Entretiens sur KTO à propos de Géréon Goldmann et de son livre "Un franciscain chez les SS"
Je suis aujourd'hui un vieil homme malade. Mais ma conviction demeure plus ferme que jamais: tous les événements de nos vies sont sous la Providence bienveillante et souvent incompréhensible d'un Amour éternel. Joie et souffrance, succès et échec, maladies et infortunes de toutes sortes, tout concourt au bien, et même à ce qu'il y a de meilleur pour nous, pourvu que nous gardions en nous l'assurance que Dieu nous voit, qu'il nous entend et qu'il nous aime, pourvu que nous nous tournions vers Lui.
La prière et la sainte Eucharistie: voilà le pont qui nous relie à Lui.
Himmler était ravi et il s'écria: "Bravo, nous avons besoin de tels soldat, je vous enverrai à l'école d'officiers!" On entendit alors la voix claire de Roger: "Reichsfürher, ce n'est plus possible, je suis déjà aspirant et depuis trois ans je suis les cours de la meilleure et la plus célèbre école d'officiers du monde. Mon unité, c'est l'ordre franciscain!" Cette réponse fit l'effet d'une bombe, Himmler parla avec ses officiers et Roger reçu lors de rentrer dans le rang.
Finalement,l'un des hommes en civil me demanda si j'étais un "noir" ou un "brun", le noir étant la couleur des prêtres, le brun celle des nazis. J'avais la plus grande difficulté à garder mon sérieux, néanmoins je lui répondis sans sourciller: "je suis un brun". Surprise! La question suivante ne tarda pas: "quand êtes-vous entré au parti?" Je répondis: "je suis entré chez les bruns en 1936".
-Où donc?
-À Fulda, au monastère des Franciscains, ils portent l'habite brun depuis 600 ans, depuis bien plus longtemps que les bruns d'aujourd'hui, vous en conviendrez.
-"C'est un refus d'obéissance", dit-il en fulminant. "Si vous ne vous exécutez pas immédiatement, vous serez pendu le premier!" je ne bougeai pas, il donna l'ordre aux soldats, qui restaient la muets, de me pendre le premier à l'arbre. Ils ne savaient que faire, personne ne faisait mine de bouger, cela acheva de mettre l'officier en rage. Il cria: "Mutinerie! Je vous traduirai devant le conseil de guerre!" À cet instant, on entendit le bruit d'une voiture. Dedans était assis le général qui m'avait remis de sa propre main la croix de fer quand j'avais sauvé des blessés sous le feu.
"Holà, mais que faites-vous la haut?"
"Patrouille pour le paradis, je monte le premier au ciel!" lui criai-je.
Un autre [officier SS] demanda si j'étais «noir» ou bien «brun». Chacun savait que le noir est la couleur des prêtres, et le brun celles des nazis. Sans sourciller, je réponds fermement : « Je suis un brun.» Surprise. « Quand êtes-vous devenu membre ? » demandèrent-ils. Ils voulaient dire « membre du parti ». Je répondis que j'avais rejoint les bruns en 1936.
« Où donc ?
- Au monastère des franciscains à Fruda. Ils portent l'habit brun depuis six cents ans, depuis beaucoup plus longtemps, vous le reconnaîtrez, que les bruns d'aujourd'hui.»
Jamais [...] je ne me suis servi d'une arme. Je voulais être prêtre. Pour moi, tuer n'était pas compatible avec cette vocation. Assis sans rien faire dans mon abri, j'entendais les appels au secours des blessés. [...] A un moment, je n'y tins plus et courus sur la ligne de combat. C'était une course à la mort , comme on me le dit après coup. A droite, à gauche, devant, derrière, ce n'était qu'explosions d'obus et salves de mitrailleuses. J'ignore comment je traversai tout cela. Pourtant, je réussis à plusieurs reprises à ramener des blessés du milieu de cette tourmente - avec l'ennemi à trois cents mètres de nous.
Mes camarades séminaristes durent suivre la division en Russie et sont presque tous tombés devant Léningrad. Comme me le narra un fidèle camarade qui, blessé, en réchappa, on les avait intentionnellement placés en première ligne...
Dans de nombreux passages, l'Écriture déclare que celui qui prie au nom de Jésus sera exaucé, car Dieu ne laisse aucune de nos prières sans réponse. Je suis la preuve vivante de la vérité de ces paroles.