Que faisais-je sur cette route en pleine nuit ? J'aurais dû être dans mon lit, bien au chaud, avec à côté de moi un livre aux pages cornées. C'était un rêve. Forcément. J'allais me réveiller et, en regardant par la fenêtre, constater qu'il n'y avait pas de soldats russes, en patrouille sur les trottoirs, pas de tanks dans les rues de ma ville avec leur tourelle qui pivotait, semblable à un doigt accusateur. Pas de ruines, pas de couvre-feu, pas de camions chargés de troupes russes se frayant un passage dans les bazars.