Regarder le monde ne suffit pas pour le comprendre.
Nous nous efforçons sans cesse de faire entrer dans la tête des étudiants qu'il est très important de réfléchir pour comprendre certaines choses, et progresser. Je dois cependant vous avouer que, dans un sens, le savoir humain a accompli ses plus grandes avancées parce que l'on a inventé comment faire certaines choses sans trop y penser. On se contente d'adopter une procédure qui possède des caractéristiques intrinsèques établies une fois pour toutes et chaque fois que nous l'appliquons, nous n'avons pas besoin de nous tracasser : la procédure avance toute seule. C'est la même chose avec les mathématiques. Chaque fois que nous les utilisons, nous pouvons être sûrs que même les opérations les plus compliquées seront effectuées automatiquement. Les mathématiques sont un soutien de la pensée : une extension de nos capacités mentales.
La science existe parce que le monde semble réductible à un algorithme.
On peut considérer les mathématiques comme une sorte de catalogue de tous les motifs (pattern) possibles. Certains de ces motifs sont des nombres, d'autres sont des formes, etc. En ce sens, il est inévitable que le monde soit décrit par les mathématiques. Il faut qu'il y ait un motif dans le monde pour que nous puissions exister. Mais le grand mystère est de savoir pourquoi des motifs si simples sont-ils si utiles et si puissants ? Pourquoi autant d'information sur le monde peut-elle être aussi drastiquement compressée en de si petites formules mathématiques ?
Il est nécessaire qu'il (l'univers) soit d'un âge suffisant, car les briques élémentaires de la complexité chimique, les atomes de carbone, d'oxygène et d'azote, ne sont fabriquées que dans les étoiles, au cours de lents processus de combustion nucléaire, culminant dans l'explosion d'une supernova qui répandra dans l'espace les éléments de la vie, ces ingrédients qui constitueront des planètes et des êtres comme vous et moi. Cette alchimie stellaire se déroule sur des milliards d'années. Il n'est donc pas surprenant que notre monde soit vieux. Nous ne pourrions tout simplement pas exister s'il était beaucoup plus jeune, car il n'aurait pas eu le temps de créer les atomes de la vie.
Je sais bien que tout est dans notre tête, mais une tête est un instrument puissant.
Mais est-il possible de faire une route de forme différente qui permette une promenade, sans soubresauts, avec des roues carrées? Tout ce que l'on doit faire est de chercher une forme de la route qui conduise à une trajectoire en ligne droite pour les vélos à roues carrées.
La réponse est assez surprenante. La forme de la surface de la route qui procure un voyage confortable sur des roues carrées est la même que la forme d'une chaîne que l'on fait pendre en accrochant ses extrémités à des points de la même hauteur.
"Il fait toujours noir ; la lumière ne fait que cacher l'obscurité."
Daniel K. McKiernan
Dans le futur, sera un temps où la dernière étoile mourra, ayant épuisé son combustible nucléaire, s'effondrant en un vestige extrêmement dense et froid, ou dans un trou noir. Cela signifie peut-être qu'il y aura un temps où plus aucune vie ne subsistera dans l'univers. Certains pourront trouver cet épilogue bien triste, et préféreront croire que la vie ne s'éteindra jamais. Assurément, la vie telle que nous la connaissons, basée sur la biochimie du carbone, ne pourra durer indéfiniment. Peut-être un espoir existe-t-il dans le progrès technologique ? La miniaturisation économise les ressources, augmente le rendement, diminue la pollution, exploite la flexibilité du monde quantique. Peut-être des civilisations très avancées, ailleurs dans l'univers, ont-elles été amenées à emprunter une telle voie technologique. Leurs nano-sondes spatiales, leurs machines à l'échelle atomique et leurs ordinateurs quantiques seraient imperceptibles pour nos grossiers moyens d'exploration du monde. Leur utilisation réduite d'énergie ne laisserait pas de trace repérable. Il n'est pas totalement impossible qu'une telle évolution, à petits pas, permettra à une vie de continuer, dans un lointain, très lointain avenir.
Les erreurs ont du bon. Plus il y en a, mieux celà vaut. Il faut faire confiance à ceux qui en commettent. Ils méritent une promotion. Car avec eux, il subsiste toujours l'espoir que ce ne sera pas trop grave. Au contraire, ceux qui ne se trompent jamais finiront un jour ou l'autre par chuter du haut d'une falaise, et alors là, infailliblement, ils tomberont sur vous.
James Church