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Citation de Kichigai


Dans un célèbre ouvrage, Michael Hardt et Antonio Negri
ont développé le concept d’un « Empire » qui n’aurait pas de
limites, pas de frontières territoriales, et fonctionnerait « à
tous les niveaux de l’ordre social ». Il « intègre progressivement
l’espace du monde entier à l’intérieur de ses frontières ouvertes
et en perpétuelle expansion 1 ». L’Empire aurait donc une forme
de pouvoir total et intemporel, sans qu’on ne puisse jamais le
réduire à des individus ou à un seul pays prépondérant. Les
États-Unis, en tant que pays, ne constitueraient pas la vraie force
dirigeante, et encore moins ses citoyens ordinaires, tout aussi
victimes des abus de l’Empire. Il s’agirait plutôt d’une forme de
gouvernement mondial illicite et insaisissable, formé du pouvoir
financier, des entreprises, des lobbies, obéissant à de puissants
intérêts et organisé selon une logique implacable assurant sa
perpétuation.

Il n’en reste pas moins qu’il serait difficile de situer le cœur de
cet Empire ailleurs qu’aux États-Unis, même si de nombreux
citoyens de ce pays sont exclus du cercle de domination qui s’est
mis en place, qu’ils en subissent les conséquences et qu’ils en
élaborent parfois de sévères critiques. S’il est nécessaire de recon-
naître l’apport des États-Unis dans le monde, notamment pour
l’avancement de la science et une certaine défense de la démocra-
tie et de la liberté d’expression, il faut aussi condamner certains
de ses comportements qui affectent parfois non seulement leurs
citoyens, mais les hommes et les femmes partout dans le monde :
le soutien à des dictatures sanguinaires ; la participation à des
guerres longues et meurtrières ; le gaspillage de ressources éner-
gétiques non renouvelables ; de nombreux dommages à l’environ-
nement ; le refus de signer nombre d’ententes internationales,
dont le protocole de Kyoto ; la promotion d’une économie axée
sur la déréglementation, le libre marché et la concurrence, ce qui
provoque, entre autres, des écarts toujours plus grands entre les
riches et les pauvres ; l’absence de volonté de réduire les inégali-
tés ; la collusion profonde entre le pouvoir politique et le pouvoir
financier ; l’expansion de ses multinationales formant des oligo-
poles et contrôlant le marché ; le racisme envers sa communauté
afro-américaine et certains autres groupes ; son appui indéfectible
à Israël.




p. 34-35
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