La guerre d'Indochine n'aura pas lieu... du moins sur les écrans français, pourrait-on dire pour parodier Giraudoux. En disparaissant des cartes, l'Indochine a scellé un sort auquel ne cesse depuis de contribuer une succession cumulée de stratégies narratives comme autant de remparts pour mieux éviter le sujet. Or "c'est l'oubli qui rend possible la mémoire" (Paul Ricoeur - La Mémoire, l'Histoire et l'Oubli) et il nous semble que la clef de la représentation de la guerre d'Indochine réside justement dans ce qu'elle a fait de l'absence son mode d'être et de l'oubli une manière de toujours se rappeler.