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Citation de pgremaud


Ce qui me semblait manquer à la ville (de Zurich), d'apparence neutre, comme en pleine guerre, c'étaient tous les étals, les parfums d'épices, les voix, les musiques dans les cafés. Il n'en émanait ni odeur ni chaleur. Les passants, des hommes cravatés, ne se retournaient pas sur les femmes avec des regards voluptueux comme à Athènes ou à Istanbul, et les femmes bien habillées avaient un air solide, sans la nonchalance sensuelle des Turques et des Grecques, et elles étaient vaguement masculines dans leurs tailleurs stricts. Après les visages ambigus et indéchiffrables des deux villes précédentes, si bruyantes, avec leurs monuments et leurs rituels magnifiques, 1'introversion de Zurich nous incitait à marcher presque sur la pointe des pied, à sourire avec mesure durant notre représentation et à nous adapter, nous conformer à la culture locale, qui nous était étrangère, peut-être trop peu accueillante. Dans les rues, il n'y avait pas de gamins déchaînés, pas de mendiants, pas de commentaires d'hommes à notre passage. Le climat, comme s'il avait été contagieux, conditionnait nos rapports entre nous, presque inexistants de ce fait, ni sympathie, ni amitié : répétitions, discipline, ennui et solitude. N'aurais-je pas dû préférer le service militaire ?
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