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Citation de fanfanouche24


Elle avait vendu quelques tableaux.Elle dessinait des caricatures pour des journaux illustrés. Il se faisait un mouvement de curiosité autour de son nom, mais elle décourageait les snobs, les curieux, les enthousiastes professionnels et les spéculateurs de talents nouveaux.Elle eût trouvé ignoble de profiter de sa liaison avec Harry pour se montrer dans le monde, pour se faire des relations ou pour gagner de l'argent.En réalité, elle était restée, elle resterait toujours une enfant timide , à l'aise seulement dans une sauvage solitude. Laurence avait raison.Ada n'était pas une femme; elle n'avait aucun des défauts feminins, ni aucune de leurs vertus; elle ne savait pas faire de sa pauvre chambre un décor accueillant, ni créer autour d'elle une atmosphère aimable et paisible, mais au contraire, l'air qu'elle respirait semblait chargé d'une sourde fièvre et, si étrange que cela fût, c'était cela, avant toutes choses, ce qui attachait Harry à elle; elle lui procurait un aliment qui jusqu'ici avait fait défaut à sa vie mais qui lui était nécessaire sans qu'il le sût ; c'était une ardeur profonde, une passion intérieure qui donnait du prix aux moindres joies et qui parvenait à extraire des déceptions et des chagrins on ne savait quelle gaieté amère et sauvage.

( Bibliothèque Albin Michel, 1993, p.176)
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