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Citation de Yanie83


Le professeur avait laissé tomber son costume, le vent l'avait de nouveau décoiffé, mais tout de même, il avait changé. C'était dans sa façon de nous dire les choses. Il parlait le convaincu. C'est une langue français le convaincu, une langue à sens unique faites des mêmes mots que nous, mais un peu différente : elle ne connaît pas les points d'interrogation. Et puis c'est une langue qu'on ne remarque pas sur le coup. Elle change celui qui la parle, ça oui, elle le transforme, et quand on s'en rend compte, c'est déjà trop tard.
Nous étions tous différents, nous possédions tous un truc à nous, jusque dans notre façon de penser, de parler ou d'être. Chacun avec ses histoires, ses envies. Il y avait du commun bien sûr, sinon on ne se serait pas retrouvé là, mais il y avait aussi beaucoup de singuliers. C'était notre force, je crois, d'être égaux sans l'être, de ne pas être semblable et de le savoir pertinemment, mieux encore : de le respecter.
Le vieux poète disait: croire c'est pas vouloir savoir, confort de l'esprit, pas réfléchir et obéir bêtement. Croire c'est appliquer règles sans poser questions, pas bon pour l'homme, autre forme du pouvoir.
Pour manipuler, il faut pas obliger, mais inciter. Et gens stupides qui croient que bonheur est d'avoir, pas être. Français être une belle langue qui a compris, qui dit je suis heureux, pas j'ai heureux. Mes français peuple d'abrutis, ont oublié leur langue, leurs pensées, trop fiers de leurs droits de l'homme, oublié sa fragile...
Pendant ce temps, ils finissait de nous les prendre ces choses-là, des choses dont nous n'avions pas besoin pour vivre, mais qui était tellement nécessaire la liberté d'être soit, et non comme les autres ; la vérité du monde aussi, celle qui se glisse dans la mer et dans le vent, cette réalité qui vous colle les pieds sur terre et une bonne fois pour toute, qui décoiffe les cheveux et vous rappelle qu'une mèche qui dépasse, ce n'est pas important, qui nous rappelle en revanche à notre nature. Il nous les prenait parce qu'on les avait laissés faire.
Donc oui, on va se battre pour ça ! Oui je vais me battre pour mourir dans un endroit où j'ai envie de vivre ! Parce que si je reste à me gratter le nombril, je ne pourrai jamais plus me regarder dans une glace et virgule le jour où mes enfants viendront me voir, je ne voudrais pas qu'ils aient honte de leur père.
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