CHANSON DES PRISONS (mai 1871)
Quand la foule aujourd’hui muette,
Comme l’Océan grondera,
Qu’à mourir elle sera prête,
La Commune se relèvera.
Nous reviendrons foule sans nombre,
Nous viendrons par tous les chemins,
Spectres vengeurs sortant de l’ombre,
Nous viendrons nous serrant les mains.
Les uns pâles, dans les suaires,
Les autres encore sanglants
Les trous de balles dans leurs flancs,
La mort portera les bannières.
Le drapeau noir, crêpe de sang ;
Et pourpre fleurira la terre,
Libre sous le ciel flamboyant.