AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Citation de sonatem


La poésie n’aide pas à vivre si ce n’est en vertu de la pure beauté, c’est-à-dire de la nature.
...
Et pourtant j’aime le temps où je vis car c’est le temps où tout s’évanouit et que c’est peut-être, justement pour cela, le vrai temps du conte. Certes, je ne fais pas allusion ici à l’ère des tapis volants, des miroirs magiques, détruits par l’homme pour toujours dans l’acte même de les construire, mais à l’ère de la beauté en fuite, de la grâce et du mystère sur le point de disparaître, comme les apparitions et les arcanes du conte : tout ce à quoi certains hommes ne renonceront jamais, portés par une passion encore plus profonde quand cette présence semble vouée à la perte, à l’oubli. Tout ce vers quoi l’on part pour le retrouver, fût-ce au péril de sa propre vie, comme la rose de la Belle en plein hiver. Tout ce qui chaque fois se dissimule sous une carapace de plus en plus impénétrable, au fond de labyrinthes où s’exaspère l’effroi.
...
Maturité : ni fulgurations ni voix. Mais un avènement inopiné, biologique voudrais-je dire : un point que doivent toucher ensemble tous nos sens, afin que la vérité se fasse nature. Comme se réveiller un beau matin en sachant une langue nouvelle. Et les signes, vus et revus, deviennent parole.

La maturité, c’est découvrir et démêler sans relâche dans le monde, qui de toutes parts nous presse et nous sollicite (même et surtout le monde de la beauté), cela seulement qui est nôtre depuis les origines, « donc par destination ».


CONTE ET MYSTÈRE – Le Parc aux Cerfs, 2 (pp. 181-6)
Commenter  J’apprécie          190





Ont apprécié cette citation (15)voir plus




{* *}