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Citation de gouelan


Cela me mène à une réflexion qui boucle la boucle : la contemporanéité - comme le XVe et le XVe siècle - est travaillée par plusieurs temporalités. Elle est elle-même anachronique, de même qu'une oeuvre du XVe siècle qui mélange les temps du passé. Or, ces oeuvres de l'art contemporain dont je me sens proche sont celles où les temps s'enchevêtrent, montrant par là qu'il n'y pas de temps n°1. Et la contemporanéité qui me passionne est travaillée par cet anachronisme, constitutif je crois de toute oeuvre d'art. Dans ce contexte, le rôle de celui qui écrit sur ces oeuvres, quelles que soient les époques, est celui d'un passeur. Un passeur sans prétention, une deuxième main qui passe après l'artiste. Tenter d'être un passeur entre le travail de l'artiste (qui peut n'avoir rien à dire ou bien des choses pas forcément intéressantes sur son travail) et les contemporains. Car la contemporanéité n'est pas la simultanéité, qui définit deux choses se passant en même temps. Pour qu'il y ait contemporanéité, il faut qu'il y ait interaction entre ces deux choses. Je veux dire que dans l'art contemporain, tout n'est pas contemporain, et pour qu'il y ait contemporanéité, il faut qu'il y ait partage des temps entre l'oeuvre et ceux qui la regardent. L'oeuvre du XVe siècle est donc ma contemporanéité puisque aujourd'hui je la regarde. Et certaines oeuvres d'aujourd'hui sont mes contemporaines parce que je les regarde. Celles que je ne regarde pas ne sont pas mes contemporaines.

p.336
Peut-on se faire historien de son temps ?
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