En ce moment je lis l'Enfant de Jules Vallès. Hier je suis arrivée au passage où il se sent heureux pour la première fois. "Le temps est superbe, et je descends dès 9 heures en ville, libre, et craquant du bonheur d'être libre, je me sens gai, je me sens fort, je marche en battant la terre de mes talons et en avalant des yeux tout ce qui se passe: la nue dans le ciel, le soldat dans la rue; je rôde à travers le marché, je longe la mairie, je vais au Treuil flâner, les mains derrière le dos, en chassant quelque caillou du bout de mon soulier. Il n'y a pas de devoirs, pas de pensums, ni père, ni mère, personne, rien ! Il m'a fallu seulement un mois de vacances avec la vache à conduire, les courses dans les champs, les promenades seul, pour m'ouvrir les idées et le coeur !" Je me souviens avoir eu des moments comme ça dans mon enfance. Je m'en souviens parce que finalement c'est rare les moments où on se sent bien.