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Critiques de Hermann Hesse (814)
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Eloge de la vieillesse

J'avais lu ce petit livre il y a quelques années. J'ai éprouvé le désir de le reprendre et il me parle avec plus de force, sans doute parce que j'ai pris de l'âge. Je le parcours en l'ouvrant au hasard sans ordre et c'est un bonheur. A chaque page sur laquelle je m'arrête je tombe sur un passage à méditer et retenir. Ce mélange de poèmes et de textes parmi les derniers de Hermann Hesse sont très émouvants et aussi apaisants.
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Le Loup des steppes

Le Loup des steppes est un roman de l 'écrivain allemand

Hermann Hesse .Ce dernier s 'est naturalisé par la suite suisse .Le livre fut publié 1927 .L 'auteur est un pacifiste et

un grand humaniste .Ce roman malgré qu 'il fût édité au

début du 20 e Siècle mais il a gardé toute sa fraîcheur et son éclat .Il s 'agit d 'un livre fort ,puissant et dense .Ce roman est précédé d 'une préface de l 'éditeur où il explique de quelle manière il est entré en possession du manuscrit .

le principal protagoniste du récit est Harry Haller .C 'est

un quinquagénaire qui vit seul car sa femme l 'a quitté . Il a un grand quotient intellectuel : QI .C est un surdoué .C 'est un introverti .Il évite ses semblables et ne sort qu 'à la tombée de la nuit pour vadrouiller dans la ville Il aime lire les livres de philosophie , il écoute la musique classique et aime la poésie .Il fuit les gens et pour cette raison il s 'est donné le sobriquet de Loup des steppes .Il a des pulsions suicidaires car il lui arrive de penser au suicide .Un soir craignant de passer à l 'acte ,il rentre dans une taverne .Là , il fait la connaissance d 'une pétillante jeune femme ,Hermine .Cette dernière prenant la vie du bon côté

s 'attachera à lui et l 'emmènera à danser , à boire et à

vivre comme ses semblables .

Avec la rencontre d ' Hermine ,Harry est devenu autre .

Il doit concilier les deux côtés qui coexistent en chacun de nous : la part animale qui est en nous et la part spirituelle . le Loup des steppes :Un chef-d-oeuvre !





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Siddhartha

Ce roman a des airs de conte et doit sans doute autant au « Zarathoustra » de Nietzsche qu’aux philosophies de l’Inde qui l’inspirent ; la quête du héros, Siddhartha, se faisant en dehors des maîtres et des doctrines. Celui-ci, fils de brahmane, rompt d’abord avec son milieu familial et la tradition qui l’anime. Il rejoint des samanas, c'est-à-dire des ascètes errants qui vivent de jeûnes et de mortifications dans la forêt ; mais au bout de trois ans il est confronté à la même insatisfaction et le détachement des ascètes lui apparaît comme une illusion. Puis il rencontre le Bouddha sans pour autant devenir son disciple. Kamala, une belle courtisane, l’initie aux jeux de l’amour et l’entraîne peu à peu dans une vie mondaine qui s’avérera de plus en plus destructrice. En dépit des richesses et des plaisirs, il se sent à nouveau tiraillé par la souffrance et une soif inextinguible. Il décide donc de quitter Kamala, avec laquelle il a eu un fils, et part vivre avec un passeur au bord d’un fleuve. C’est sur ces rives qu’il semble retrouver de plus profonds accords avec la nature et retrouver l’unité. Govinda, un ami qui l’avait suivi avec les samanas et qui avait ensuite rejoint les disciples du Bouddha, l’y retrouvera, étonnement serein et rayonnant.
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François d'Assise

Des olifants aux voix célestes, nous suivons l’aspirant chevalier qui se démet de ses rêves de grandeur et qui part sur les chemins pour trouver dans l’humilité, une sève qui le construit. Bientôt rejoint par de nombreux adeptes, François d’Assise prend alors conscience qu’il ne veut pas se constituer en dogme, ni s’assigner à résidence, mais bien s’en aller par delà les routes, prêchant, dormant ici et là, ses frères dans des huttes et officiant chacun à sa manière, puis s’en retournant régulièrement et fidèlement à Assise. Nous dirons qu’un tel rayonnement a pu marquer ses homologues, et particulièrement des artistes. Cela ne nous surprend pas comparé à la démarche similaire d’un créateur qui tend à se départir de certains automatismes pour atteindre à l’échelon supérieur, un état spirituel ou de grande concentration sur l’objet de création artistique.

D’ailleurs, la légende ne dit-elle pas :

.

― Quand saint François leur parlait ainsi, tous les oiseaux ouvraient leur bec et tendaient leur cou, ils étendaient leurs ailes, courbaient leur tête jusqu’à terre et lui disaient par leurs attitudes et leurs ramages qu’il leur procurait une très grande joie. Et saint François se réjouissait avec eux tous, il se délectait du grand nombre d’oiseaux, de leur beauté et de leur diversité, de voir aussi à quel point ils étaient affectueux et attentifs – ce pourquoi il louait avec dévotion le Créateur en eux.

.

Giotto qui était attaché à saint François d’Assise eut peint cela.

Nous nous demanderons alors pourquoi, ce saint-là plutôt qu’un autre fut-il si attachant ? C’est qu’il renonce à tout prestige ! Issu de la noblesse, il porte le titre de chevalier, une distinction qu’il a conquise et tant convoitée jadis. Mais malgré tout ou peut-être à cause de, nous ne savons pas, il décide de se consacrer et même de se marier avec Dame pauvreté. Au grand dam de son père, riche drapier, et de sa mère le trouvant trop dispendieux, il se fait ménestrel de Dieu, troubadour, prédicateur, pèlerin chantant.

Rien ne le dit ! Mais si nous revenons à Giotto et que nous le contemplons sur la toile ainsi nommée : « Saint-François prêchant aux oiseaux » il nous semble bien trouver là un début de réponse.

C’est dire, combien les amis de nos amis sont nos amis, fut-ce des oiseaux, le Loup des steppes ou en chemin, Peter Camenzind et Hermann Hesse.

Nous pouvons remercier Babelio de nous avoir permis cette tendre découverte.

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Demian

Une éternité que ce roman me tentait, tout en me faisant peur. A tort. Dès les premières pages, j’ai été pris par l’histoire de ce jeune garçon Émile Sinclair. Comme quoi, rien ne sert de baser son histoire sur des préjugés tant que je n’y aurais pas gouté. Un peu comme les bières allemandes. Il faut tremper d’abord ses lèvres avant d’y prendre un réel plaisir. Ce bouquin, c’est pareil.



Pourquoi cette appréhension ? Justifiée ou pas… Pour l'inconditionnel de Siddhârta que je suis. J'avais donc découvert l'auteur par son mysticisme orientale, qu’en allait-il être de ce Demian ?



Des années plus tard, ce roman m’a donc été envoyé, comme ça. Juste parce que je ne l’avais pas lu, juste parce qu’il avait marqué profondément l’âme d’une jeune lectrice de 17 ans. 17 ans après – ou presque – cette généreuse lectrice, je le découvre donc à mon tour. Il était temps, le temps presse, les lectures s’amoncellent, et les attentes de plus en plus ardentes tant les envies sont là, à portée de mes doigts (et notamment du majeur). La pression, même allemande, devient tentatrice. L’heure donc est venue pour y tremper ses lèvres.



Émile Sinclair, jeune garçon, tout juste dix printemps, une maison un peu bourgeoise, un esprit un peu bohème, protégé dans son cocon familial. Que peut-il lui arriver dans ce bas-monde ? Certainement pas grand-chose, sa voie semble toute tracée dans la lignée familiale. Sauf que la vie peut réserver quelques surprises. Et notamment une rencontre. Celle avec Max Demian, un énigmatique camarade. Et de ce regard, son monde s’en trouvera chamboulé.



Les années passent, coulent comme le fleuve sortant de son lit, comme la bière fuyant de son tonneau. Émile grandit, rencontre, expérimente. Le lycée, l’université, les cabarets et les filles. La vie de l’adolescent déroule ses aléas, mais avec toujours l’image gravée de Demian. Une vie moins lisse qui ne cesse d’osciller entre le Bien et le Mal. Dieu ou Démon. Lumière ou ténèbres. Il en appelle à Abraxas pour définir son chemin. En chacun de nous, l’élément divin partage sa lumière avec l’élément démoniaque. Et chaque nouveau pas dans la vie amène ses doutes, ses interrogations, ses questionnements. Mais c’est à ce prix-là, celui des incertitudes et des ambigüités, que le jeune Sinclair devrait forger sa vie. Une vie presque de solitude où chaque apparition de Demian provoque un changement de trajectoire.



Les dernières pages se sont tournées. Des images en tête, celle du jeune Sinclair, celle de Max Demian, celle d’Ève, la mère de Demian. Des fragrances de vie que je ne suis pas prêt d’oublier. Je me rends compte que ce bouquin devra être relu une seconde fois, peut-être même une troisième pour percevoir toute la richesse de ses thèmes. L’éducation, la musique, l’art, mais aussi l’amitié et l’amour. La bivalence des sentiments qui transforment un être, le parcours initiatique d’un garçon à travers une rencontre, celle qui croise en chemin le regard d’Abraxas, ange et démon bienveillant. Comme « Siddhârta », je relirai « Demian » parce qu’il peut m’apporter beaucoup plus que de simples mots couchés sur une feuille de papier, parce qu’il parle de l’intérieur et qu’à tout âge, il rappelle aux hommes l’ambigüité d’une vie entre le Bien et le Mal. Et à accepter l’œil d’Abraxas sur son épaule.
Lien : http://leranchsansnom.free.f..
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Knulp

Je suis en train de relire Knulp après l'avoir énormément apprécié il y a 17 ans : un petit (115 pages) chef d'oeuvre.

Un homme vagabond, libre, désinvolte et désintéressé, voici le portrait de Knulp. Personnage attachant et attirant, empreint de liberté et de rêves qui met de côté les conventions sociales. Un grand moment de réflexion sur la solitude et l'échec au sens large.

A lire et relire.
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Siddhartha

Il est toujours difficile de s'attaquer à un monument de la littérature classique, surtout lorsqu'on a repoussé cette lecture, de manière inconsciente, car on sentait qu'il y avait un "bon" moment pour le faire.



Ce conte initiatique universel et puissant prend tout son sens lorsqu'on a l’esprit grand ouvert à poser un regard différent sur l’humanité, comme si l’on l’observait depuis un monde infiniment différent.



Dans les enseignements des sages, quels qu'ils soient, l'impitoyable détachement de soi-même est la clé de voûte de l'art de la philosophie de la quête de soi.



Il faut apprendre à enlever les pelures pour se retrouver tel que l'on est véritablement.

Il est parfois nécessaire de s'avilir pour s'élever, de succomber au péché pour renaître à la vie.



Le grand cheminement de ce roman implique que sans avoir éprouvé les souffrances humaines nul homme ne peut entrer en communion totale avec l'univers.



Siddhartha nous apprend à nous méfier des doctrines et des maîtres, car il n'existe aucune doctrine qui soit parfaite, les choses ne sont pas toutes blanches ou noires et le nirvana n'est pas toujours l'opposé du samsara.



Sa vie en quête de la meilleure version de lui-même nous enseigne que lorsqu'on cesse de lutter contre le destin, on ne souffre plus, ou beaucoup moins.

C'est au contraire notre manière de vivre qui détermine notre élévation et nos actes parleront toujours plus fort que nos croyances.



L’écriture d’Herman Hesse est recouverte d’une couche de vernis, impénétrable, comme s’il n’avait pas l’intention de tout dévoiler pour mieux inciter à la réflexion.





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Le Loup des steppes

Lu dans le cadre du Challenge Nobel



Je n’avais pas encore dépassé la 10ème page du Loup des steppes que déjà je me disais « waow, c’est du lourd ». Vous m’auriez dit « c’est un peu court, jeune fille », et je conviens de suite avec vous que cette expression un brin familière contraste fortement avec le style ultra-classique de l’écriture. J’aurais dû dire quelque chose comme « il suffit d’avoir parcouru quelques lignes de cette œuvre pour comprendre qu’on a affaire à un récit d’une richesse inouïe, et que même en le relisant à de nombreuses reprises, on y découvrirait chaque fois quelque chose de nouveau ».

Certes. Par où, dès lors, commencer cet avis ? Comment oser même le commencer, tellement il semble difficile de résumer ce roman si ample ? Forcément, on risque d’oublier quelque chose.

Commençons donc par les faits. Nous sommes dans les années 1920, dans une petite pension qui fleure bon la Germanie, et dans laquelle réside Harry Haller, la cinquantaine.

Harry est un intellectuel de haut vol, ou qui se considère comme tel, antimilitariste, et affligé d’un complexe de supériorité consternant, par rapport à l’hypocrite classe bourgeoise, qu’il méprise en raison des penchants de celle-ci pour les futiles petits plaisirs de la vie.

Harry est un personnage aigri, grincheux, nombriliste qui cache sa misanthropie sous un vernis d’affabilité et de civilisation.

Harry est un loup solitaire qui ne s’assume pas, qui se prend trop au sérieux dans sa quête d’absolu, recherchant désespérément le bonheur dans une sorte de pureté intellectuelle immortelle, détachée de toutes les contingences quotidiennes.

Harry est un naïf, mais il se rend bien vite compte que cet état lui est inaccessible, tiraillé qu’il est par sa propre part d’ombre, celle qui l’attire irrésistiblement vers une animalité qu’il juge décadente et indigne de lui.

Harry se sent donc schizophrène, et souffre le martyre, au point d’envisager le suicide.

Une nuit d’errance à travers la ville le conduit par hasard (est-ce vraiment le hasard ?) devant la porte du Théâtre Magique (« seulement pour les fous »). Il y rencontre une étrange jeune femme, Hermine, qui pourrait bien être son double féminin. Et la voilà qui entraîne Harry dans un tourbillon, le tourbillon d’la vie, comme dirait Jeanne Moreau. Hermine lui apprend à danser, à apprécier le jazz, lui qui ne jure que par Mozart, à séduire les femmes, à goûter alcools et drogues pour mieux lâcher prise.

Le chemin est difficile pour Harry, qui culpabilise, souvent tenté de retourner à sa vie d’ermite. Mais il se laissera apprivoiser et guider sans trop résister, jusqu’à… Jusqu’à quoi, d’ailleurs ? Cela reste mystérieux pour moi. Je ne suis pas certaine d’avoir compris ce qu’Hermann Hesse a voulu dire. Tellement de thèmes parcourent ce roman, et tellement d’interprétations en sont possibles, qu’il me laisse perplexe.

On sent bien le climat pessimiste de l’époque, après la tuerie de 14-18 et avant la « drôle de guerre » dont, insidieusement, on commence à poser les jalons outre-Rhin. On comprend bien également que l’auteur se livre à une critique féroce des mœurs décadentes de cette période, où on ne respecte plus grand-chose, où on se contente de consommer sans se fatiguer à réfléchir (thème actuel s’il en est…). On voit bien aussi le dilemme d’Harry avec la métaphore du loup des steppes, l’opposition raison/état de nature. Dilemme qui se complique quand Harry comprend que sa personnalité n’est pas seulement double, mais multiple, comme quand on se regarde dans un miroir brisé.

Je n’ai pas réellement adhéré à l’univers fantastique du Théâtre Magique je n’en ai pas compris le sens. Le message est-il qu’il faut se réfugier dans les drogues pour ne plus souffrir ? qu’il faut prendre la vie avec légèreté sans se poser de questions ? qu’être trop sérieux revient à être hypocrite ?

Je n’ai pas trouvé les réponses, dans cette atmosphère lourde, étouffante, entre onirisme et psychanalyse, entre Kafka et Nietzsche. Trip sous acide d’une lost generation avant la date ?

En tout cas, difficile de s’attacher à ce personnage en pleine crise existentielle.

Je n’ai peut-être rien compris, mais je trouve que ce Loup a mal vieilli…

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Le Loup des steppes

Harry désabusé

Dans sa solitude

Loup des steppes

Proche de la mort

Qu'Hermine apprivoise

Et rend au monde

Joyeux et drôle

Enfin armé contre l'absurdité du monde,

contre ses principes et la vanité de sa morale

Mais pour combien de temps ?

Toujours, on s'interroge

A la lecture de ce chef-d'oeuvre

Sur ce qui nous nous retient à la vie

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Narcisse et Goldmund

D’un côté : Le religieux: science , vie monastique rigoureusement réglée, vertu, aspiration à l’intellect, méditation et ordre, prière et quête spirituelle absolue: Voici Narcisse.



De l’autre : sensualité , appel des sens, amour des femmes , besoin d’indépendance, vagabondage , passions violentes ,jouissance de la vie et de la chair alliée à la puérilité de la vie des vagants , révolte contre la loi et la raison, nature d’artiste et de créateur, usage des mains pour la sculpture, difficultés des débuts et habileté qui allait toute seule: Voici Goldmund.



C’est dans l’Allemagne du Moyen Âge qu’Hermann Hesse situe son histoire .



Ou les deux FACES d’ amis aussi différents que possible : en réalité les deux visages de l’homme celui de la pensée et celui de l’action, à la fois complémentaires, et dissociées.



Un ouvrage bouleversant , riche d’émotions à la profondeur psychologique sans pareille , bien au delà de sa portée spirituelle et universelle.



C’est un hymne philosophique vibrant entre quête de l’absolu et juste manière de trouver sa voie!

Un équilibre bien fragile.

De la difficulté à nous, HUMAINS à vivre des aspirations contraires, rattachées à notre nature profonde.

Une œuvre magistrale , majeure , unique , lumineuse , une sorte d’épopée initiatique qui dormait depuis longtemps dans ma bibliothèque , alliant découverte des sens, amitié et spiritualité , ainsi que cheminement ardu dans la vraie vie !



La quête éperdue , vitale, de SENS à la recherche du «  Beau » .

Une écriture élégante imprégnée par l’ardent désir de conciliation entre spiritualité et animalité .

Quel talent !

On en ressort très ému !

Narcisse le penseur , Goldmund l’artiste jouisseur !

Deux pôles opposés pourtant !

Différences effacées et conciliation des contraires .

Ne faire «  qu’un cœur de deux cœurs » ?

Périlleux , âpre et sublime.

Je dois avouer que très longtemps, la 1ère de couverture , austère , n’attirait pas mon œil , puéril, non?
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Les contes merveilleux

"N'importe quelle apparition sur la terre est une image et une image est une porte ouverte à travers laquelle l'âme, quand elle est prête, peut entrer dans le coeur de l'univers où tout ne font qu'un, toi et moi, Le jour et la nuit. Au cours de leur existence, tous les êtres passent de temps en temps devant la porte qui ouvre sur la voie, chacun se dit un jour ou l'autre que tout ce qui est visible est image et que derrière l'image se trouve l'esprit et la vie éternelle. Mais peu nombreux sont ceux qui passent la porte et abandonnent l'apparence séduisante pour la réalité, seulement pressentie de l'intérieur ." p.127

Une citation tirée d'"Iris", donne l'esprit de ces quinze contes merveilleux qu' Hesse écrivit de 1910 ( à dix ans) à 1930, le dernier datant de 1953. Ces histoires imprégnées de surnaturel et d'absurde, non dénuées d'humour, nous entraînent dans les tréfonds de l'âme humaine en quête de sagesse et de paix, peinant à reconnaitre le beau, le merveilleux dans la simplicité originelle. Une simplicité résidant dans la sensibilité à sentir les rapports mystérieux entre notre propre personne et l'univers qui l'entoure, éprouvée naturellement dans l'enfance, mais que la maturité venue, on oublie et abandonne très tôt et pour toujours; un monde intérieur qui est la véritable essence de notre être.

La magie de ces contes tient sans aucun doute à la prose de Hesse qui sans propos moralisateur, sans épargner les maux de la vie, nous invite à travers ses propres yeux à un voyage initiatique pour retrouver la foi en l'homme et l'éternité,

s'imprégner des beautés de la nature et de ses petits miracles saisonniers, un monde

où s'émerveiller face à ce qu'on prend pour acquis portera plus de vérité et d'harmonie pour avancer.

Une lecture qui fait du bien à l'enfant qui sommeille en nous.





"-Bel oiseau, où donc est le bonheur ?

-Le bonheur, répondit l'oiseau en riant de son bec doré. Le bonheur, ami, est partout,

dans la montagne et la vallée, dans la fleur et le cristal."

( Les métamorphoses de Pictor)

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Siddhartha

l''écrivain Herman Hesse : 1877-1962 , est à la fois peintre , romancier ,essayiste et philosophe .C 'est aussi un grand humaniste et pacifiste .Il est issu d 'une famille de missionnaires chrétiens de profession protestante . Sa mère est née en Inde . Ce préambule est nécessaire car cela va expliquer l 'intérêt de l 'auteur pour la pensée , les religions de l 'Orient .

Durant sa jeunesse , il va abandonner tout les biens matériels et quitter le domicile parental et vivre en ascète

avec ses compagnons de route .Il fait des rencontre et observe et s 'observe lui-même qu 'est-ce qui a changé en lui spirituellement car il veut connaître l 'extase et atteindre le stade final caractérisé par le " nirvana' où il atteint spirituellement le haut degré de sagesse .

Siddharta après avoir essayé toutes les pratiques des gourous : il arrive à la conclusion qu'il faut essayer autres

choses pour arriver à la Sagesse .Alors il va faire l 'amour et s 'adonner même à la débauche !

Il quitte ce monde et descend juqu 'il arrive à une rivière et fait la rencontre du passeur qui fait aux gens de passer d'une rive à l 'autre et là Siddartha remarque la grande

sérénité qui se dégage de cet homme .

Il comprend que la sagesse ne peut être enseigner comme l 'histoire ou la géographie et qu 'il s 'agit d'apprendre alors que pour arriver et atteindre la Sagesse : ce chemin nous devons le faire nous-mêmes

sans l 'assistance d 'un maître à penser ou d 'un gourou !

Un très beau livre et une forte et intéressante lecture .























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Le Jeu des perles de verre

C’est la deuxième fois que je lis ce roman. Je suis un grand amateur Hermann Hesse. Je pense à la Tholos de Delphes au pied de laquelle j’ai autrefois dormi. Magister Valet livre traduit par Jacques Martin. Calmant Lévy. La cohue ou des alignements de perles multicolores sur un boulier rustique. L’âge de la page de variétés. La musique jouait un rôle déterminant dans la vie de l’Etat et de la cour. Joculator. Avertissement chinois. Le théâtre magique comme dans le loup des stepppes. L’arrivée dans le monastère les Frenes me fait penser à l’Orniere la maison de l’hellas. Les douces brises se sont éveillées. Des écoles de Castalie. Ce livre ne m’a été conseillé par personne. La vérité se vit mais ne s’enseigne pas. En fait et ce n’est pas nouveau, je decouvre ce roman. J’ai moi aussi essayé d’imaginer ce jeu. Notre jeu est une discipline. Dans le Vicus lusorum ou il y a un caractère encyclopédique. L’amor fati domine. Le maitre d’école est le bois de hêtre orgueilleux. Famulus Designori, je ne sais pas simplifier ma critique. ! Joseph ! L’ars moriendi est un art de perir. La maya, la maya.
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Le Loup des steppes

J'ai découvert Hermann Hesse et le " loup des steppes " à travers une critique de Nastasia.B.

Son résumé m'a donné envie de me plonger dans le loup des steppes et dans la littérature allemande.

" le loup des steppes " est l'histoire d'un homme qui souffre, égaré, perdu dans un monde qu'il ne reconnaît plus.

Harry Haller a la cinquantaine, issu de la bourgeoisie il loue une chambre chez une vieille dame.

Harry est cultivé, Goethe, Nietzsche, Mozart, Bach....

Harry se sait malade, il erre de plus en plus dans les rues pour finir dans une taverne. Comme chassé de sa meute il devient peu à peu un vieux loup solitaire, sans amis ni amour.

Au détour d'une ruelle Harry se voit offrir "un traité sur le loup solitaire " il se plonge dans la lecture du traité et se voit expliqué sa maladie, sa pathologie une bipolarité, mi homme mi loup, ses tendances suicidaires...

Sa rencontre avec Hermine, la découverte d'un nouvel univers, la danse, le jazz, le théâtre magique de Pablo.

Un merveilleux roman " réservé aux insensés ", un grand moment de lecture.
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Knulp

Knulp est un roman court publié en 1915 par le grand écrivain allemand naturalisé suisse , Hermann Hesse .Ce dernier est connu comme pacifiste ,poète ,peintre .Il s 'agit d ' un romancier de grande renommée .

Son roman ,Knulp narre l 'existence d 'un homme qui sort

de l 'hôpital .Il est vieux , usé , fatigué par ses multiples errances et la maladie , la tuberculose .

Knulp est une personne très attachée à sa liberté .Il est contre le conformisme et les conventions sociales et tout ce qui entrave la liberté .Il est contre les dogmes et il n 'est affilié à aucune chapelle .

Ce roman on le lit comme une apologie de la liberté ,de la désinvolture . Il s 'agit d 'un dilettante , un homme désintéressé . Il mène une vie de bohémien : il veut vivre libre comme le vent .

A la fin du récit ,, faisant le bilan de sa vie , Knulp dialogue

avec Dieu .Il meurt apaisé dans la neige .

Un très beau livre dédié à la Liberté !

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Une bibliothèque idéale

[ mai 2013... mon billet maigrichon de l'époque : "Hermann Hesse réalise le catalogue d'une bibliothèque de littérature universelle, et dans un même temps nous décrit ses coups de coeur, ses découvertes, ses choix...personnels" ]

Chronique reprise ce 20 septembre 2019, en retrouvant des notes sur ce livre très apprécié [Relecture le 17 mars 2015... ]Texte incroyable qui nous secoue de la plus belle manière...qui apostrophe le lecteur paresseux ou pas assez motivé que nous pouvons être !!!



"Lire d'un oeil distrait, sans réfléchir, revient à se promener les yeux bandés dans un beau paysage. Il ne faut pas lire non plus pour s'oublier et oublier la vie de tous les jours. Non, la lecture doit nous permettre de reprendre solidement en mains notre propre destin avec davantage de conscience et de maturité." (p.88)



Il nous fustige pour lire et pas seulement pour avoir un "vernis culturel" ou nous distraire. Hermann Hesse nous suggère impérativement...de lire moins, mais plus en profondeur... J'ai bénéficié en quelque sorte de cette "suggestion impérative" en refaisant avec une attention accrue cette lecture originellement parcourue trop superficiellement !!!



Tout au long de ce texte jubilatoire, l'auteur du "Loup des steppes" contrairement au titre prometteur d'une liste -miracle à laquelle on peut s'attendre, cette fameuse "Bibliothèque idéale"...H. Hesse nous la démolit d'un revers de la main !! Car il n'y a pas de " bibliothèque idéale mais une bibliothèque unique que chacun se construit, élabore selon ses exigences, sa personnalité, ses rêves, ses curiosités...et je ne peux m'empêcher de vous résumer une anecdote trop savoureuse de l'auteur lors de sa première lecture De Balzac, franchement rédhibitoire, qui l'a, selon ses propres mots franchement écoeuré... Même les chefs-d'oeuvre, les grands classiques peuvent être "indigestes" !!?



H. Hesse nous régale de ses passions, préférences multiples, dont celles pour le 18e littéraire allemand, la spiritualité, son goût pour l'Inde, la Chine, ses mouvements d'humeur contre les solliciteurs abusifs, de tous poils, soumettant leurs écrits à leurs aînés reconnus, dont ils exigent une évaluation précise de leur future renommée littéraire !!!

Hesse, l'homme-écrivain- artiste peintre...aux mille curiosités pour une littérature universelle, parle aussi merveilleusement d'une littérature, "outil unique" de civilisation et d'élévation spirituelle... contre l'esprit guerrier, belliqueux de l'HUMAIN



"On se moque parfois dans notre petit pays de la surproduction de livres que l'on constate aujourd'hui. Mais si j'étais un peu plus jeune et vigoureux, je consacrerais toute mon énergie à publier et éditer des livres. C'est oeuvrer pour la perpétuation de la vie spirituelle. Nous n'avons pas le droit d'attendre un hypothétique redressement des pays belliqueux..." (p. 122)



Je finirai sur les dernières lignes de ce texte inconfortable car exigeant, où Hermann Hesse associe "Littérature et spiritualité ". L'idée même que l'action de LIRE induit l'action, la réflexion, l'exercice de son esprit critique et la faculté permanente de "Remise en question" !!



Si je faisais une nouvelle relecture, d'autres réflexions s'ajouteraient à celles-ci, ayant , moi, Lecteur, évolué, changé ... depuis !!...Un vrai livre de chevet à lire, relire, reprendre au hasard ...

J'achèverai sur cette phrase extraordinaire qui dit l'infini de cette magie du Livre : " le monde des livres est le plus grand de tous les mondes que l'homme n'a pas reçus de la nature mais tirés de son propre esprit. " (p. 93)

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Demian

H. HESSE - Prix Nobel 1946



" La vraie mission de tout homme est celle-ci : parvenir à soi-même. "

Telle pourrait être, selon moi, la phrase emblématique de ce court roman qui relate la jeunesse d'un jeune allemand, Émile Sinclair, de la sortie de l'enfance à l'âge adulte au début du XX ème siècle, ses tourments et ses questionnements d'adolescent.



À 10 ans, Émile quitte peu à peu le monde rassurant et paisible de sa famille à la vie très ( trop ? ) codifiée pour découvrir " l'autre monde ", celui de l'extérieur, de la violence, de la souffrance, du mensonge, " le monde bruyant, aux couleurs crues, le monde sombre et violent"que ses parents avaient jusque là soigneusement contenu en dehors du cercle familial. Le choc est brutal ! Il traverse, surtout avec l'aide de Demian, plus mûr et plus âgé que lui, des épreuves, plus ou moins pénibles, teste ses capacités physiques et psychologiques et finit par admettre que :

" Ce qui me faisait du bien, c'était la lente découverte de moi-même, la confiance croissante en mes propres rêves et pressentiments, et la révélation progressive de la puissance que je portais en moi. "



Voilà résumé le riche propos de Hesse, largement influencé sans doute par la découverte de la psychanalyse, et qui réussit à émailler le récit, probablement très auto-biographique, de réflexions philosophiques sur la connaissance de soi. C'est admirablement écrit, construit, et le plaisir de lecture est réel.

Mais, petit bémol personnel : si j'ai trouvé très intéressant le cheminement, les excès adolescents et les réflexions du jeune Émile, ballotté entre ombre et lumière, bien et mal, j'avoue n'avoir apprécié que très modérément les références mystiques dont Hesse est assez friand en particulier dans la deuxième moitié du roman ( la marque des élus sur le front, les pouvoirs spéciaux...), elles décrédibilisent un peu pour moi...le chef d'œuvre !



Challenge Nobel : 15 oeuvres à lire sur deux ans ! Ma première lecture !

Grand merci à Gwen21 pour cette initiative qui m'a permis de m'orienter vers un Nobel que je ne connaissais pas et nourrir agréablement mon insatiable curiosité.
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Narcisse et Goldmund

C'est une pépite. Un objet littéraire comme on en rencontre peu, accessible et profond.

Ce roman de 1930, sous estimé avec seulement 63 critiques à ce jour, recouvre le thème de l'amitié dans un Moyen Âge germanique où la mort est omniprésente, mais si ce n'était que cela...



Les opposés s'attirent. Ce fait est mis en pratique quand Goldmund et Narcisse se rencontrent dans le pensionnat du monastère de Mariabronn, l'un est un élève rêveur, l'autre est un jeune professeur qui tire son statut, et beaucoup d'orgueil, de ses connaissances sur Aristote et Saint thomas d'Aquin. Mais, dans le silence de la prière et de la spiritualité souffle dans les interstices des murs du cloître un air de liberté.

Le roman, faisant la part belle à l'aventure, se concentrera sur l'imprévisible Goldmund.



Aventure et recherche de soi sont les moteurs du récit.

Il oppose l'errance et la propriété mais aussi la recherche de l'autre et la peur de l'autre. En effet, le bon Herman Hesse constate que le propriétaire redoute le vagabond car il lui rappelle son implacable inclinaison vers la déchéance et la mort.



Indépendance, instinct et instabilité se révèlent dans le monde primitif du vagabond soumis à la providence qui lui octroie soleil, pluie, neige, froid ou chaleur.

Pour le jeune homme sûr de sa force et de sa beauté, la recherche de nourriture et de rencontres féminines sont des besoins du corps qui, assouvis, ne lui permettent pourtant pas de se révéler pleinement.

Voilà la quête: quel sens à donner à sa vie?



Des réponses seront peut-être trouvées sur les routes de l'aventure qui se lie au vice , de la sagesse liée à la monotonie ou bien de l'art qui pourrait transcender cette obscure peur ancrée en certains d'entre nous.



Herman Hesse m'a paru beaucoup plus lisible que dans "Le loup des steppes", ses réflexions sur l'être humain souhaitant, même inconsciemment, que quelque chose lui survive, sont bouleversantes.



Une splendide découverte soufflée par Babelio et ses généreux contributeurs.
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L'ornière

Premier livre de Hermann Hesse que je lis. C'est un roman d'apprentissage, un livre de jeunesse. Cet écrivain allemand, naturalisé suisse (1877-1962) à eu le prix Nobel en 1946. Ce roman est paru en 1906.

Hans Giebenrath est un jeune garçon pas comme les autres dans son village de Souabe. C'est un surdoué et fait la fierté de son père veuf et de ses professeurs. Il aime beaucoup apprendre mais ne déteste pas non plus les balades dans la nature en rêvassant ou les parties de pêche près de chez lui. Victime de l'ambition de ces adultes bien pensants qui profitent et tirent partie de la réussite future de cet enfant, Hans est promis à de grandes études et passe le concours pour rentrer au séminaire de Tubingen. Rapidement, il fait la fierté de ces enseignants, mais les rencontres qu'il va faire, vont changer les choses...

Je ne vous en dirait pas plus pour ne pas dévoiler la suite du récit.

L'auteur, Hermann Hesse, s'est librement inspiré de sa vie, c'est un règlement de comptes qui montre la difficulté de trouver sa place dans l'environnement familial et ensuite dans le monde.

Un bien beau récit, élégamment écrit avec des descriptions à n'en plus finir mais si agréable à lire.

Je ne peux que vous le conseiller.
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Le Loup des steppes

Ce livre est un véritable trésor...

Une pépite d'humanité. Un conte philosophique... Goethe, Mozart, Nietzsche évoqué et partout en filigrane...

Une lecture enthousiasmante et rêveuse. Une écriture audacieuse et marquante...

Ainsi, une lecture à ne pas manquer pour qui est touché par la vie et par la figure de l'enfant, créateur...



"Vous devez vivre et apprendre à rire. Vous devez apprendre à écouter cette satanée musique radiophonique de la vie, à vénérer l'esprit qui transparaît derrière elle, à vous moquer de tout le tintamarre qu'elle produit. C'est tout ; on ne vous demande pas plus."
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