Le physicien nucléaire était assis, la tête enfouie dans les mains, et Anahita se rappela les paroles d'Einstein : "Je ne sais pas comment sera menée la troisième guerre mondiale ; mais la quatrième se fera avec des pierres et des bâtons".
Einstein faisait toutefois preuve d'un certain manque de franchise : il savait pertinemment, comme tous les membres du cercles des physiciens, ce qui ramènerait l'humanité à l'âge de pierre.
P 322
Dans les hautes sphères on fait partie des convives; sinon, on est au menu.
Bill has many positive qualities but managing the logistical details of a household is not one of them, p.133
Ma mère était fondamentalement démocrate, mais elle n'en faisait pas état (...). Mon père avait été élevé dans la plus pure foi républicaine conservatrice, et il en était fier.
All of us face hard choices in our lives. Life is about making such choices. Our choices and how we handle them shape the people we become.
On m'a si souvent demandé : "Comment arrivez-vous encore à vous lever le matin ?"
Il était mon commandant en chef. Je pense qu’il a autrefois été un homme décent. Comme la plupart d’entre nous. Rares sont ceux qui grandissent avec l’espoir de détruire leur pays.
(Flammarion Québec, p.199)
La fortitude du peuple russe était indéniable. Elle trouvait honteux de constater que les Russes, après avoir combattu les nazis et le fascisme, voyaient celui-ci revenir en force de l’intérieur.
— Vous êtes en retard, siffla le secrétaire à la Défense quand elle s’installa dans la première rangée, entre lui et le directeur du renseignement national. On a retardé le discours pour vous. Le président est furieux. Il pense que vous l’avez fait exprès afin que les réseaux se concentrent sur vous plutôt que sur lui.
— Le président se trompe, dit le DRN. Vous n’auriez jamais fait ça.
— Merci, Tim, dit Ellen.
C’était une rare manifestation de soutien de la part d’un des loyaux partisans de Williams.
— Après le fiasco sud-coréen, poursuivit Tim Beecham, je doute que vous ayez voulu attirer l’attention sur vous.
— Et qu’est-ce que vous portez, au nom du ciel ? demanda le secrétaire à la Défense. Vous vous êtes encore battue dans la boue ?
Il grimaça en plissant le nez.
— Non, monsieur le secrétaire. J’ai fait mon travail. Il faut parfois se salir, déclara Ellen en le toisant. Je constate que vous êtes comme toujours impeccable.
De l’autre côté, le DRN rit. Puis ils se levèrent.
— Monsieur le président de la Chambre des représentants, le président des États-Unis, lança le sergent d’armes.
Nasrin Bukhari prit place au fond de l’autobus et s’obligea à regarder droit devant elle. Ni vers la vitre, ni vers la sacoche posée sur ses genoux, qu’elle serrait de toutes ses forces.
Ni vers les autres passagers. Elle devait à tout prix éviter les contacts visuels.
Elle s’efforça d’adopter une expression neutre, ennuyée.
L’autobus s’ébranla et entreprit en brinquebalant le trajet jusqu’à la frontière. En principe, elle devait prendre l’avion, mais, sans en parler à personne, même pas à Amir, elle avait modifié ses projets. Les individus chargés de l’intercepter la croiraient pressée de quitter le pays. Ils l’attendraient à l’aéroport. Au besoin, ils mettraient des agents à bord de tous les vols. Ils ne reculeraient devant rien pour l’empêcher d’arriver à destination.
S’il était capturé et torturé, Amir révélerait le projet de Nasrin. Elle avait donc dû en changer.
Nasrin Bukhari aimait son pays et ferait l’impossible pour le protéger.
Y compris laisser derrière elle ceux qu’elle aimait.