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Citation de Rustine64


« .....Antón Hopka suivi l’allée centrale jusqu’à l’arbre au crucifix. C’était une de ses curiosités connues des seuls Pragois, qui préservaient jalousement son anonymat des hordes de touristes. Le chêne bicentenaire abritait sous son feuillage maintes tombes anciennes, nichées contre sont larges tronc de patriarche. L’une d’entre elles était surmontée d’un grand Christ en croix qui penchait dangereusement, si bien que les plis de l’écorce avait peu à peu englouti ses bras, rajoutant à l’infortune du supplicié. Antón se signa respectueusement en passant devant.
Au travers du feuillage, le ciel blanc diffusait une chaleur moite, qui présageait encore un orage : il n’avait pas de temps à perdre. Il bifurqua vers le mur sud du cimetière. L’arbre veillait à cet endroit sur une abondante végétation de sous-bois, poussée là sans permission parmi les sépultures abandonnées . Au fil des années, la mousse s’était installée sur les pierres en tapis duveteux, tandis que d’anciennes bruyères, ressemées aux vents des années, avaient constitué, sous les frondaisons de l’ancêtre, une lande mélancolique et sauvage. Antón s’arrêta en bordure de l’ombre, devant une jolie tombe baroque encombrée de fleurs et peuplée de madones en plastique d’un goût douteux. Le lierre y foisonnait en lianes vigoureuses qu’il coupait de temps à autres avec parcimonie. La plupart du temps, il se contentait de coiffer les mèches un peu trop abondantes et de les rassembler pieusement sur les épaules de la pierre. Que la vie pût s’être installée dans un endroit si peu prometteur forçait son admiration. Oui, la vie avait de ces manières à vous faire douter du deuil..... »
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