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Citation de collectifpolar


Les claquements des pétards s’étaient arrêtés net, les cris de joie des enfants et le bruit des éclaboussures venant de la piscine aussi, une nappe de silence épaisse avait tout recouvert et il lui semblait que ce silence s’était mis à couler dans ses veines et l’engourdissait soudain. Un des pétards avait dû lui pénétrer dans l’oreille, remonter comme un ver ou comme un spermatozoïde en remuant la queue jusqu’à une de ces cavités qui se trouvent au-dessus de la tempe pour y exploser puis la rendre sourde. Elle ouvrit les yeux, elle vit du sable, des tonnes de sable sur des tonnes de kilomètres, elle distingua des corps inertes sur les fauteuils de plage et, autour, des gens qui couraient dans tous les sens, jamais dans la même direction. Comme s’ils cherchaient tous à échapper les uns aux autres, mais ça ne ressemblait pas à un de leurs jeux ; elle lisait l’affolement sur leurs visages. Elle vit José, qui était penché sur le corps de sa femme, Elsa, et il pleurait et il hurlait peut-être mais elle n’entendait pas le son. Elle avait pris un sacré coup de soleil, Elsa. Elle était contente de l’avoir rencontrée, le premier soir, elle était douce, et si pleine de joie et de bienveillance. Elles avaient bu des mojitos assises dans le sable toute la soirée, pendant que José était resté au comptoir du bar pour voir le match de foot avec des copains. Elles s’étaient fait draguer par le maître nageur, il était soûl, il voulait absolument leur apprendre à nager à 11 heures du soir. Elle savait déjà nager, de toute façon, mais rien qu’à l’idée de se baigner, la mer lui avait paru lourde, compacte, elle pouvait l’engloutir.
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