Là se prend le grand lavage qui fait désormais partie de ma vie. Du thym, des lavandettes, de la sauge, de l'herbe dure, de courts genets, une autre herbe plus charnue et le vent. N'est-ce pas, durant l'hiver, on s'est imbibé d'air saumâtre, on a mis le nez sous les couvertures, on a tisonné l'âtre, bu de la pluie par les narines et lu des petits livres. Il faut bien un jour et une nuit à nager dans les herbes. Puis au matin du deuxième jour, on ouvre l'oeil : on est propre.