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Citation de mfrance


Lafe buvait un demi-litre de bourbon par jour. Pas de celui que l'on vend dans le commerce, mais une panacée de sa fabrication à base de déchets provenant d'une petite distillerie qui était bien contente de se débarrasser de ses rognures. Lafe avait le regard d'aigle de Davy Crockett et ne porta jamais de lunettes avant l'âge de quatre-vingt-quinze ans. Il se tenait droit comme un poteau télégraphique, dont il avait d'ailleurs presque la taille.
Comme mon grand-père et ma grand-mère ne parlaient pas l'anglais, ils ne trouvèrent aucun engagement dans les théâtres américains. Aussi curieux que cela puisse paraître, il n'y avait pratiquement jamais d'offre de travail pour un ventriloque germaniste et une harpiste chantant la tyrolienne dans une langue étrangère.
Lafe, déçu par l'accueil des théâtres du Nouveau Monde se résolut malgré lui à abandonner la scène. Pour une raison demeurée inexpliquée, il choisit un métier aussi éloigné du spectacle que possible. Après mûres réflexions, il décida, sans rien y connaître, de devenir réparateur de parapluies. Vu le nombre de parapluies qu'il répara il ne fait aucun doute que cette année là fut la plus sèche de toute l'histoire des services météo de New-York. Il répara en tout et pour tout en une année civile, sept parapluies pour la mirifique somme de douze dollars et cinquante cents. Somme non négligeable, mais insuffisante pour faire vivre un ménage dans le luxe. Pansant ses blessures d'amour-propre, Lafe décida d'abandonner le métier et d'embrasser une nouvelle carrière : il choisit de ne plus jamais rien faire jusqu'à sa mort, quarante neuf ans plus tard.
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