12 juin
Je n’ai jamais vu d’aussi bel été. Depuis le 15 mai, le soleil règne dans toute sa gloire, un nuage de poussière plane, immobile, au-dessus de la cité, et le soir seulement on commence à respirer.
Je rentre de ma promenade vespérale qui termine pendant la belle saison mes rares visites à mes malades. Une brise fraîche souffle de l’est, le brouillard se lève, se dilue, vogue lentement vers l’ouest en un long voile de poussière rougeâtre. Plus guère de charrette brinquebalantes en cette année 1905, mais, par-ci par-là, un fiacre ou un tramway qui sonne.