Trois poèmes
III
Au-dessus de mon front il y a un soleil
Un soleil aussi sec qu’un hareng saur
Il y a des fontaines taries
Toutes les fontaines sont taries
Tous les mondes sont perdus en mer
et toutes les étoiles sont inimitables
Monde vaillant
réveille-toi dans tes os
Dans les prairies si hautes la mort est pareille à la vie
et la vie doit t’appartenir
Monde vivant Monde extrême
isolé dans la nature comme une route inconnue des états sous-marins
Une seule goutte d’eau née derrière tant de paupières
faisant germer des hommes au cœur étincelant
dans le monde vivant
et dans le monde à venir
une seule goutte de rêve fait venir la tempête
Balayeurs aux beaux yeux dispersez les nuages
Texte paru dans la Revue « La Révolution surréaliste, N°8, Ier Décembre 1926 »