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Citation de Etsionbouquinait


(…) à la troisième ou quatrième séance de travail, elle surprit son regard sur elle, vif et pénétrant, elle crut un instant qu’il voulait s’approcher pour lui dire quelque chose, alors, l’air sérieux, elle baissa les yeux et se concentra sur ses notes en sténo : elle était à deux doigts d’atteindre le mât, mais il ne fallait pas aller trop vite et risquer au dernier moment de perdre l’équilibre – de jour en jour il s’approchait un peu plus, il n’allait plus d’un angle à l’autre de la pièce comme les premières fois, il tournait autour d’elle et les cercles chaque fois se resserraient – l’araignée qui approche de la mouche – et dans cet encerclement qui allait se resserrant il y avait et pour lui et pour elle un goût délicieux d’interdit, qui faisait qu’on retenait son souffle, mais toujours sérieuse, austère même, elle baissait les yeux et fuyait ses regards – mais n’était-ce pas elle qui tissait la toile, ou tous les deux ensemble ? La toile était tissée, les fils à tout moment pouvaient rompre, mais chaque fois il fallait que le beau-fils passe la tête par la porte du cabinet de travail avec un petit sourire montrant qu’il n’était pas dupe, alors l’orateur abandonnait les cercles pour la diagonale – d’un coin à l’autre – et s’évertuait à ne pas regarder Anna, mais c’était plus fort que lui.
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