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Citation de lanard


lanard
16 décembre 2012
Dans quel but les Siamois et les Laotions chassaient-ils encore les rhinocéros avec tant d'ardeur à la fin du siècle dernier? C'était avant tout pour en décrocher la corne dont la valeur représentait une fortune.
Une belle corne de rhinocéros valait au moins 2;000 ticaux, ce qui représentait plus de 3000 francs-or. Et le prix de la vie d'un indigène était de 25 francs par mois au maximum.
La capture d'un jeune rhinocéros vivant pouvait quintupler cette somme. A ce butin, venait s'ajouter une venaison copieuse et de premier choix. Les chasseurs la découpaient, la fumaient sur place et l'emportaient avec la peau dont la valeur commerciale n'était pas à dédaigner.
Les acheteurs de cornes ne manquaient pas. Les Chinois, nombreux au Siam, les exportaient dans leur pays quand elles n'avaient pas été accaparées par la consommation locale. Cette consommation était d'ordre purement pharmaceutique. La poudre de corne râpée entre, en effet, dans une foule de préparations toutes plus merveilleuses les unes que les autres.
D'après les Annnales du SIam, les ambassadeurs du roi, qui vinrent à Versailles au XVIIè siècle offrirent à Louis XIV, de la part de leur souverain, cinq cornes de rhinocéros cerclées d'or. On ne dit pas, de notre côté, si Louis XIV usa de cette panacée.
Ces même Annales nous apprenent que l'on exportait 1000 cornes par an au XVIIè siècle; 500 au xviiiè et qu'en 1835, ce chiffre était tombé à 60 cornes et 100 peaux. Les statistiques sont muettes à la fin du siècle dernier. Sans doute les chasses suffisaient à peine à l'approvisionnement du pays.
Si on ajoute à cette exportation du Siam celle de la Birmanie qui était importante, et celle de la Cochinchine qui l'était moins, il n'est pas exagéré de supposer que l'on à tué, entre les XVIe et XIXe siècles, trente mille rhinocéros. C'est plus qu'il en faut pour anéantir une espèce déjà peu prolifique. N'oublions pas non plus que les rhinocéros n'ont pas toujours une corne. Il leur arrive parfois de la perdre et d'attendre philosophiquement qu'il leur en pousse une deuxième. D'autres, enfin, n'en ont pas du tout. On tuait donc plus de rhinocéros que l'on ne râpait de cornes.
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