireux, étaient transportés sur des civières.
Parmi cette foule d’hommes en piteuse condition, une compagnie pourtant se distinguait : les hommes qui la composaient semblaient en pleine santé, ils ne cessaient de chanté en chœur. Et les chants qu’ils interprétaient étaient des compositions difficiles, à deux ou trois voix. La population était surprise. On posa des questions pour savoir si ces hommes avaient reçu une nourriture spéciale, pour être capables de chanter ainsi de si bon cœur.
Quelques bancs de ces noctiluques semblaient s'accrocher aux flancs de notre bâtiment. D'autres voguaient, emportés dans son sillage , d'autres encore lançaient leur phosphorescences très loin derrière nous.
C'étaient comme si les âmes des morts jouaient parmi les vagues.