Histoires de
couplesBernard PIVOT consacre cet "Apostrophes" aux
couples célèbres à travers l'histoire. Pour cela il reçoit cinq écrivains venus présenter leur ouvrage. En introduction
Bernard PIVOT s'adresse plus particulièrement à
Joseph BARRY, un
journaliste écrivain
américain ayant décidé de vivre en France après la Libération.
Anne de LESELEUC, auteur du
roman historique "
Eponine", explique les...
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N'ayez pas d'effroi quand c'est votre cœur qui vous conseille : le cœur ne peut pas se tromper.
Le 28 août 1836
À l'hôtel de l'Union, à Chamonix, George ouvrit le registre des arrivées et vit qu'un certain " Mr Fellows " avait rempli la fiche de police avec une fantaisie qui ne pouvait appartenir qu'à Franz Liszt :
Qualités : musicien, philosophe.
Domicile : le Parnasse
D'où ils viennent : du Doute
Où ils vont : la Vérité
Dans le même esprit, mais avec les faiblesses du plagiat, George s'inscrivit, elle et sa nichée, sous le nom de " Famille Piffoël ", pif rappelant son long nez et celui de Maurice ( son fils ), et ajouta :
Domicile : la Nature
D'où ils viennent : de Dieu
Où ils vont : au Ciel
Lieu de naissance : Europe
Qualités : flâneurs
Date de leurs titres : toujours
Délivrés par qui : par l'opinion publique.
Quand les poètes diront ce que vous voudrez, vous les laisserez dire ce qu'ils voudront.
Extrait de Lettres d'un voyageur à Michel de Bourges
Dans son Journal, Dostoievski nous dit que, lorsqu'il lut pour la première fois George Sand, il se trouva plongé dans un état d'excitation qui l'empêcha de fermer l'œil de la nuit. Quand elle mourut, en 1876, un mois avant de fêter son soixante-douzième anniversaire, il célébra dans cet écrivain français la mère du roman russe, opinion que partageait avec enthousiasme Tourgueniev. Plus proche de nous, Henry James qualifiait George Sand de « soeur de Goethe », rendant ainsi hommage à l'extraordinaire sérénité qui marqua les dernières années de sa vie. Mais George Sand n'était pas la sœur de Goethe, et pas davantage celle de Mozart ou de Shakespeare : elle était George Sand.
George Sand fut la femme qui parla quand les autres femmes se taisaient.
" Elle ( George Sand ) se levait tôt parce qu'elle était pressée d'écrire, et elle était pressée d'écrire parce qu'elle possédait le plus grand instinct d'expression qui eût jamais été donné à une femme ; une faculté qui conférait une importance capitale à toute passion, toute douleur, toute expérience et toute révélation. "
Henry James, Notes on Novelists - écrit en 1897
Depuis l'enfance, elle avait besoin d'écrire à quelqu'un. Ce n'était pas simplement parce qu'elle exprimait mieux le fond de sa pensée par écrit. Elle explorait son esprit, elle pensait la plume à la main, ce qui aide à comprendre sa facilité d'expression, ce sentiment de découverte à mesure que coulent les mots.