De toutes les batailles que livra Napoléon, celle d'Eylau fut l'une des plus sanglantes et des plus terribles. Elle s'engagea par un grand froid, qu'aggravait le blizzard. Les deux armées mouraient de faim. Elles combattirent avec la férocité du désespoir pour le maigre abri qu'offraient les maisons d'Eylau. Les pertes furent lourdes de part et d'autre; le nombre des tués s'éleva presque au quart des effectifs engagés. Quand le combat cessa, au crépuscule du second jour, ce fut en raison de l'épuisement, et non parce que l'une des parties avait emporté la décision.