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Critiques de David Lopez (II) (174)
Fief

Si je devais résumer ce livre en un mot, je choisirais "Ennui".



Pas l'ennui du lecteur non, l'ennui leitmotiv, lancinant, usant. L'ennui symbole d'une génération perdue, sans envie ni ambition. L'ennui de l'horizon trop loin que l'on préfère cacher derrière un joint. L'ennui qui appelle l'ennui.



Ecrire sur l'ennui sans être ennuyeux, pas facile ! C'est pourtant un exercice qu'a plutôt réussi David Lopez. Alors certes, il y a des temps longs, certes ce n'est pas un bouquin qu'on dévore en quelques heures, mais dans l'ensemble j'ai plutôt apprécié cette immersion dans l'univers gris de jeunes désœuvrés. Perdants avant même de commencer la partie, ils surnagent faiblement, souffrant plus du manque d'envie que de réelles discriminations. Ils m'ont tout de même semblé un peu trop lisses ces gentils lascars ; je n'ai pas retrouvé en eux la détresse sourde qui hante les banlieues. Alors soit (et c'est tant mieux) les jeunes dans ces quartiers de province sont plus tendres que ceux des cités dortoirs périurbaines, soit (et c'est dommage) l'auteur n'a pas su aller au bout de ses idées.



Je trouve somme toute que Fief est une jolie réussite - prix du livre Inter tout de même - d'autant plus qu'il s'agit d'un premier roman. Le dialecte "zone" se mêle harmonieusement au parler plus académique, dans les dialogues comme dans la narration. David Lopez a su exhauster la poésie sous-jacente au rythme et aux mots, sans dénaturer un phrasé plus riche qu’il n’y parait. Faire du beau avec du sale, faire du grand avec du faible. Faire du plein avec du rien.
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Fief

Ce livre "Fief" en fait, n'est pas un roman mais plutôt un constat de

"ce qu'on fait quand on ne fait rien".



Une bande de potes qui s'emm... dans une petite ville de province (comme Nemours, domicile de l'auteur).

Le lecteur sait seulement qu'ils sont issus de la zone pavillonnaire

et puis le livre "tend le micro" à Jonas qui raconte quelques tranches de vie sans début ni fin. Une vie faite d'inactivité, de joints, beaucoup de joints et d'alcool pour meubler les journées entre deux entrainements de boxe.



Ce sentiment de désœuvrement est bien rendu et on s'ennuie en même temps qu'eux !

Deux bons passages à noter : le résumé de Candide de Voltaire et la dictée issue de voyage au bout de la nuit.
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Fief

Jonas et sa bande trainent, s'ennuient, squattent de ci de là, draguent, font pousser de l'herbe et puis ils recommencent plus ou moins dans cet ordre. Ils vivent dans un coin paumé coincé entre la ville et la banlieue et se laissent porter par la vie : adviendra ce qui adviendra dans une société qui rejette ces individus ou en tout cas les met à l'écart par la force des choses. Ils se cherchent, ne se trouvent pas souvent. Toutefois Jonas s'accroche à sa passion la boxe même si on sent qu'il s'y accroche plus comme à un passe-temps que par réelle envie ou vocation.



L'écriture n'est pas facilement accessible mais reste abordable si le lecteur s'accroche. C'est un mélange de langue française, d'argot, de verlan : la langue actuelle qui ne cessera de se transformer. Soyons clairs, il ne se passe pas grand-chose dans ce roman mais j'imagine que l'auteur voulait en quelque sorte nous faire ressentir l'ennui des vies de Jonas et ses amis qui s'étirent à n'en plus finir sans que jamais rien d'exceptionnel ne se passe.



Je suis ravie d'avoir lu ce livre. Toutefois je ne suis pas en accord avec les critiques dithyrambiques de la presse en général : cette lecture était plaisante mais sûrement pas passionnante ou radicale.
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Fief

Ma lecture de ce titre a été très compliquée. Il va m'être difficile d'en parler longuement, j'ai très rapidement développé une allergie au vocabulaire et au style. J'ai lu d'autres chroniques de lecteurs qui avaient trouvé ce style très bien adapté au sujet. Ce que je ne nie pas, le langage est rude comme semble l'être la vie en banlieue, mais pour ma part, je n'ai pas adhéré. Je ne connais pas ce milieu, je ne vais pas vous faire croire le contraire. Peut-être est-ce cette adéquation entre le style et l'histoire qui a fait que d'autres lecteurs ont aimé. Mais j'ai très rapidement perdu de vue le contenu, tellement dérangée par le vocabulaire.

Je dois cependant admettre que la musicalité du texte est intéressante. La lecture par l'auteur y est sûrement pour beaucoup, car qui mieux que son auteur connaît le rythme d'un texte ? Il a pu donner une autre dimension à son texte, et le résultat est rythmiquement très intéressant.

Ceci étant, c'est l'avis de la musicienne sur un aspect technique, et la lectrice, concernant le texte, n'a pas du tout adhéré. Je ne doute pas que ce texte a su trouver ses lecteurs, mais il ne m'a pas trouvée, bien que la version audio apporte sans conteste un plus au roman.

J'ai reçu la version CD audio de ce livre dans le cadre de ma participation au jury du Prix Audiolib 2019. Merci à eux pour la confiance.
Lien : https://leslecturesdesophieb..
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Fief

Le problème avec Albert Camus, c'est qu'il a instillé bien malgré lui dans le crâne de toute une génération d'écrivaillons (Despentes et confrères) le sentiment qu'il suffit d'enfiler comme des perles des phrases courtes sujet-verbe-complément et de laisser le soin à l'imagination du lecteur de donner de la consistance aux personnages pour produire un roman digne de ce nom. On trouve aujourd'hui cette même dérive du script dans le cinéma : l'élaboration d'un enchainement d'actions ne suffit pas à donner l'illusion d'une narration. Alors oui, il y a une certaine habileté, parfois, à dépouiller le récit de ce qui pourrait le polluer (une forme trop précieuse, une description trop longue) quand il y a un message à faire passer, une thèse à développer. Mais cela n'est pas le cas ici, le lecteur ne va finalement nulle part dans cette approche quasi-documentaire façon strip-tease, sans véritable voix-off. Reconnaissons tout de même à David Lopez le talent de déployer une langue truculente, inattendue, d'offrir finalement cette forme de violence au petit bourgeois à qui la vie de banlieue ainsi décrite (on ne parle même pas vraiment ici de cité) paraitra d'un exotisme à peine concevable (le cunnilingus pratiqué entre inconnus, le tarpé roulé toutes les deux pages) mais qui est en réalité d'une banalité déjà datée (on disait déjà "qui roule bamboule, qui fournit suit" en 1990) et qui ferait certainement beaucoup sourire - mais pour les mauvaises raisons - les petites et les grosses frappes des quartiers nord de Marseille (par exemple). Si le style fonctionne plutôt bien paradoxalement, les pages les plus réussies ne concernent finalement que la boxe (on sent alors que l'auteur sait enfin de quoi il parle puisqu'il devient davantage lyrique). On est tout de même très très loin d'un certain Céline et même du quart de la moitié d'un Bukowski (une certaine Saphia Azzeddine, pour citer un(e) auteur(trice) d'aujourd'hui, a, il me semble, trouvé un meilleur équilibre dans cet esprit). Il est particulièrement difficile d'imaginer ce que l'auteur pourrait déployer sur la durée avec un style aussi limité, si ce n'est, d'une certaine façon à la manière d'un Martin Eden, la confrontation de l'auteur au milieu bourgeois qui pourrait produire des situations cocasses (puisque le récit semble assez autobiographique et que l'auteur connait à priori un certain succès). Mais l'oeuvre existe pour elle-même et a bien le mérite d'exister, sa lecture n'étant pas désagréable bien qu'elle reste finalement assez vaine. A rapprocher, d'assez près mais ici en bien mieux, d'un certain "Avec vue sous la mer" de Slimane Kader.
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Fief

L'histoire...



Le personnage principal, Jonas, habite seul avec un père qui aime autant les oinjs que lui, dans une petite ville située quelque part entre la campagne et la banlieue. Quand ils ne jouent pas aux cartes ou à celui qui roule le mieux, lui, Poto, Miskine, Sucré, Lahuiss ou encore Ixe passent leur temps à zoner, un peu désoeuvrés, livrés à eux-mêmes, et aspirant à un ailleurs, par définition meilleur.



On est totalement immergés dans leur quotidien, on a l’impression de faire partie de cette bande de potos, on apprécie les blagues de l'un, la manière de parler littérature et philosophie de l'autre, leur manière d'émailler chacune de leur phrase par un "wesh" et de faire de "gros" une sorte de point final à chaque phrase.



Si vous aimez les romans d'aventures, plein de rebondissements, passez votre chemin. Ici, l'action est celle du quotidien. Étant plus de cette catégorie de lecteurs, je n'ai pas été très passionnée par cette écoute, mais ai tout de même passé un bon moment. J'appréciais les dialogues savoureux entre ces copains - mention spéciale pour la scène de la dictée.



La narration...



La narration assurée par David Lopez est très adaptée au style oral de ce texte qui fait la part belle aux dialogues. On sent qu'il a été formé au rap, tout dans le rythme, la musicalité des phrases le laisse transparaître. J'ai trouvé que le fait que ce soit l'auteur lui-même qui lisait était une excellente idée - on aurait trouvé beaucoup moins naturel qu'un narrateur, aussi talentueux soit-il, comme Denis Podalydès ou Thibault de Montalembert, se livre à cet exercice de lecture particulier.



Vous voulez découvrir Fief de David Lopez en version audio ? Rendez-vous vite ici !
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Fief

[concerne la version audio lue par l'auteur]

Ma lecture de ce titre a été très compliquée. Il va m’être difficile d’en parler longuement, j’ai très rapidement développé une allergie au vocabulaire et au style. J’ai lu d’autres chroniques de lecteurs qui avaient trouvé ce style très bien adapté au sujet. Ce que je ne nie pas, le langage est rude comme semble l’être la vie en banlieue, mais pour ma part, je n’ai pas adhéré. Je ne connais pas ce milieu, je ne vais pas vous faire croire le contraire. Peut-être est-ce cette adéquation entre le style et l’histoire qui a fait que d’autres lecteurs ont aimé. Mais j’ai très rapidement perdu de vue le contenu, tellement dérangée par le vocabulaire.

Je dois cependant admettre que la musicalité du texte est intéressante. La lecture par l’auteur y est sûrement pour beaucoup, car qui mieux que son auteur connaît le rythme d’un texte ? Il a pu donner une autre dimension à son texte, et le résultat est rythmiquement très intéressant.

Ceci étant, c’est l’avis de la musicienne sur un aspect technique, et la lectrice, concernant le texte, n’a pas du tout adhéré. Je ne doute pas que ce texte a su trouver ses lecteurs, mais il ne m’a pas trouvée, bien que la version audio apporte sans conteste un plus au roman.

J’ai reçu la version CD audio de ce livre dans le cadre de ma participation au jury du Prix Audiolib 2019. Merci à eux pour la confiance.
Lien : https://leslecturesdesophieb..
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Fief

Découvert en version audio.

Le thème de la banlieue ne me passionne pas vraiment, alors forcément...
Lien : https://camillecture.blogspo..
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Fief

Un premier roman qui sort de l'ordinaire, qui offre une vision réaliste et actuelle du quotidien de certains jeunes, avec ce qu'il faut d'humour pour ne pas sombrer dans la dépression.
Lien : https://carnetdelecture1.wor..
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Fief

Ce roman n'est pas simple à résumer dans la mesure où il ne s'agit pas vraiment d'une histoire mais plutôt de tranches de vie qui se succèdent. Les héros de cette vie ordinaire sont Jonas et sa bande de copains. Dans une banlieue quelconque, entre ville et campagne, ils tuent le temps en jouant aux cartes, en fumant, en faisant pousser de l'herbe... Ce ne sont pas des enfants de cœur mais pas des voyous non plus. La caméra est le plus souvent braquée sur Jonas qui zone un peu et se cherche beaucoup. Il aime la boxe sans s'y donner à fond (à l'image de tout ce qu'il entreprend).



J'ai relevé quelques passages très sympas dans ce livre (je pense à une dictée mémorable) mais je dois avouer que tous les chapitres ne m'ont pas passionnée de la même manière. Les journées de ces jeunes ne présentent pas grand intérêt bien qu'elles soient ponctuées d'instants de grâce, savoureux mais trop peu nombreux pour empêcher mon esprit de vagabonder. Je salue toutefois le travail d'écriture et l'utilisation d'une langue orale et imagée qui colle bien avec les personnages.



Quelques mots sur l'interprétation : David Lopez lit son texte en faisant ressortir la musicalité de son texte. J'aurais sans doute abandonné une lecture "papier".



Voilà ce que cela donne à l'écrit :



"Ixe, le teuchi que tu m’as fait la dernière fois il tabasse de ouf, j’te jure, gros, celui-là, j’le fume à midi ma journée elle est finie, j’m’endors à 14 heures j’me réveille à 20 heures, ah ouais, j’te jure. Il parle fort. Il parle fort et puis il s’arrête. Il se tourne vers moi avec un air dépité. Il me dit Jonas, t’as perdu ? et je réponds wesh, tu m’avais déjà vu avec une gueule pareille, en montrant mon œil gauche. Il dit non, je dis bah voilà. Tu devrais mettre de la glace, dit Sucré, et Ixe dit que Sucré a raison, et Poto dit ouais c’est clair, et je leur dis venez on joue aux cartes".



A noter que l'entretien avec l'auteur, à la fin du CD, est très intéressant. David Lopez parle très bien de sa démarche d'écriture et du style (oral) de son roman.



Je ne pense pas que ce livre ne sera pas dans mon top 5 pour le Prix Audiolib.



Une écoute en demi-teinte...
Lien : http://www.sylire.com/2019/0..
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Fief

C'est un livre qui avait tout pour me déplaire ! Ca « zone », ça « fume », Jonas fait de la boxe, son père du foot. Enfin, rien qui ne soit dans mes cordes.

Mais c'est la magie des mots. ! A part quelques longueurs, David Lopez à un réel talent d'écriture pour appréhender des sujets sans intérêt pour moi et me captiver.

Un bon premier roman. J'attends de découvrir son prochain livre pour savoir si ce talent se confirme.

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Fief

J'ai fini par acheter ce livre, à cause de toutes les critiques dithyrambiques qu'on entend dessus depuis six mois. Vous pensez bien, un jeune auteur de 32 ans, qui sort du master Création Littéraire de Paris 8, blablabla. OK. "Oui, la langue est exceptionnelle", "Il parle des jeunes de banlieue", etc.



Alors je m'explique : le narrateur (Jonas donc, celui qui raconte l'histoire) est capable de pondre des phrases d'écrivain (tout un bouquin quand même) très bien tournées, parsemées de mots savants comme "néophyte", "résine tressée" (genre le mec il connaît les matières des mobiliers de jardin de bourges) ou encore "déblatérer" alors que, en même temps, il se met en scène jetant des "wesh gros" à tout bout de champ à ces potes, qui eux, ont un parler "jeunes de banlieue" vraiment fleuri (verlant, insultes, etc.) pour le coup (le narrateur retranscrit peu ses paroles à lui). C'est aussi le narrateur le meilleur en orthographe de la bande (la scène de la dictée).

Pour ce qui est du motif qui fait écrire le narrateur (ou parler, après tout on ne sait pas), on n'a aucune info et moi je trouve que ça rend le postulat de départ complètement bancal et m'empêche de trouver ça vraiment convaincant en termes de récit. En focalisation interne, ça pose problème que le narrateur se prétende faire partie d’un groupe socio-culturel alors qu’en même temps il s’en affranchit en racontant cette histoire comme une personne qui a visiblement fait des études et qui maîtrise un vocabulaire élaboré.

On ne parlera pas de la scène de sexe où il fait jouir la jolie Wanda avec sa bouche et ses doigts... qui n'est pas introduite (si j'ose dire). Pourtant du point de vue de la cohérence, il faut en dire deux mots quand même : on ne sait rien de leur rencontre (c'est une bourge avec une baraque de bourge, parents inexistants ou absents, c'est tout ce qu'on sait) et ils se voient depuis longtemps sans pour autant qu'on sache comment tout cela a commencé : pour moi ça fait baisser d'un cran le niveau de crédibilité du narrateur, qui était déjà bas, la faute à l'énonciation à la première personne du singulier comme on vient de le voir. Comment un mec comme lui peut arriver à fréquenter une nana comme elle ? Mystères et magie de la littérature sans doute. Ou alors il est vraiment différent de ses potes, et il aurait aussi pu écrire ce livre (problème de cohérence : cette (im)posture n'est pas assumée et pour cause : si il est trop différent d'eux, il ne peut leur être si proche).

C'est certain, l'auteur (je dis bien l'auteur) a l'air de s'être renseigné sur la boxe, sur comment rouler un joint et sur l'art de faire jouir une femme, mais à part cet étalage technique (parfois c'est trop) et des personnages hauts en couleur qui ont parfois, bizarrement, des fulgurances intellectuelles qui me semblent artificielles (le trou dans la Terre pour aller jusqu'en Chine, on monte ou on descend ? ; le lâcher-prise en sexe avec le fameux "taux de putassium" des femmes, bien trouvé je l’avoue volontiers, théorie quasi philosophique s'il en est, ou encore le commentaire de texte de « Zadig » de Voltaire au tout début du livre) alors que les gars zonent toute la journée les uns chez les autres (les parents morts qui laissent au fiston une grande baraque avec un jardin en friche c'est bien pratique aussi, le narrateur n'a qu'un père qui fort opportunément fume des joints et les laisse à portée de son fils...) et essaient de tromper l'ennui en fumant des joints (à l'exception du narrateur, terne et lisse, on a dit pourquoi), je ne vois pas de ligne directrice se dessiner ni un intérêt primordial à tout cela, si ce n'est une peinture vaguement sociale dans un endroit hybride qui se situe "entre la ville et la campagne », des portraits de mecs paumés et défoncés en permanence qui veulent pécho et voudraient s'incruster dans un monde qui ne veut pas d'eux même s'ils mourraient plutôt que de l'avouer...

Surtout le narrateur ne sous-entend à aucun moment qu'il a écrit un livre — on exclut donc l'hypothèse de l'auteur-narrateur (comme Edouard Louis par exemple), qui, plus malin que ses potes, aurait trahi son fief en écrivant ce bouquin ; il est d’ailleurs traité de "traître" par ses potes quand il gagne la dictée —, car lors de la dictée, justement, il affirme, voyant le nombre hallucinant de fautes qu'a fait un de ses potes, que "c'est pourtant lui qui écrit le plus" (je ne sais plus son nom).



Il semblerait donc que l’auteur n’ait guère voulu trancher la question du narrateur et de la justification du récit, ce qui en fait, pour moi, un livre certes bien écrit mais par là-même peu crédible (ou alors il aurait fallu l'écrire à la 3e personne, inventer un procédé narratif qui aurait justifié le livre ou bien assumer la 1re personne à fond et régler la question du langage parlé/écrit).
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Fief

Fief c’est le roman désabusé d’une génération désenchanté de banlieue pavillonnaire où la jeunesse n’a pas et plus grand-chose à attendre. Tout comme dans ce roman où certaines scènes traînent en longueur comme la vie même de ses personnages. Une bande de potes qui perdent leur temps et fumer du shit à longueur de journée.



Tout l’intérêt de ce premier roman tient sur la problématique de cette jeunesse sans avenir et sans rêve.



Surpris dans un premier temps par le langage et le vocabulaire plus proche de la langue de rue que de celle de Voltaire. Ce vocabulaire cru, met en contexte et donne forme à ce roman.



David Lopez fait lui-même la lecture de son roman, qu’il incarne parfaitement. Je ne sais pas s’il joue à merveille le jeu d’acteur, mais la tonalité est juste.



Avec ce titre, je suis sortie de mes sentiers battus et avec grande surprise, j’ai apprécié ce petit détour coincé entre banlieue et campagne.
Lien : http://www.bouquinovore.com/..
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Fief

#Chronique : Fief de David Lopez - Lu dans le cadre du Prix Audiolib​ 2019



Un premier roman particulier, sans grand intérêt, ennuyeux ... ça ne fonctionne pas à chaque fois.

Pour lire ma chronique et en savoir plus sur ce titre, c'est ici : http://www.leslecturesdelily.com/2019/03/fief-ecrit-par-david-lopez-editions.html#Chronique : Fief de David Lopez - Lu dans le cadre du Prix Audiolib​ 2019



Un premier roman particulier, sans grand intérêt, ennuyeux ... ça ne fonctionne pas à chaque fois.

Pour lire ma chronique et en savoir plus sur ce titre, c'est ici : http://www.leslecturesdelily.com/2019/03/fief-ecrit-par-david-lopez-editions.html
Lien : http://www.leslecturesdelily..
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Fief

J'ai eu un peu de mal à entrer dans ce livre; je pense que la version papier m'aurait mieux convenu. Il ne se passe presque rien: des jeunes s'ennuient: drogue, jeux de cartes, boisson...seul Jonas fait de la boxe avec un succès inégal.

Tout est dans le travail sur la langue: le long entretien qui suit la lecture le montre bien.

C'est un premier roman dont l'auteur me semble sûr de son talent; il a reçu le prix inter décerné par un jury de 24 lecteurs sélectionnés avec soin.

Le texte est lu par l'auteur;"je lis vraiment comme j'ai écrit"
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Fief

Jonas et ses copains habitent en banlieue, pas loin de la campagne, ils se connaissent depuis l'enfance et zonent entre fumette, boxe et parties de cartes.

Mon avis sur cet ouvrage est assez mitigé. D'un côté, j'ai apprécié la lecture par l'auteur (ce qui n'est pas toujours gagné lorsque l'auteur lit son livre) et l'écriture (entre langage familier et soutenu). De l'autre, l'histoire m'a profondément ennuyée, j'avais l'impression d'avoir déjà lu / vu la même chose, tout était très prévisible et j'ai eu beaucoup de mal avec ça.

En bref : pas fabuleux.
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Fief

Ça passe ou ça casse, cette écriture wesh en mode narrateur interne (« je lui fais... », « puis il me sort... » ...)

En tous cas chez moi c?est passé crème, après quelques pages un peu déstabilisantes. On se glisse assez bien dans le survet? de ces jeunes un peu paumés entre la banlieue et la campagne péri-urbaine. Teuchi, techa, tise, zonzon... tout y passe, pour combler le vide de leurs rêves déçus. Marrants et donc attachants.
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Fief

[Fief] : nom masculin, domaine où quelqu’un est maître, que l’on considère comme sa possession.

Le fief, c’est « une petite ville, genre quinze mille habitants, à cheval entre la banlieue et la campagne ». Le maître, Jonas. Et ses potes, « pas des p’tits bourges des lotissements, pas de cailleras de cité »

« Fief », ce sont autant de chapitres que de tranches de la vie de Jonas, le narrateur, qui nous raconte sa vie, ses potes, sa ville, son quotidien.

« Fief » ça questionne l’identité, la réussite, l’amitié, la différence, l’appartenance à un groupe, à un lieu, à un milieu social. Peut-on le quitter ? Comment ? Doit-on le quitter ? « Je pourrais faire ça pour eux. Ça aurait du sens. Leur montrer qu’on peut se battre. Lutter pour devenir meilleur. Qu’on est pas prédestinés. Que le travail peut mener à la récompense ». Mais d’un autre côté, « Réussir, c’est trahir »

« Fief » c’est aussi une langue. Des dialogues. Le discours, brut, cru, dense, rapide et intense. De longues phrases, l’emploi du discours indirect libre, des énumérations sans virgule, pour mieux traduire la rapidité du débit et la vivacité des dialogues, que l’on lit en apnée et qui vous percute tel un combat de boxe, sport pratiqué par Jonas.

« Fief » c’est aussi une langue. Le récit. De l’introspection et de la description ; lent et contemplatif, imagé, métaphoré, sensible, poétique. Le chapitre « Baromètre » est un modèle de construction littéraire.

« Fief », c’est aussi une réflexion sur la langue et ses usages, sa grammaire, son orthographe, le second degré et l’humour. Sur la littérature, sur la communication et les non-dits.

« Fief » c’est un grand roman.

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Fief

Si vous cherchez un livre écrit en langue orale 'jeuns", une ode au chit et à la drogue en général (une vraie initiation pour moi qui n'y connait rien !) , à l'alcool et à la boxe (les meilleurs passages), courrez lire ce premier roman dont j'espérais beaucoup mais que j'ai difficilement terminé. On s'ennuie autant que les protagonistes qui vous désespéreraient d'être jeunes. C'est trash par moment sans qu'on y voit l'utilité ( de l'art de "bouffer une chatte" !) Sans doute un portrait réaliste de certains milieux mais désespérant. Dans le genre le prix Goncourt de Nicolas Mathieu – “Leurs enfants après eux” est tellement au-dessus que le lisant après je n'ai pu qu'être déçu. Je suivrai cependant l'auteur pour voir ce que le prochain roman réservera
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Fief

Ce roman est remarquable par son style littéraire et son écriture. Il a su retranscrire le parlé d'une génération dans un style très personnel et imagé. Il est très différent des autres livres que j'ai lus. Son style est actuel. Actuel. Dans quelques années, ce livre sera daté ou culte.



Ce livre est dédié à l'ennui et au recours du joint pour le tromper. La bande de potes du héros, Jonas, vit dans un entre-deux de ville et campagne. Une zone oubliée qui se rappelle à nous avec les manifestations des gilets jaunes.



Sans intrigue dans le roman, David Lopez arrive à faire que l'ennui devient le personnage principal de son livre. Les personnages n'ont pas de quête, pas de projet, pas de boulot si ce n'est se retrouver dans leur fief et fumer.


Lien : https://lilietlavie.com/2019..
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