Poème de Falah Alsufi, migrant irakien, et traduit par Caroline Berg.
Les doigts des noyés
La vie des doigts des noyés est plus longue
Que notre histoire
Lointains et si proches
Nous voyons les noyés
Nous voyons leur espoir
De vivre
En paix.
Chaque jour, nous voyons le bout de leurs doigts
Disparaître sous la mer
Mais nos yeux ont appris
À ne pas voir.
Leurs doigts émergent
À la surface de la mer
Ils se tendent
Vers le ciel
Ils ne sont plus mouillés
Les doigts des noyés
Sont secs pour l'éternité.
(page 9).