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Critiques de Mario Soldati (17)
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Le père des orphelins

Jusqu’où doit aller la conversion d’un homme pour que ses péchés soient absous ? Doit-il se montrer à tous sous son vrai jour, se dépouiller de son honorabilité, affronter le ridicule, renoncer à sa réputation dans le monde, afin que ses fautes soient expiées ? La pénitence doit-elle passer par une abdication totale de sa vanité, de son orgueil, de sa réputation ? A quoi juge-t-on la valeur d’un repentir ?



Lorsqu’il apprend que son ami Pellizzari a radicalement changé de vie, le narrateur, a bien du mal à le croire. Quoi ? Pellizzari, cet « homme qui s’était toujours adonné à son travail et à ses plaisirs intimes avec habileté et dureté pour les premiers, raffinement et indulgence pour les seconds », cet homme intransigeant, rusé, insensible, dont la vie privée recelait tant de mystères qu’elle n’en finissait pas d’alimenter les mauvaises langues, cet homme-là aurait abandonné ses fonctions de directeur du théâtre de la Scala ? Il aurait renoncé au monde et à ses frasques pour transformer sa luxueuse villa lombarde en un orphelinat pour garçonnets ?...

Pellizzari, « l’esthète, l’hédoniste, l’affairiste, le pirate de l’opéra lyrique, le mystérieux érotomane, le sadique, le voyeur, le maître des chiens danois, l’imprésario impitoyable, l’exploiteur que des centaines de musiciens d’orchestre, de choristes et de chanteurs détestent », se serait ainsi brusquement métamorphosé en « père des orphelins » et se consacrerait désormais entièrement, avec l’aide d’une poignée de religieuses, à l’éducation de garçons abandonnés…



Rentrant en Italie après un long voyage, le narrateur, administrateur théâtral et homme vieillissant, tient à en avoir le cœur net. La conversion de son ami le remplit de curiosité et de méfiance, il donnerait cher pour savoir jusqu’à quel point celle-ci s’est opérée.

Il l’apprendra en se rendant chez son vieil ami, où, après une scène de confession larmoyante qui le laisse « l’esprit hésitant entre le respect et l’agacement, la cruauté et la méfiance, la pitié et l’ironie », il reconnait, traînant sur le bureau, des boutons de manchette lui appartenant et qui lui ont été dérobés quelques mois plus tôt….

Lorsqu’il confronte Pellizzari à ces objets volés, celui-ci ment éhontément avec un calme et une assurance en totale contradiction avec le poignant repentir dont il a fait montre peu auparavant.

Plusieurs mois plus tard le narrateur découvrira les tenants et aboutissants réels de l’histoire de Pellizzari…



Grand nom de la littérature contemporaine italienne, l’écrivain turinois Mario Soldati (1906-1999) s’est également illustré dans le cinéma pour lequel il a réalisé une trentaine de films et développé, dans les années 1940, « le calligraphisme », un mouvement qui, par opposition au néo-réalisme de ces années-là, portait une grande attention à la forme, à la pureté et au raffinement visuel, notamment avec l’adaptation d’œuvres littéraires ; un cinéma « écrit » faisant référence aux enluminures des manuscrits anciens.



Il n’est donc pas étonnant de retrouver sous la belle plume de Soldati, l’œil expert du cinématographe qui réussit brillamment à photographier en quelques phrases économes, mesurées, impeccablement calibrées, la région Lombarde, un coin de tonnelle, les douceurs d’une fin d’automne…« combien de fois avais-je songé, à la place de la Scala, au brouillard, à l’odeur familière du mois de décembre à Milan et revu les lumières discrètes et le velours rouge de mon cher Cova, une salade de truffes, un petit risotto sauté, une bouteille de champagne, une fille insouciante ! »



Mais s’il a l’art de planter ses décors en quelques mots bien tournés, Soldati n’est pas en reste en ce qui concerne l’analyse des comportements, l’examen des mentalités et l’étude des mœurs bourgeoises.

Avec un regard plein de finesse et de subtilité, l’auteur épingle les ambigüités, le mensonge derrière le masque de la respectabilité, l’hypocrisie sous la parure de la vertu et l’orgueil derrière la componction.

De son éducation bourgeoise, stricte et religieuse, Soldati a bâti une œuvre forte pleine d’interrogations et de réflexion sur les valeurs morales, sur la notion de remords, de culpabilité, et sur l’ambivalence des sentiments humains englués par les tourments et les désirs de contrition et de repentance.

Sous les apparences trompeuses, la vérité émerge, mais est-il bien nécessaire de la divulguer au grand jour quand l’image de sa propre abjection peut briser irrévocablement un homme ?



Récompensé par le Prix Strega en 1954 avec « Les lettres de Capri », l’auteur offre une très intéressante variation sur le sens du repentir dans ce bref récit qui témoigne d’une ampleur psychologique et d’un sens de l’observation pleins de subtilité et d’acuité.

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Les lettres de Capri

Harry a choisi Jane pour être sa femme et la mère de ses enfants. Mais Harry est obsédé par Dorothea, prostituée italienne dont il ne peut se détacher. Une dualité épuisante pour cet éternel insatisfait. Entre Rome, Paris, New York et Capri, l'histoire d'un couple qui se voulait conventionnel va se dévoiler par une double confession dans toute sa complexité. Car Jane est-elle irréprochable?



Dans un roman de gare, on parlerait de l'arroseur arrosé…

Mais il s'agit ici de tout autre chose, dans cette démonstration brillante de la confusion des sentiments et des pulsions physiques, de la jalousie et de la trahison. Thématiques universelles aux multiples ramifications, qui sont au cœur de l'identité humaine.



Le roman explore avec brio l'ombre d'un couple, la soumission aux conventions sociales, l'égocentrisme masculin, l'attrait de la transgression, sur fond de catholicisme et de péché. Et l'affection conjugale reste incompatible avec la passion des sens.

Il ne se dégage aucun amour de ce récit en huis clos. La lecture est à la fois aisée et oppressante, voire redondante sur le plan émotionnel ou sensuel. La symétrie des situations construit un livre en miroir, où l'excès de descriptions psychologiques devient parfois pesant.



Si la démonstration faite par Mario Soldati est remarquable d'analyse et d'introspection, le contexte a sans doute pâti de l'évolution des mentalités, concernant l'adultère et sa charge de culpabilité. Qui s'étonne maintenant d’une double vie, qui s'interroge aussi puissamment sur la valeur de l'engagement matrimonial ?



Un roman épistolaire brillant sur le plan littéraire, sans doute un peu daté, remarqué en 1954 et couronné par le prestigieux prix Strega



3/5 étoiles

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Les lettres de Capri

L'Italie d'après la 2e guerre mondiale.

Mario, scénariste, rencontre par hasard Harry, un ami perdu de vue depuis plusieurs années. Harry est un américain qui a partagé sa vie entre les USA, l'Italie et la France au gré de ses affectations. Mais c'est l'Italie qui le passionne et qui l'attire sans cesse.



Il écrit son parcours de vie dans le but d'en faire un scénario qu'il envoie quelques temps plus tard à Mario qui lui a fait la vague promesse de le lire.

Après une trentaine de pages, le lecteur a accès à ces écrits qu'il découvre en même temps que Mario.



Pendant la guerre, Harry est séduit par une prostituée romaine, Dorothea, mais c'est avec l'américaine Jane qu'il se mariera, par convention. Lorsqu'ils s'installeront en Italie après sa nomination de chercheur pour le compte de l'Unesco, Jane voudra absolument s'installer à Capri. D'abord étonné, il accepte puisque de toute façon, il doit voyager dans toute l'Italie et il aura plus d'une fois l'occasion de retrouver Dorothea qui le fait vibrer. Avec elle, tous ses sens sont en émoi.

Le centre de l'intrigue du scénario , ce sont de mystérieuses lettres de Capri.



Lorsqu'il recevra la seconde partie, Mario et donc le lecteur, découvrent alors les méandres tumultueux de la vie du couple et de Dorothea.



Voici un auteur majeur de la littérature italienne que je ne connaissais absolument pas. C'est l'une de mes filles qui m'a passé ce livre (elle avait dû le lire au cours de ses études et l'a retrouvé en vidant une armoire) .



L'histoire a été écrite dans les années cinquante. Il faut donc replacer les choses dans le contexte de l'époque où le mariage était sacré et faisait l'objet de conventions "sociales" , le tout dans une Italie catholique et des USA puritains.



Malgré une structure assez complexe à l'image de la vie des protagonistes, l'écriture est très claire et très facile à lire. On arrive au bout du livre presque sans s'en rendre compte.





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Les lettres de Capri

Le roman intitulé "Les lettres de Capri" de Mario Soldati parle de la difficulté des relations amoureuses. C'est une sorte de comédie humaine intime et douloureuse dans laquelle on retrouve l'éternelle dichotomie entre la passion et la raison.

Le roman débute par la rencontre entre Mario, le narrateur, et Harry, deux amis qui s'étaient perdus de vue. Mario est un cinéaste italien, Harry est professeur d'histoire de l'art, américain mais spécialiste de l'Italie. Ils se rencontrent à Rome après la guerre, où Harry vit avec Dorothéa. Mario est séduit par cette femme charnelle qui refuse ses avances par amour pour Harry. Ce dernier est dans une mauvaise passe et va demander à son ami Mario de l'aider financièrement en lui proposant d'écrire un scénario pour un futur film. Il va envoyer le manuscrit de ce scénario autobiographique que Mario va dévoiler au coeur du roman, dans une mise en abyme.

Le texte écrit par Harry raconte sa rencontre avec Jane qui deviendra son épouse et la mère de ses enfants. Sans le savoir, ils auront tous les deux une relation adultère passionnelle, Harry avec Dorothéa et Jeanne avec Aldo. Pourtant, Jane dévoilera son secret à son mari à la suite d'un appel téléphonique anonyme évoquant l'existence de lettres d'amour écrites par Jane à Aldo lorsqu'elle séjournait à Capri.

On ne peut pas s'empêcher de penser à Alberto Moravia, autre auteur italien plus connu que Soldati, dont le roman intitulé "Le mépris" a été adapté au cinéma par Jean-Luc Godard. le point commun avec "Les lettres de Capri" est le cinéma, d'une part parce que le narrateur est un cinéaste italien mais aussi parce qu'il y a un lieu commun, l'île de Capri au large de Naples. C'est le lieu où le film "Le mépris" a été tourné, Villa Malaparte, et où Jane va écrire "Les lettres de Capri".

D'ailleurs, dans ce roman, Mario, metteur en scène, est le double de Soldati qui mena de front une carrière littéraire et cinématographique jusque dans les années 60.

Je trouve que c'est le montage cinématographique de ce texte qui présente beaucoup d'intérêt, plus que les incessantes hésitations des principaux personnages, homme et femme, en conflit permanent entre sexe et sentiments.



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Les lettres de Capri

Quelle belle écriture, simple et limpide, pour décrire des situations qui sont, à l’opposé, compliquées et ambigües.

Ecrit en 1954, ce roman n’a rien perdu de sa pertinence et de sa modernité.

Le prix Strega (Goncourt italien) qui lui fut alors attribué est largement mérité.



Harry, jeune américain féru d’art séjourne à Rome. C’est la fin de l’occupation.

Il rencontre Jane, une compatriote dont il s’éprend, et Dorothea, qui le fascine.

Il épouse l’une mais est de plus en plus obsédé par l’autre.

Cette histoire de Harry est imbriquée dans celle de Mario avec beaucoup d’art et de talent.

Les scènes se succèdent entrecoupées de flashbacks. C’est parfois assez complexe. Le coup de théâtre est inattendu.

La dualité entre sentiment et sensualité, entre sexe et amour est magistralement analysée.

On passe de l’un à l’autre.

Mais aussi, connait-on vraiment l’autre ? sait-on réellement avec qui l’on vit ? se connait-on soi-même ?

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La confession

Livre lu il y a fort longtemps et qui m'avait marquée pour ce que j'appelle l'hypocrisie de l'église catholique.



Un jeune homme adolescent, éduqué chez les jésuites, est pris dans les tourments de la chair, tombant sous le charme d'une amie de sa mère, mais la femme est interdite et représente le mal. Il ne succombera pas.

Un jour sur la plage, il rencontre un jeune homme, avec lequel il va vivre sa sensualité naissante. Et comme ce n'est pas une femme, la femme, celle qui incarne le mal, qui pourrait y trouver à redire. Et Clément, le protagoniste, trouve ainsi dans l'homosexualité, la réponse à son conflit intérieur.



Un peu caricatural ? Je ne sais pas. Dans l'Italie du temps de mon enfance, je trouvais ce récit fort vraisemblable.
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La veste verte

La giacca verde. Une longue nouvelle ou court roman, publié en 1949. A obtenu un grand succès alors que le souvenir de la Seconde Guerre mondiale était encore vif dans les mémoires.

Cela faisait des décennies que je voulais le lire.



Roman qui relatait l'expérience, l'aventure vécue d'un homme fuyant vers le sud durant la campagne d'Italie. Il avait trouvé refuge dans un couvent. Il n'avait pas révélé sa véritable identité.

Aujourd'hui chef d'orchestre "au faîte de sa gloire", maître W. vient à Rome pour diriger Otello.

Mais au cours de la première représentation, malaise ou fatigue, il est dans l'incapacité d'en assumer la direction.

Au grand dam de son imprésario , qui le harcèle et auquel il finit par se confesser toute la nuit durant.

Confession déconcertante. Je n'en dis rien. Je copie seulement cette phrase qui éclaire :

"Au cours des deux mois passés, j'avais renoncé à être moi-même. J'avais fait semblant d'être différent, une ombre, un pantin, pour m'adapter à Romualdi, pour me confondre avec lui "

L'écriture est parfaite, les états d'âmes bien analysés, une confession que je n'ai pas lâchée.



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Les lettres de Capri

Lettere da Capri, paru en 1954, traduit en 1996, reconnu comme un chef-d'oeuvre,a reçu le prestigieux prix Strega.

C'est un roman équivoque et complexe, riche en nuances et implications, centré sur l'amour-passion contraire à la raison.

Ambiguïté et feintes se mêlent dans la vie du jeune couple américain. "J'étais partagé au plus profond de moi par deux passions très différentes, antagonistes même, et déchiré par le besoin (conscient) de les fondre, de les unir, d'en faire une seule chose , à jamais ." Ainsi s'exprime Harry dès la page 63 et la suite sera le long développement de cette contradiction, de l'attraction féroce et morbide pour une prostituée, du contraste entre la pulsion sexuelle et le puritanisme des conventions sociales.

Deux femmes différentes, le conflit entre le sexe et la pureté des sentiments.

A cela s'ajoute l'éternelle insatisfaction de Harry : "Ce qui m'avait empli d'adoration, un instant plus tôt me répugnait à présent".

Quant à la discrète Jane, celle qu'on a envie d’épouser,celle qui sera la mère idéale, elle nous réserve une belle surprise !

La valse hésitation de Harry devenait un peu lassante, la confession de Jane équilibre la suite du récit.

Voilà un roman bien construit, soutenu par une écriture limpide. Une oeuvre de qualité.
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L'Incendie

Tout commence(et finit) à Venise : « L’ingeniere » Vitaliano Zorzi , en pleine tempête émotionnelle (il va perdre sa jeune maîtresse) , a le coup de foudre pour « l’incendie » un tableau de ,Mucci, un peintre peu connu . Il le rencontre et se lie d’une grande amitié avec cet homme étrange . Au point que , partant pour l’Afrique ,l’artiste lui vend la totalité de son œuvre ,à charge pour lui de la valoriser . Grace au critique d’art Marinoni , les œuvres voient leur côte grimper et encore plus , lorsque tombe la nouvelle de la mort du peintre dans un accident. Cette trame du roman , s’enrichit de plusieurs coups de théâtre et de complications psychologiques . Des personnages secondaires , la maîtresse de Mucci et son fils ,font apparaître un trouble arrière-plan sado-masochiste . Je n’ai pas réussi à adhérer à cette histoire dont les thèmes (spéculation sur l’art, relations sado-maso) me laissent indifférents , les personnages ne m’accrochent pas quant au style je le trouve très froid .
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L'épouse américaine

Publié en 1977, "La sposa americana" obtint un grand succès en Italie.

Italo Calvino en a noté " la perfection de constrution".



Le coeur du récit est la passion adultère de Edoardo, un sicilien qui enseigne la littérature américaine en Californie, pour sa sensuelle belle-soeur, d'origine sicilienne, meilleure amie de Edith, sa fiancée, et qu'il découvre dans l'église juste au moment de son mariage.

La phrase incipit est majeure, d'elle découle toute la suite.

"Non so perché in quel momento mi voltai."

"Je ne sais pourquoi je me retournai à ce moment-là.



C'est un roman d'introspection psychologique, riche de sensibilité et de pathos.

Le narrateur est partagé entre l'ardeur coupable des sens, celle qui ferait hurler les moralistes ! et le devoir conjugal.

C'est un parcours parmi les méandres impénétrables de la psyché humaine. Une confession d'immaturité affective.

Le lecteur est témoin mais ne s'identifie pas au personnage.

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L'Incendie

Il n’est guère facile de parler et/ou résumer ce roman car celui çi est touffu, foisonnant … …



Le fil conducteur de l’intrigue porte sur la création artistique ainsi que sur l’amitié qui se noue entre un homme d’affaire (Vitaliano Zorzi) et un peintre totalement inconnu, mais, doué (Mucci).



Amitié sincère, mais, aussi quelque peu intéressée de la part de Zorzi. En effet, ce dernier comprends rapidement qu’il peut mener une « affaire juteuse » en acquérant toute la production picturale de Mucci.



Les personnages créés par Mario Soldadi portent un regard désabusé sur la société dans laquelle ils vivent. Ils sont également touchant, surtout le peintre Mucci que l’on ne peut s’empêcher d’aider, même si l’on n’ait toujours pas d’accord avec lui.



Tout débute, en 1961, lors de la Biennale de Venise lorsque Zorzi découvre, admire, et, surtout achète un tableau intitulé L’incendie … …

Pourquoi et surtout pour qui achète t’il ce tableau ??? Le mieux est de lire ce roman écrit dans un style riche en couleur, subtil …

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Le père des orphelins

Un directeur de théâtre apprend que l'un des ses amis et confrère a brusquement abandonné ses responsabilités de Directeur de la Scala (Milan) pour diriger un orphelinat dans sa villa transformée pour l'accueil de ses pensionnaires. Le narrateur cherche à comprendre les raisons de ce qui apparaît comme une conversion et qui n'est, en fait, qu'un nouveau masque posé sur une vertu inaccessible. Sur une situation qui aurait pu faire imaginer une hagiographie, l'auteur a élaboré une belle perception de l'âme humaine et de l'un de ses travers couramment inscrit dans la vie quotidienne. Lorsque la vertu est inaccessible, vaut-il mieux adopter le prix d'une rigoureuse discipline dans le travail ou, au contraire, mêler au travail le plaisir dans sa sincérité, adopter le romantisme dans la débauche ? A chacun sa réponse.
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Les lettres de Capri

Mario, dans le roman (Mario Soldati en personne) est scénariste. Son ami Harry cherche du travail et lui demande de l'embaucher dans le cinéma. Il pourrait même lui écrire un scénario s’il le lui demandait. Mario est un peu ennuyé car il n’a rien à offrir, et encore moins un scénario à écrire.



Harry lui propose tout de même un scénario dans lequel il raconte sa vie tumultueuse. C’est donc la vie amoureuse d’Aldo (Harry), de sa femme Jane et de sa maîtresse Dorothea. C’est aussi la vie de Jane et de son amant de Capri.



Tous ces imbroglios pour que chacun voie son amant ou sa maîtresse sont agréablement bien décrits. Quand il est avec Dorothea, Aldo culpabilise gentiment et pense à Jane. Quand il est avec Jane, il ne peut la supporter et a hâte de retrouver Dorothea ! Tout le monde y va de sa culpabilité, mais l'amour, c'est si bon !



Soldati décrit avec humanité les affres de ses personnages, leur culpabilité, et le respect que les deux époux se portent l’un l’autre par-delà leurs mensonges respectifs.

Un agréable moment de lecture.

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Les lettres de Capri

Dans la Rome d’après la Seconde Guerre mondiale se retrouvent pas hasard le scénariste Mario - le narrateur - et son ami, Harry, un ancien soldat américain épris d’art italien devenu chargé de mission à l’UNESCO dans le cadre de la reconstruction du pays. Aussitôt, Harry sollicite l'aide financière de Mario, qui ne peut refuser tant son ancien ami semble être désemparé et dans le besoin. Il lui prête donc de l'argent qu'il pense pouvoir se faire rembourser quand Harry aura écrit un scénario pour lui.



Mario rencontre également Dorothéa - aussi appelée Dora, l'amie de Harry, ancienne prostituée, qui l'attire irrésistiblement et qu'il tentera de séduire. Cependant, il découvre toute la vie de Harry lorsque celui-ci lui fait parvenir son manuscrit : le scénario promis n'est pas une fiction, mais un récit fidèle des années passées, années pendant lesquelles Harry, en dépit de son mariage avec Jane, voua une adoration obsessionnelle et maladive à Dora.



Sur cette histoire d’adultère somme toute banale se greffe un mystérieux chantage : des lettres envoyées de Capri réapparaissent et troublent profondément Harry et son entourage... dont je ne vous dirai pas plus pour ne pas dévoiler l'intrigue. De plus, tout au long du roman, nous assistons au débat intérieur de Harry, son attirance mêlée de répulsion pour Dora, son amour raisonné pour son épouse, sa culpabilité tout en même temps que cette force puissante qui le pousse vers le mal, la fange... Les âmes sont dévoyées et dévorées par les tourments de la chair, mais endurent mille souffrances à n'y pas succomber et mille remords quand elles n'ont pas sur résister... En ce sens, le livre a un peu vieilli : l'adultère est devenue monnaie courante, ou plutôt, n'est probablement pas plus fréquent qu'autrefois, mais tout du moins, n'est plus caché et honteux, et nous vivons dans une société qui n'est plus du tout puritaine. Quand à la notion de péché et au repentir, l'effondrement du respect des religions en font des notions obsolètes, ou presque...



Suite sur Les lectures de Lili


Lien : http://liliba.canalblog.com
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Les lettres de Capri

Avec limpidité et simplicité, situations complexes et, parfois ambigües vont s'entremêler et se dénouer.



Le style de l'auteur offrira une dualité aussi sensuelle qu'amoureuse d'où viendront se poser moult questions.



Sait on vraiment qui nous sommes et quelles sont nos réelles frontières, celles que la société nous inculquent ou bien celles que nous nous donnons ?



Notre alter ego est il vraiment celui que l'on attend ou ce masque de défis que l'on ose réellement porter ?
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L'Incendie

Sous le charme de ce roman je vous engage à le découvrir..étant traduit de l'italien peut-être est il encore plus savoureux dans sa langue originelle..l'intrigue est menée tambour battant l'auteur nous transporte dans diverses régions d'Italie.. en Afrique. des époques différentes se juxtaposent pour mieux éclairer l'intrigue et le dénouement est inattendu

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L'épouse américaine

"L’épouse américaine", servi par une écriture classieuse, épurée, grave, un ton subtilement désenchanté et porté vers l’introspection, est pour Mario Sodati l’occasion d’explorer l’intrication du désir et de la culpabilité, d’admettre qu’une "divinité suprême dispose de nos existences", de savourer le don mystérieux qu’est la vie.
Lien : http://www.lalibre.be/cultur..
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