J'aime penser à ce que je projette d'écrire. Tout me semble alors aller de soi. Quand je me mets à écrire, cela se complique. Le pire, c'est de relire ce qu'on a déjà écrit et publié : ce qui saute aux yeux, c'est qu'on a gâché le sujet et, alors seulement, on voit comme il faudrait l'écrire.
Plusieurs fois, Arthur Sandauer m'a déconseillé de publier certaines nouvelles dont il avait lu le manuscrit. Je ne pense pas qu'il ait eu raison. Aussi longtemps qu'une nouvelle reste enfermée dans un tiroir, il est impossible de se rendre compte des erreurs qu'on a faites. Il faut la publier et en avoir honte. C'est la seule possibilité d'apprendre quelque chose qui nous servira à l'avenir. Si une telle possibilité existe vraiment.