Sommaire
Avant-propos
Introduction. La référence au passé – Claudia Moatti & Michèle Riot-Sarcey
Partie I – Les figures de la référence
Entre analogie et anachronisme : la référence au passé dans la rome antique – Claudia Moatti
Le jeu du peuple avec le temps en Italie au milieu du XIVe siècle – E. Igor Mineo
L’invention d’une nouvelle langue dans l’Italie du XVIe siècle : l’appel au passé contre le présent de la guerre – Jean-Louis Fournel
Freud, une rupture dans la pensée de soi – Nicole Edelman
Le travail de la réfèrence. Remarques à partir du chapitre 11, « Le chant d’Ulysse », de Si c’est un homme de Primo Levi – Gisèle Berkman
Partie II – La référence en révolution
« Le saut du tigre dans le passé. » W. Benjamin et la réactualisation du passé antique pendant la Révolution française – Caroline Fayolle
La référence au passé récent : l’an II comme moteur d’action chez les révolutionnaires démocrates (Thermidor et au-delà) – Déborah Cohen
Sous la table rase, les passés. Référence au passé et espace révolutionnaire : le cas des destructions d’églises pendant la Commune de Paris (1871) – Quentin Deluermoz
Le passé présent. 1968 : la référence à l’histoire au cœur de l’événement – Ludivine Bantigny
Partie III – La référence en débat
La Grande Famine en Irlande, un siècle après : une référence silencieuse – Laurent Colantonio
Le Paradis – un peu plus loin. Francisco Bilbao, utopiste hispano-américain – Annick Lempérière
Une référence politiquement située : perspectives d’alliances anticoloniales à partir des Jacobins noirs de C.L.R. James – Timothée Nay
La fin des citoyens en armes. Le coup d’État du 6 septembre 1930 en Argentine et les références au passé révolutionnaire – Marianne González Alemán
Le « martyr » : une « variation » tunisienne – Kmar Bendana
Contrepoint : La modernité, entre utopie et idéologie – Michèle Riot-Sarcey
nous avons voulu comprendre comment les acteurs de l’histoire s’approprient le passé et l’actualisent, le fixant pour certains, l’orientant vers le futur pour d’autres, par là même l’interprétant au présent dans une forme de vérité qui conditionne en partie la réflexion sur leur propre devenir
La question est donc : comment laisser émerger la référence au passé, lors même que celle-ci se voit, selon un délai plus ou moins long, occultée, recouverte par d’autres modes plus consensuels d’évocation du temps – ceux qui, replâtrant lacunes et discontinuités, leur substituent le leurre de l’homogène et du continu ?
Les espoirs d’un passé brisé, détérioré par des idéologies de substitution, reprennent paradoxalement vie à la faveur d’une autre catastrophe qui se dessine à l’horizon d’une fin de l’histoire si ardemment souhaitée par le néolibéralisme
Cette interpellation vise à soutenir les luttes minoritaires et à rappeler aux sujets majoritaires la violence de leur histoire et de leur présent, et leurs responsabilités face à cette histoire
c’est-à-dire la transformation d’un lieu où la parole divine, par le relais d’un prêtre, descend vers les fidèles, en un autre, où des hommes et des femmes du peuple s’adressent à leurs égaux
Dès 1789, la Révolution Française est perçue par les contemporains comme une rupture radicale qui transforme l’avenir en horizon incertain
Pour dénaturaliser le présent et sa continuité indéfiniment prolongée, il faut lui opposer un passé qui figure la rupture et le possible
prendre date,ouvrir l’avenir, faire sédition dans le fil tranquille de la chronologie