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Citation de collectifpolar


Quand les mains douces et chaudes de sa petite Rose lui touchèrent enfin le visage, le cerveau d’Odette s’était comme éteint. Le silence et l’obscurité s’épaississaient, devenaient informes. Puis quelque chose parut bouger à l’intérieur de son corps. Était-elle dans l’eau ? Se noyait-elle ? C’était l’impression qu’elle avait, en tout cas. Elle était en train de se noyer au son d’un bruit sec et saccadé. Elle tenta de recracher chaque grain de poussière de sa bouche comme si c’était de l’eau, mais en vain.

Son corps jouait une étrange symphonie. Elle n’avait plus passé de musique classique dans la maison depuis que sa fille l’avait quittée pour épouser quelqu’un de cette église – une protection de plus contre les fantômes, selon eux. Laisser l’enfant faisait aussi partie de leur plan. La fille d’Odette avait redouté le jour où sa propre fille verrait la terre trembler sous ses pieds, juste avant de s’évanouir, puis de se réveiller avec ce don. Car cela s’était plutôt apparenté à une malédiction, pour la fille unique d’Odette. Les souffrances du monde entier étaient devenues siennes. Elle ne pouvait plus lire, écrire ou même écouter la musique classique qu’elle aimait tant sans que ces voix s’immiscent en elle.
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