AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Citation de santorin


- Dans le groupe de touristes avec lesquels je suis allé à Paris, poursuivait l'inconnu, il y avait une artiste peintre. C'était la première fois que j'allais à l'étranger, tandis qu'elle, qui n'était plus toute jeune même si elle avait beaucoup de charme (et il sourit à ce souvenir), elle se débrouillait pour obtenir chaque année une autorisation pour visiter un pays africain ou autre. L'Afrique était sa passion et, partout où elle allait, elle ne cessait de peindre. De tels voyages coûtent de grosses sommes : nous autres, géologues, ne pourrions pas nous en payer chaque année. Aussi pensais-je que cette artiste était très riche. Lorsqu'elle m'invita chez elle, à Moscou, je m'attendais à trouver un appartement magnifique et je ne vis que des chaises de bureau du modèle le plus ordinaire , une table et un petit lit en fer. Par contre tous les murs étaient ornés de ses souvenirs : ses tableaux et divers bibelots par elle rapportés. Lorsque nous eûmes bu, elle me dit : "La seule banque où l'on puisse déposer ses économies, c'est la banque des souvenirs. C'est la seule qui ne fera jamais faillite." Cette femme avait raison. On peut ôter ses habits à un homme et le jeter tout nu dans un cachot humide, mais personne ne lui ôtera jamais ses souvenirs. Moi non plus, je n'ai jamais amassé au cours de ma vie errante, mais, tel un chevalier avare (1), je monte la garde auprès de mes souvenirs.

(1) Le Chevalier avare, une étude dramatique en un acte de Pouchkine.
Commenter  J’apprécie          396





Ont apprécié cette citation (38)voir plus




{* *}