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Critiques de Georges Simenon (2980)
Une confidence de Maigret

Un très bon Maigret, construit de manière originale puisque c'est rétrospectivement qu'est racontée l'histoire. Notre commissaire est donc le personnage principal mais aussi le narrateur du récit.

Encore une fois, Simenon nous offre le portrait d'un Maigret très humain, qui ici fait face comme il peut aux difficultés de la justice...
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Une confidence de Maigret

Maigret se confie à son ami le Dr Pardon; à travers une enquête passée, le commissaire évoque la peine de mort.

Un Maigret mélancolique , c'est superbe.
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Une confidence de Maigret

Un Maigret qui sort de l'ordinaire car il évoque l'erreur judiciaire vraisemblable mais non prouvée. Tout commence dans la salle-à-manger des Pardon, autour du gâteau de riz que l'épouse du médecin, qui n'ignore pas l'intérêt du commissaire pour ce dessert, prépare une fois par mois. Le temps a passé, Aline, la fille du couple, est désormais mariée à un vétérinaire et attend même un bébé pour lequel Mme Maigret tricote une brassière. Un coup de fil vient interrompre le paisible repas : la femme d'un tailleur polonais en phase terminale qui ne sait que faire, son époux refusant d'aller mourir à l'hôpital et les médicaments qu'il reçoit chez lui ne suffisant plus devant le cancer vainqueur. Je n'ajoute rien à la description : vous n'avez qu'à imaginer cette agonie de cinq jours dans un misérable deux-pièces où s'entassent sept personnes dont un mourant, une femme enceinte et cinq enfants : cela devrait suffire.



La vie d'un médecin de quartier n'est pas toujours simple. Pardon, bien embarrassé, autorise un demi-cachet de plus. Mais pas plus, vraiment. Pour le distraire de ses préoccupations et aussi de cette tristesse qui s'empare de son ami quand il voit la Mort l'emporter sur ses soins, et dans d'aussi sinistres conditions, Maigret entreprend de raconter, par petites phrases et en tirant sur son éternelle pipe, l'affaire Josset, qui le plongea, lui aussi, dans l'embarras et lui resta sur l'estomac parce que, au contraire de Pardon qui sait que ce n'est plus qu'une question d'heures pour le petit tailleur, lui n'était absolument pas certain de la culpabilité de celui que le juge Coméliau, fort de son dossier d'instruction, expédia cependant aux Assises, puis à l'échafaud.



C'est toujours le point de vue de Maigret que nous avons sur l'affaire, avec ses certitudes, ses étonnements aussi, puis ses doutes et enfin son écoeurement devant le jeu de l'avocat de la Défense dont l'offensive fera autant de tort à son client que les envolées du Procureur. Une histoire simple, comme toujours. Ici, pas de complot de famille dans le style des "Témoins Récalcitrants". Rien qu'un jeune pharmacien qui monte à Paris et trouve une place dans une pharmacie anglaise des Champs-Elysées. La clientèle est très aisée. Comme Josset, puisque c'est de lui qu'il s'agit, n'est pas trop laid de sa personne, il se lie de plus en plus intimement avec Christine, une jeune veuve à qui son défunt de mari a laissé une grosse, une très grosse fortune. Après des mois d'une liaison torturée car, si étrange que cela puisse être, ces deux êtres pourtant si différents ne sont pas seulement attirés par le sexe mais éprouvent aussi l'un envers l'autre un profond sentiment affectif, ils se marient. Josset quitte la pharmacie qui, bien que située sur les Champs, ne saurait désormais lui suffire et devient le directeur d'un laboratoire pharmaceutique - où, d'ailleurs, il se donne à fond. Et cela dure ainsi pendant un nombre respectable d'années. Après une passion sexuelle tumultueuse, les deux époux se sont éloignés l'un de l'autre mais, de coeur, ils sont restés bons camarades et échangent confidences sur leurs liaisons respectives et aussi conseils sur telle ou telle opération.



Or, au matin où Simenon fait débuter le récit de Maigret, Mme Josset a été retrouvée morte sur son lit, assassinée à l'arme blanche. Tout désigne le mari, y compris et surtout l'invraisemblable histoire d'un retour chez lui pendant la nuit, retour durant lequel il se serait endormi dans le salon et n'aurait vu ni entendu personne dans la maison. Circonstance aggravante mais inéluctable, Josset avait une maîtresse, une petite secrétaire, pas très "fute-fute" comme on dit, mais qu'il idéalisait parce que, quelque part, elle devait lui rappeler ses vingt ans et à laquelle, ce qui est encore plus grave, si possible, il avait promis le mariage la veille même, lui assurant qu'il divorcerait. Ce concours de circonstances (qui a malheureusement filtré dans la presse grâce aux soins d'une concierge malintentionnée) et la sauvagerie du meurtre, Maigret l'explique, font que, dès le départ, le public a pris position pour la victime et contre son mari, alors même que celui-ci n'était pas encore officiellement coupable. Josset était sorti de rien, ou de pas grand chose, Josset avait réussi, Josset avait une maîtresse à qui il avait promis de l'épouser tout en la faisant avorter un peu plus tôt du bébé qu'elle portait : Josset, assurément, ETAIT coupable. Rejeté autant par le monde où il était né que par celui dans lequel il était entré par son riche mariage mais qui ne l'avait jamais vraiment accepté, il DEVAIT être coupable.



Peut-être, malgré ses dénégations, malgré le soin qu'il apporte à justifier les moindres étapes de son parcours atypique, peut-être l'était-il d'ailleurs. Le problème, c'est que, une fois son dossier parti à l'instruction, Maigret ne pouvait plus intervenir. Alors que, à sa façon de limier têtu, il examinait d'autres pistes. Comme celle des amants de Christine, nombreux et pêchés un peu dans tous les milieux, d'étranges poissons qu'elle nommait - et que ses amis préféraient aussi appeler - ses "protégés." Des hommes un peu comme Josset dans le temps mais qu'elle n'avait pas aimés comme elle avait aimé celui-là, malgré tout. Des hommes qu'elle pouvait dominer, humilier, écraser sans aucun remords affectif ou émotionnel.



Christine aimait aussi, certains de ses propres amis l'admettront non sans une certaine gêne, "s'encanailler." Elle aurait ainsi rencontré une petite gouape plutôt douée au lit, dont Maigret n'apprendra jamais que le surnom, très "chic", de "Popaul" et qui, d'après ce que lui en confiera, bien des années après l'exécution de Josset, un petit malfrat coincé dans une affaire dont il souhaitait se tirer en proposant des "renseignements", se serait vanté, dans le port latino-américain où il l'a jadis rencontré, d'avoir égorgé Christine Josset, laquelle l'avait humilié dans sa fierté de mâle et de caïd. Par acquit de conscience, Maigret se renseigne mais la police vénézuélienne (il me semble bien que Vénézuéla est en cause quelque part dans ce roman ) se montre plutôt paresseuse et sibylline. De toutes façons, Adrien Josset est mort et ne ressuscitera pas ...



A Pardon comme au lecteur, Maigret ne déclare jamais qu'il est sûr et certain de l'erreur judiciaire. Non, pour lui, c'est encore pire : il ne sait pas et il ne saura jamais. Et un homme, peut-être innocent mais aussi peut-être coupable, est mort sans qu'il puisse, du fait des pressions de l'opinion publique (et du Parquet en la personne du juge Coméliau) accomplir son travail aussi correctement qu'il l'eût souhaité.



Noir, amer et blasé, Simenon nous brosse ici le portrait d'une certaine société qu'il a lui-même fréquentée et qui, peut-être parce qu'elle se situe tout de même un demi-cran au-dessous de celle dépeinte dans "Maigret voyage", sans doute aussi parce qu'elle s'agite beaucoup moins entre avions de luxe et palaces cinq étoiles des capitales européennes, nous apparaît infiniment plus crédible et beaucoup moins "vide". Les spécimens que l'auteur belge a choisi d'examiner se tiennent relativement tranquilles sous la loupe du microscope. Déjà, le spécimen féminin est mort et reste figé plus ou moins pour le lecteur dans son sang et sur son lit. Quant au spécimen masculin, c'est le Hasard seul qui l'a mené à frayer au sein de cet univers et puis, Maigret le dit souvent, dans le fond, c'est un grand mou, un faible. Il bouge peu, il raconte, il hypnotise presque Maigret qui se demande sur quel drôle d'oiseau il est tombé, il contrarie aussi Coméliau qui, bien que l'estimant au début coupable sans une seule once de doute, finit par se poser quelques questions préoccupantes, et puis, à partir du moment où il n'a plus de rapports qu'avec le Parquet, il s'"objetise", semble-t-il, à nos yeux de lecteur étonnés et, ma foi, somme toute aussi hésitants que Maigret, aussi contrariés que Coméliau.



Nous non plus, nous ne connaîtrons jamais le fond de l'affaire Josset. Il ne nous reste, comme Maigret et Pardon, qu'à accepter notre frustration en nous prenant un petit armagnac de derrière les fagots - ou alors un bon chocolat chaud. Enfin, quelque chose qui nous fasse oublier que la vie est trop souvent décevante et que, quand elle l'est, elle daigne bien rarement nous préciser pourquoi elle l'est. ;o)
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Une confidence de Maigret

Maigret qui envisage une erreur judiciaire,tres bon roman de simenon
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Une confidence de Maigret

Une narration originale, puisque Maigret cette fois-ci se penche sur une souvenir d'une affaire douloureuse, pour tenter de consoler son ami Pardon lui-même aux prises avec le doute professionnel...

Une affaire de crime passionnel dans laquelle le mari a été accusé, jugé, condamné, sans que Maigret n'ait jamais aucune certitude, mais sans pour autant qu'il arrive à l'innocenter...

Assez triste donc comme épisode, on reste, comme le commissaire, sur sa faim...
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Une confidence de Maigret

Maigret et son ami le docteur Pardon, à la fin de leur traditionnel repas mensuel, partagent une même lassitude. « Encore un de ces soirs où je souhaiterais avoir choisi un autre métier » confie le docteur après avoir reçu un appel téléphonique de la femme d’un patient à l’article de la mort.

Maigret également se livre à une confidence. Il raconte alors l’affaire Jousset, du nom d’Adrien Jousset … Il n’est pas très fier du dénouement de cette histoire.

Un Maigret original , puisqu’il s’agit d’une longue confidence relatée au docteur Pardon. Maigret réfléchit face à un cas de conscience.

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Une confidence de Maigret

Derrière sa bonhomie, il y a chez Maigret une sorte d’humilité et de résignation face à l’imperfection du système judiciaire. Cela l’amène – lorsqu’il le faut – à s’arranger avec la justice, la loi, les juges et les textes…



Car parfois, il se retrouve bien impuissant face à une affaire qui lui échappe pour tomber dans les mains d'un juge pressé, des médias impatients, d'une foule avide…



Au profit d'une soirée chez les Pardon, alors que son ami le médecin se désole de son impuissance, Maigret se confie
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Une confidence de Maigret

Maigret mange du riz au lait et raconte une enquête à un ami médecin. Le célèbre commissaire doute de la culpabilité du principal accusé. Normal, la nuit du meutre, celui-ci à passer son temps à boire. Il doit donc être innocent se dit Maigret ! Se serait il dit la même chose si chez le docteur le dessert n'avait pas été un riz au lait mais un baba au rhum ?

Finalement, j'aime bien les livres de Simenon, vite lus, bien nourissants comme le riz au lait et peu grisants (comme le baba au rhum).
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Une confidence de Maigret

Ecrit en 1959

Pharmacien de condition modeste et faible de caractère, Josset est arrivé, grâce à la fortune de son épouse, à occuper un poste directorial important. Depuis quelques années, l'amour passionné que se vouaient les deux époux n'est plus qu'une certaine complicité ; Josset a d'ailleurs une maîtresse : sa secrétaire, la jeune Annette Duché.

Le soir du crime, les deux amants ont été surpris par le père d'Annette, venu de Fontenay-le-Comte ; par lâcheté, Josset a promis au père d'épouser Annette. Troublé par cet engagement, il a traîné de bar en bar avant de rentrer chez lui où il a trouvé, dit-il, sa femme assassinée

Le récit de l’affaire est une « confidence » faite par Maigret à son ami, le docteur Pardon. Persuadé de l’innocence du condamné, le commissaire raconte son enquête avec amertume ; il met l’accent sur certains problèmes de conscience qu’il a pu rencontrer dans une profession où il est amené, sinon à juger vraiment, du moins à rechercher la vérité et à fournir aux jurés les éléments d’après lesquels ils se feront une opinion. L’affaire évoquée date de plusieurs années

Il est à noter qu'en réalité le roman de Simenon constitue une longue série de confidences qui partent presque toutes d'un savoir acquis tout au long de la carrière professionnelle du commissaire qui, par ailleurs, n'en est pas toujours satisfait



la littérature qui est concernée, et, plus précisément, le genre policier où Simenon excellait. Une Confidence de Maigret constitue l'exemple d'un jeu ironique que son auteur mène avec les lois du genre et ses contraintes normatives. L'invitation à la prise de conscience entraîne une prise de distance, même à ce niveau où il ne s'agit plus que des conventions du roman à énigme. Chez le Georges Simenon d'Une Confidence de Maigret, cette énigme est d'une autre nature et d'un autre ordre

Comme avis personnel un achevé polar de la littérature classique policière

Le duo Simenon Maigret prospère a' merveille .
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Une confidence de Maigret

Le commissaire Maigret et le docteur Pardon sont deux amis de longue date. Au cours d'un de leur repas, le commissaire va se livrer à son ami, sur une enquête qui lui en a laissé gros sur la patate !

Josset, un pharmacien d'origine modeste, découvre sa femme tuée chez lui. Faible de caractère, il cumule les bourdes pour éviter d'y être confronté : il se sauve de chez lui, revient, pour finalement aller au commissariat et tomber sur un inspecteur qui veut le "charger". le milieu très bourgeois de sa femme, cherche également à le "charger".

Mais Maigret est persuadé de l'innocence du pharmacien.



L'enquête laissera une véritable amertume au commissaire...ce qu'il relate à son ami Pardon, qui est lui-même confronté à ses problèmes de conscience !
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Une confidence de Maigret

Confidence pour confidence !



Période bien amère pour Simenon que ce roman qui fait suite à Maigret et les témoins récalcitrants. Maigret, face à un monde qui change, confronté une fois de plus aux certitudes et aux aprioris d’une classe sociale, se pose des questions. Au cours de la longue et fascinante conversation (difficile de parler d’interrogatoire) qu’il a dans les premiers chapitres avec Adrien Josset, alors que l’épouse de celui-ci vient d’être assassinée, le commissaire est saisi par le doute : tout accuse Josset mais il n’arrive pas le sentir coupable. La suite du livre va revenir sur ses efforts pour cerner la personnalité et comprendre les motivations de l’humble pharmacien sans fortune devenu riche grâce à sa femme, considéré quand tout lui réussit, mais traité comme un parvenu dès qu’un événement dramatique surgit. Maigret peut bien douter mais, pour ceux qui se considèrent au-dessus de Josset, il est le coupable idéal.



Le récit de l’affaire est une « confidence » de Maigret à son ami, le docteur Pardon, plusieurs années après les faits : persuadé de l’innocence de Josset, il raconte son enquête avec amertume et revient sur un des « cas de conscience » qui l’a le plus perturbé au cours de sa carrière. Comment un policier qui recherche la vérité, qui doit fournir aux juges et aux jurés les éléments qui leur permettront de se faire une opinion, pourrait-il ne pas avoir de doutes, et même ne pas se forger « une intime conviction », celle qui, dans les premières œuvres, avait conduit Maigret à prendre le risque de faire évader légalement un condamné à mort pour mieux confondre les véritables coupables (La tête d’un homme, 1931).



Et c’est dans l’analyse des milieux sociaux et les relations entre ceux qui les composent qu’il en trouve les raisons. Adrien Josset tout d’abord, qui, pour certains dont le juge Corneliau, figure typique du robin héréditaire (l’affaire qui est évoquée est ancienne, ce qui explique la présence de « l’ennemi intime » de Maigret, à la retraite lors du précédent roman) n’est qu’un parvenu, étranger à son monde et donc forcément coupable ! A l’opposé de l’échelle sociale, le père d’Annette, la maîtresse du pharmacien, est un petit fonctionnaire anonyme et docile, incapable de survivre à ce qu’il considère comme une honte et un déshonneur.



Et Maigret dans tout cela, qui ne vient pas du même milieu que celui du juge Corneliau et dont on sait les origines modestes ? Il a évolué socialement, a gravi les échelons, et le fils du régisseur du château de Saint-Fiacre est commissaire divisionnaire quand il raconte cette enquête à Pardon (il lui sera plus tard proposé de devenir directeur de la police). Mais ses différentes promotions n’ont en rien changé sa vision du monde. Maigret sait d’où il vient, n’en a aucune honte, et se sent toujours proche des humbles et des petites gens. Lui qui ne sera jamais un parvenu sait que Josset n’en est pas un. Ce n’est un être veule, fuyant, incapable de faire face à ses responsabilités personnelles (quitter sa femme) mais qui a gardé de ses années de vache maigre la nostalgie d’une vie simple (ses repas avec Annette dans l’appartement aux géraniums à la fenêtre) et qui, finalement, comme le père d’Annette, cherche une échappatoire honorable devant l’adversité.



On comprend donc que, face à un Corneliau pour qui Josset est un coupable idéal, par convenance de classe mais aussi par facilité, les relations soient tendues et même envenimées par la place de plus en plus importante que les juges d’instruction prennent dans les enquêtes. Les temps et les pratiques changent mais Maigret demeure, fidèle à ses origines, à ses convictions et à sa méthode. Solide, plébéien, bougon, il résiste.



Ecrit après Maigret et les témoins récalcitrants, Une confidence de Maigret reste dans cette tonalité très sombre que vient renforcer l’idée que rien n’est plus pareil. Maigret aux assises, qui leur fait suite, ne déparera pas, avec un Maigret de plus en plus las. Peut-être faut-il voir dans cette noirceur une conséquence des problèmes familiaux et de santé que connait l’auteur au moment de la rédaction, les symptômes d’une dépression fin 1959 et début 1960 qu’évoque Pierre Assouline dans sa biographie de Simenon.


Lien : http://www.polarsurbains.com..
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Une erreur de Maigret

belle nouvelle policiere une fois de plus avec un auteur en pleine forme pour cette plongee rue saint denis !Enquete rondement menée sna temps mort pour notre plus grand bonheur de lecteur !
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Une erreur de Maigret

Je me suis trompé, grogna-t-il. Cela arrive à tout le monde !

Emilienne, vendeuse à la Librairie Spéciale, 27 bis rue Saint-Denis (Paris, France), est retrouvée morte dans le sous-sol du magasin, aménagé en boudoir, après avoir absorbé huit comprimés de somnifère. Son patron, Eugène Labri (quarante-cinq ans), affirme qu'en quittant son commerce, vers six heures, il aurait vu son employée inerte dans le boudoir, mais qu'il l'aurait crue juste endormie. Il aurait eu l'intention de revenir dans la soirée, mais aurait oublié.

Un sale type ! Un saligaud, oui ! Mais un saligaud prudent et armé du Code. Maigret aurait mille fois préféré s'occuper d'un de ces petits gars pourris , ou d'un vrai cambrioleur, un de ceux qui savent leur métier et qui y apportent une sorte de conscience professionnelle…

Maigret comprend brusquement qu'il s'est trompé. C'est encore pis que ce qu'il avait pensé. Certes Labri n'est pas responsable, il n'a pas tué. Mais c'est bien à cause de lui qu’Émilienne est morte.

Un court roman divertissant et attrayant qui vous tient en haleine jusqu'à la dernière page
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Une erreur de Maigret

Une erreur de Maigret est l’une des nouvelles les plus courtes qu’ait écrite Simenon, à peine plus de huit pages. Pas très convaincante ni dans son intrigue, ni sans son dénouement, elle n’est toutefois pas sans intérêt. Tout d’abord parce qu’elle montre un Maigret en colère contre son « suspect » qu’il finira par frapper comme cela le démangeait depuis les premières lignes. Une antipathie fondée sur ce que l’on appellerait aujourd’hui le « délit de faciès » : M. Labri est né au Caire, il est gras (même visqueux) avec des yeux sombres et brillants qui « n’étaient pas sans langueur et corrigeaient la veulerie de la bouche et du menton », il est obséquieux, c’est un « saligaud prudent, un saligaud armé du Code… ». Par contraste, Maigret est décrit dans sa version pachydermique : il est « trop grand, trop large « pour un « sous-sol aménagé en boite à vices, en trappe à vineux » dans lequel il a « la sensation d’étouffer », il « a du mal à retenir ses gros poings ».



Maigret se laisse-t-il entraîner par l’apparence de M. Labri qui correspond aux aprioris de l’époque sur ce que l’on appelait alors un Levantin ? Est-il bouleversé par le destin d’une jeune fille innocente, comme cela sera le cas avec Louise dans Maigret et la jeune morte ou Arlette dans Maigret au Picratt’s ? Est-il choqué par le type de commerce que tient M.Labri, la vente de « livres aux titres prometteurs, aux couvertures suggestives qu’on entoure de cellophane pour en épaissir le secret. » ? Toujours est-il que sa bonhomie lui fait ici défaut, tout comme son instinct ou son intime conviction : « Je me suis trompé, grogna-t-il. Cela arrive à tout le monde ! »
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Une femme a crié

A bord de sa « Ferblantine », petit nom familier qu'il a donné à sa 4 CV brinquebalante, Le Petit Docteur, Jacques Dollent, prend la route pour Nevers où le cadavre d'un homme a été découvert dans le marais de Bois-Bezard. Abattu d'un coup de revolver, la victime, Isidore Borchain, est un représentant en produits dentaires qui vit dans une belle demeure avec sa femme Marthe et sa belle-soeur Nicole. Quelques heures après, un second cadavre est retrouvé étranglé, enseveli sous des pierres, à quelques mètres du premier macchabée ; il s'agit de René Juillet, industriel à Roubaix. Si le mobile et le mode opératoire n'ont pas échappé à la perspicacité de notre bon Petit Docteur, ce dernier commettra une petite erreur dans la révélation du coupable… et le commissaire de police se fera une joie de lui faire la leçon !



Georges Simenon nous entraîne cette-fois ci dans le huis-clos d’une famille bourgeoise, appréciée par son entourage et bien sous tous rapports. Avec son talent habituel, il nous fait découvrir l’envers du décor, en quatorze pages seulement, démontrant avec sa finesse et son habilité légendaires, les conséquences dramatiques qui peuvent résulter d’actes irréfléchis. Et c’est encore la jalousie qui est à l’origine des crimes, c’est la jalousie maladive et imbécile qui est une nouvelle fois au cœur d’un drame passionnel. La psychologie des personnages est bien cernée et le développement de l’intrigue judicieusement construit, tenant en haleine les lecteurs jusqu’à l’épilogue qui tombe comme un couperet et bien malin sera celui qui identifiera le véritable coupable…
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Une vie comme neuve

A la suite d'un banal accident de voiture, la vie médiocre de Maurice Dudon s'en voit transformée. Argent, amour, vie professionnelle gratifiante, tout lui arrive brusquement et il va gérer avec maestria ce coup du destin.



De la banalité de la vie et de la complexité des sentiments, Georges Simenon sait en parler comme personne. Son style clair, concis et élégant raconte de façon extraordinaire la psychologie des personnages, les non dits et les attitudes des protagonistes? Chaque livre de Simenon est un voyage magnifique dans le tumulte des vies ordinaires.
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Une vie comme neuve

Voilà une bien curieuse vie comme neuve, qui m’a dérouté, intrigué et perdu sur de fausses pistes tant je ne savais pas où le Georges voulait amener ce guère sympathique Dudon qui, suite à un grave accident, trouve l’opportunité de commencer une toute nouvelle vie.



Mais peut-on changer de vie ? Nos anciens démons, nos culpabilités, nos vices et toutes nos petites pourritures peuvent-elles disparaître par enchantement ?



Un livre qui pose plus de questions que Maigret n’aurait bien pu résoudre dans ses enquêtes. Un Simenon sans inspecteur, mais qui fouille dans les turpitudes des âmes
Lien : https://www.noid.ch/une-vie-..
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Valérie s'en va (les larmes à l'estragon)

Depuis plusieurs années, Valérie Conche fait tourner l’épicerie du village et s’occupe de sa mère impotente, sans aucune aide extérieure. Un dimanche matin, elle s’aperçoit que sa mère s’est déplacée toute seule en son absence et lui demande en vain des explications. Folle de colère et lassée de cette existence difficile et routinière, elle la menace de quitter définitivement la maison et d’abandonner la gestion du commerce. En dépit des supplications de sa mère, Valérie ne transige pas dans son souhait de changer de vie ; cependant, il n’est pas toujours facile de franchir le pas et la colère est bien souvent mauvaise conseillère…



Poursuivant son étude sur la complexité des comportements humains, Georges Simenon examine, de manière très détaillée, l'attitude des individus pris au piège de la colère. Par le biais de ce récit, il décrit dans un premier temps l'intensité des émotions négatives qui gagnent Valérie très rapidement, pour ensuite décroître et disparaître progressivement, un peu comme un soufflé qui se dégonfle à la sortie du four.



Dans cette affaire, les pulsions colériques n'ont eu aucune conséquence fâcheuse, fort heureusement, puisque la réflexion a tout de même fait son chemin, réussissant à rasséréner Valérie, aux prises avec sa conscience pour des raisons somme toute bien compréhensibles. Heureusement, la parole libère...

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Vente à la bougie

L'action commence "in medias res" , puisque un certain Borchain, venu dans un auberge pour participer à une vente à la bougie, s'est fait assassiner. Nous en sommes à une reconstitution de ce crime.

Encore une fois, Maigret trouve le coupable sans que nous ayons suivi le cheminement qui lui a permis de le découvrir. C'est un peu frustrant !
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Vente à la bougie

L’action se passe en janvier, dans une auberge du bocage vendéen où des paysans sont venus pour la vente aux enchères d'une « cabane », une ferme et ses prés attenants. Alors que la soirée se déroule dans la salle commune, un des éventuels acheteurs est assassiné dans sa chambre et l’importante somme d’argent qu’il destinait à l’achat a disparu. Maigret, qui dirige alors la brigade mobile de Nantes, se rend sur les lieux pour interroger les occupants de l'auberge et procéder à une reconstitution méthodique.

Se déroulant sous une pluie glaciale d’hiver, dans une auberge isolée « au plus lointain de la Vendée », la nouvelle est la longue et patiente reconstitution d’un crime par Maigret, qui sans relâche, reprend les choses, pose et repose les mêmes questions, fait répéter à chacun ses moindres gestes. La description des lieux, de la salle aux chambres, de la cave à la cuisine, est précise, minutieuse. Comme l’est celle des témoins présents le soir du crime : l’aubergiste, sa femme et leur bonne, un vieux pêcheur d’anguille, un douanier, un fermier ruiné, des paysans venus pour une vente. Tous peuvent être coupables d’assassinat et de vol dans cette affaire où il n’est pratiquement question que d’argent, celui que certains ont perdu et celui que d’autres possèdent encore, celui qui permet de rêver à une vie meilleure, ou, plus prosaïquement, celui que l’on désire par cupidité.

Cette nouvelle, rare incursion de Simenon dans le roman à énigme en lieu clos, est très réussie. Les personnages sont bien typés et crédibles et l’atmosphère froide et humide qui entoure l’auberge accentue encore la tristesse d’une histoire dans laquelle l’argent n’est finalement qu’un moyen de lutter contre la peur de l’abandon et de la solitude. Même Maigret est triste dans la voiture qui le ramène à Nantes sous la pluie. Sale temps, sale métier !


Lien : http://maigret-paris.fr/2020..
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