Cora Reilly

"Je vais bien", ai-je répété parce qu'il semblait avoir besoin de l'entendre. Il n'a rien dit pendant un long moment avant de s'agenouiller soudainement devant moi et de presser son visage contre mon ventre. "J'aurais pu te perdre il y a deux jours."
J'ai frissonné. "Mais tu ne l'as pas fait."
Il a levé les yeux vers moi. "Pourquoi as-tu fait ça ? Pourquoi as-tu pris une balle pour moi ?"
"Tu ne sais vraiment pas pourquoi ?" J'ai chuchoté.
Il est devenu très calme, mais n'a rien dit.
"Je t'aime, Luca." Je savais que dire tout haut était un
risque, mais j'avais cru mourir il y a quelques jours, alors ce n'était rien.
Luca a approché son visage du mien et a caressé mes joues. "Tu m'aimes." Il l'a dit comme si je lui avais dit que le ciel était vert, ou que le soleil tournait autour de la terre, ou que le feu était froid au toucher. Comme si ce que j'avais dit n'avait pas de sens, comme si ça ne correspondait pas à sa vision du monde. "Tu ne devrais pas m'aimer, Aria. Je ne suis pas quelqu'un qui devrait être aimé. Les gens me craignent, ils me détestent, ils me respectent, ils m'admirent, mais ils ne m'aiment pas. Je suis un tueur. Je suis douée pour tuer. Meilleur sans doute qu'à n'importe quoi d'autre, et je ne le regrette pas. Putain, parfois j'y prends même plaisir. C'est un homme que vous voulez aimer ?"
"Ce n'est pas une question de désir, Luca. Ce n'est pas comme si je pouvais choisir d'arrêter de t'aimer."
Il hocha la tête, comme si cela expliquait beaucoup de choses. "Et tu détestes m'aimer. Je me souviens que tu l'as déjà dit."
"Non. Plus maintenant. Je sais que tu n'es pas un homme bon. Je l'ai toujours su, et je m'en fiche.

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