Leurs cris et leurs larmes, les tourments qu’ils s’infligeaient mutuellement, les scènes qui éclataient pour s’éteindre aussitôt, m’étaient devenus si familiers que tout cela ne parvenait plus à me toucher que très faiblement.
Bien longtemps après, j’ai compris que les Russes, obligés de mener une vie indigente, arrivent à chercher dans le chagrin une distraction. Ils s’en amusent comme des enfants, ils s’y complaisent et il est rare qu’ils aient honte d’être malheureux.