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Citation de Cielvariable


Des talons martèlent le linoléum dans le long couloir de l’étage. Les pas se rapprochent dangereusement de moi. Ma gorge se noue et je sens le souffle saccadé de ma respiration. D’étranges souvenirs me heurtent la tête, comme si j’étais pris dans un étau. Une peur irrationnelle s’empare de tout mon être.

Je m’accroche au plus fol espoir : non, elle ne me trouvera pas. Ne m’interrogera pas sur le drame déchirant dans lequel j’ai tenu le premier rôle. Je resterai muet, dans un silence de mort, mes lèvres à tout jamais cousues.

Misère ! Elle ouvre la porte du laboratoire d’informatique où j’ai cru pouvoir m’exiler. J’ai tout juste le temps d’envoyer un texto.

Suis dans l’trouble


Je me tourne vers la directrice, le regard effaré. Elle plisse le front, affiche un air dédaigneux et me demande :

— Edmond ? Que fais-tu ici à cette heure-là, toi ?

J’esquisse un petit sourire affecté. D’une voix un peu chevrotante, je lui réponds :

— Je termine mes devoirs à l’ordinateur, madame.

— Mais voyons donc, il n’y a pas de récupération, le mardi soir. Le labo d’informatique est fermé. Tu ne t’en souviens pas ?

— La porte n’était pas verrouillée. J’ai cru que les choses avaient changé.

Imperturbable, madame Gamache Dubreuil ne bouge pas d’un iota. Je lui présente aussitôt des excuses aussi lamentables qu’obligatoires pour minimiser l’incident.

— Je suis désolé, dis-je en ramassant mes effets personnels.

— C’est vrai que tu es de retour à l’école seulement depuis hier, mais il faut suivre les directives. À quoi ça sert d’avoir un code de vie sinon ? Rentre chez toi, il est tard.

J’ai pris des libertés avec le règlement, je l’avoue, mais j’obtempère à l’ordre de déguerpir sur-le-champ.
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