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Citation de lectrice45


Concerne Le Bourg de Stepantchikovo et ses habitants :
Une fois encore, Dostoïevski insiste sur l’identification personnelle avec la victime ou avec celui qui souffre – une compassion qui ne procède pas d’une théorie de la pitié sociale, avec ce qu’elle supposerait de distance et de hiérarchie, mais d’une manière de penser et de sentir qui place exactement sur le même plan moral celui qui pardonne et celui à qui il est pardonné.
Erich Auerbach a noté que le réalisme russe, à la différence des autres littératures européennes du XIXe siècle, « repose sur une conception chrétienne-patriarcale de la dignité créaturelle de chaque être humain, quel que soit son rang social ou sa situation » et a « fondamentalement plus d’affinités avec le réalisme vieux-chrétien qu’avec le réalisme moderne occidental ».
Dans Stepantchikovo et ses habitants, Dostoïevski renonce à ses convictions des année 1840, imprégnées des conceptions occidentales. Plus exactement, son attachement aux valeurs chrétiennes, fondé autrefois sur une sensibilité sociale, se rapproche maintenant d’un sentiment plus traditionnel de la faute universelle et de la responsabilité du mal et du péché. Seul l’amour du prochain naissant d’un tel sentiment, nous dit-il, peut nus permettre d’échapper à l’orgueil pharisaïque et à une condescendance insultante, seul un tel amour est capable de juger et de pardonner en même temps.
P. 266
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