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Citation de genou


genou
29 février 2016
Je me sou-viens qu’une autre fois, invitée chez une femme chez qui je devais aller, elle refusa. – Mais pour-quoi, lui dis-je ? cette femme, et tous ceux que vous verrez chez elle, ont de l’esprit et vous admirent. – Ah ! dit-elle, ce ne sont pas les dédains marqués que je crains le plus, j’ai trop dans mon coeur et dans ceux qui me dédaignent de quoi me mettre à leur niveau ; c’est la complaisance, le soin de ne pas parler d’une comédienne, d’une fille entretenue, de Milord, de son oncle. Quand je vois la bonté et le mérite souffrir pour moi, et obligé de se contraindre ou de s’étourdir, je souffre moi-même. Du vivant de Milord la reconnaissance me rendait plus sociable, je tâchais de gagner les cœurs pour qu’on n’affligeât pas le sien. Si ses domestiques ne m’eussent pas respectée, si ses parents ou ses amis m’avaient repoussée, ou que je les eusse fui, il se serait brouillé avec tout le monde. Les gens qui venaient chez lui s’étaient si bien accoutumés à moi, que souvent sans y penser ils disaient devant moi les choses les plus offensantes. Mille fois j’ai fait signe à Milord en sou-riant de les laisser dire ; tantôt j’étais bien aise qu’on oubliât ce que j’étais, tantôt flattée qu’on me regardât comme une exception parmi celles de ma sorte, et en effet ce qu’on disait de leur effronterie, de leur manège, de leur avidité, ne me regardait assurément pas.
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