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Critiques de Cécile Cabanac (485)
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La Petite Ritournelle de l'horreur

Coup de coeur pour ce remarquable roman qui déploie tout ce que j'aime et recherche lorsque je lis un thriller : un ancrage sociétal, du très sombre qui fore les tourments de l'âme humaine jusqu'à vous bouleverser au plus profond, un récit propulsif et dense qui se conclut en un final à la hauteur des attentes. Ce roman, c'est tout cela à la fois. J’ai juste un peu hésité à lâcher les cinq étoiles en me disant qu’une écriture moins impersonnelle et plus racée aurait apporté encore plus de densité au récit ... mais après un mois de digestion, l’empreinte reste aussi forte qu’une fois le roman refermé, alors je ne radine pas !



La scène inaugurale vous happe immédiatement. Un corps, puis deux, puis trois d'adolescents sont retrouvés dans un mur au hasard de travaux dans une maison isolée, faisant ressortir un cold case d'enfant disparu. Toute l'équipe d'enquêteurs est secouée, d'autant plus qu'il s'avère assez vite que les anciens propriétaires de la « maison de l'horreur » ( ainsi surnommée par les médias ) ont été familles d'accueil pour la DDASS, lui est décédé depuis un moment, elle depuis peu dans un EHPAD.



Cécile Cabanac ancre les racines de son roman dans la réalité en mettant en scène la maltraitance subie par des enfants placés par l'ASE ( Aide sociale à l'enfance ) et ses conséquences dans la vie adulte. Les nombreux dysfonctionnements de ces services départementaux ont été récemment mis en lumière par deux reportages déchirants réalisé par le journaliste Sylvain Louvet ( « Enfants placés, les sacrifiés de la république » et sa suite « Enfants placés : que fait la République ? » ) mais aussi par le téléfilm diffusé sur France2 « Enfant de personne » qui racontait le douloureux parcours de Lyes Louffok, ex-enfant placé aujourd'hui militant des droits des enfants. Evidemment, dans un thriller, les curseurs sont poussés beaucoup plus loin dans la violence et la noirceur, mais lorsque sont décrits certains sévices, le lecteur est glacé de sentir à quel point la réalité n'est peut-être pas si éloignée de la fiction.



C'est à travers le regard de trois enquêteurs que l'auteure plonge le lecteur dans l'intrigue, un trio empathique qui partage avec lui ses angoisses face à l'horreur : la commandant Virginie Sevran et son binôme Pierre Biolet ( c'est leur troisième enquête après Des Poignards dans les sourires et Requiem pour un diamant, j’ai adoré ce duo complice à la vie normale loin des clichés des flics torturés ), et le lieutenant Marc Dombard aux méthodes plus brutales mais efficaces.



Les chapitres courts alternent les points de vue des différents protagonistes, emportant l'intrigue dans un rythme addictif et haletant porté par une écriture précise et soignée. Cécile Cabanac sait parfaitement mettre en scène son enquête en brouillant subtilement les pistes. Son scénario, tentaculaire avec ses nombreux rebondissements et suspects, est bétonnée jusqu'à une résolution totalement surprenante et cohérente tant les personnalités présentées étaient difficiles à cerner de part leur psychologie troublée. Le lecteur n'est libéré que dans les dernières pages après un final absolument irrespirable.



Un superbe thriller à la fois sombre et sensible qui parvient brillamment à ne jamais tomber dans le glauque, le pathos ou le sensationnalisme malgré un sujet qui s'y prêtait. Son titre un peu convenu ne reflète pas sa subtilité même s’il met douloureusement en lumière la terrible répétition des cruautés infligés à des enfants qui ne demandaient qu’à être un peu aimés.



PS : à noter que le 25 janvier 2022, a été adopté un projet de loi prévoyant tout un arsenal de mesures visant à mieux protéger les jeunes placés dans le cadre de l’ASE après le constat de nombreuses défaillances.





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Le Chaos dans nos veines

J'attendais énormément du dernier roman de Cécile Cabanac. Je n'ai pas été déçue. Si le Chaos dans nos veines ne m'a pas bouleversée comme La petite ritournelle de l'horreur ( il est vrai sur un sujet terriblement fort, l'enfance maltraitée et les dysfonctionnements de l'ASE ), j'ai été soufflée par la puissance d'un incroyable scénario taillé au laser.



Tout commence par une découverte macabre dans une maison isolée de Dordogne, le cadavre d'une femme, vraisemblablement un suicide par arme à feu. Sauf que dans la cave, un autre corps est retrouvé en train de se décomposer dans une cuve d'acide, impossible à identifier donc. Sauf que la première victime est une ex-capitaine Céline Arbin dont le sens de la justice surpassait tout au point d'être obsédée par deux affaires non résolues qui évidemment seront la clef des événements présents.



L'architecture de ce polar est remarquablement complexe, jonglant sur plusieurs temporalités. Ainsi alternent les chapitres du temps de l'enquête ( année 2019 avec une échappée en 2021 ) avec ceux qui remontent aux racines du Mal et aux investigations passées de Céline Arbin, déroulés chronologiquement à partir de 1983 pour se reprocher progressivement de 2019. L'autrice enchâsse ses chapitres de telle façon à ce que le passé et le présent se répondent, ouvrant des interrogations qui résonnent dans le chapitre qui suit, comme des échos qui construisent patiemment le puzzle de ce scénario d'une précision millimétrique.



La construction est tortueuse comme les méandres d'un fleuve, il est absolument impossible de comprendre où Cécile Cabanac nous mène. On a souvent l'impression d'y voir clair ou plus clair mais ce n'est qu'une illusion tant l'intrigue joue avec nos certitudes. Quelques intertextes en italiques tisonnent encore plus notre obsession à découvrir la vérité. Ce sont les confessions du tueur-manipulateur qui les démarrent ainsi : « tuer n'est pas à la portée du premier venu. » La trame est d'une rare densité, pleine de surprises et de rebondissements inattendus, peuplée de personnages inquiétants ( notamment de nombreux criminels, assassins ou violeurs, gravitant autour d'un avocat pénaliste as du barreau ).



Le titre fait écho à la thématique centrale du roman : l'hérédité et la question de la naissance du Mal. Le Chaos dans nos veines fore la psyché humaine jusqu'à ce qu'elle a de plus sombre, sans aucun manichéisme. Les notions de Bien, de Mal et de Vérité étant profondément instables, n'importe qui semble être capable de basculer pour une raison ou une autre et se rendre capable du pire.



Il y a peu de lumières dans ce polar puissant et oppressant. A peine surgit-elle de l'impeccable duo d'enquêteurs qui apporte chair et humanité. Les deux flics, Rémy Brisseau et sa jeune adjointe Marianne Decointet ont des manières très différentes d'envisager leur métier ou de déployer leur énergie pour trouver pourquoi la capitaine Arbin a été assassinée et qui est l'inconnu dans la cuve d'acide. Mais au final, ils y parviennent. L'épilogue est d'autant plus terrible que l'auteur parvient à brillamment l'étirer et le disséminer sur une cinquantaine de pages au lieu de le balancer en quelques pages comme c'est souvent le cas. Vraiment une excellente lecture.



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À pleurer tout nous condamne

L'auteure, nous entraine , dans une histoire,où il est impossible de s'ennuyer. Un cold case menée par des mains de maitre, dans univers, oppressant, suffocant, un monde où on s'avance en apnée, du début jusqu'au twist final. Un rythme intense, qui monte crescendo, au fil de la lecture, une enquête prenante , une intrigue haletante, un suspens insoutenable, une histoire à multiples rebondissements, tous les éléments pour former un véritable thriller comme je les aime. Alice, suite à un burn out, décide de tout quitter, elle laisse Paris, pour aller s’installer dans la maison familiale, au Pays Basque, la maison de sa tante Diane. Une histoire temporelle qui se déroule entre 2001 à 2022. Diane à disparu mystérieusement, aucun corps retrouvé, une affaire qui a été vite classée. Alice décide de comprendre, de savoir ce qui c’est véritablement passé. Elle veut vraiment résoudre cette affaire . Alice est une battante, elle fonce , rien ne l’arrête, elle évite tous les obstacles qu’elle rencontrera sur son passage . Une histoire qui met les villageois dans l’embarras, des non dits, des secrets des mensonges refont surface. Arrivera t-elle à son but? Arrivera t-elle à comprendre le pourquoi du comment?Nous avançons,en apnée, a peine le temps de prendre un bol d’air, que nous retombons dans cette spirale diabolique, mettant nos neurones à rude épreuve.L’auteure happe ses lecteurs dés le début,jusqu’au twist final. Un thriller psychologique qui nous donne la chair de poule,qui nous fait froid dans le dos. L’auteure a travaillé en profondeur, et minutie la psychologie des personnages,c’est existentielle . Elle ne laisse rien au hasard, tout à son importance. Une histoire qui nous prend au tripes,on ne peut sortir indemne d’une telle lecture. Un thriller psychologique à lire de toute urgence.



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La Petite Ritournelle de l'horreur

« La Petite Ritournelle de l’horreur » débute par la découverte d’un corps d’adolescente dans la cloison d’une maison isolée qu’un brave père de famille était en train de rénover afin d’y accueillir ses trois enfants et sa femme enceinte du quatrième. Lorsque la brigade criminelle du commissariat de police de Versailles vient sur place, elle découvre très vite deux autres cadavres emmurés dans cette « maison de l’horreur », ainsi baptisée par des médias en mal de scoops. Les anciens propriétaires se retrouvent très vite en tête de la liste des suspects, surtout que le couple servait de famille d’accueil pour la DDASS…



Dès la première scène, Cécile Cabanac happe le lecteur pour ensuite le tenir en haleine tout au long de cette intrigue qui distille progressivement tous ses secrets. En alternant le point de vue des enquêteurs au fil de chapitres courts, l’autrice insuffle un rythme de lecture soutenu à ce « cold case » qui pointe du doigt les nombreuses lacunes d’un système de placement d’enfants pour le moins défaillant. Alors certes, pour les besoins de l’intrigue et afin de faire honneur à l’horreur annoncée dès le titre, Cécile Cabanac pousse le bouchon des maltraitances physiques et psychologique beaucoup plus loin que dans la réalité, mais ne manque néanmoins pas d’attirer notre attention sur les dangers qui menacent ces pauvres gamins placés par l’Aide Sociale à l’Enfance…



Au final, cette troisième enquête menée par la Commandant Virginie Sevran, qui peut se lire indépendamment des deux précédentes, s’avère particulièrement tentaculaire et glaçante, mais néanmoins très prenante. L’écriture sans fioritures accompagne parfaitement cette intrigue que j’ai dévorée en deux jours, mon seul bémol étant que j’aurais peut-être préféré un peu moins de personnages, mais plus développés. La pléiade de protagonistes permet certes de multiplier les rebondissements et d’entretenir les fausses pistes, mais ne permet pas à l’autrice d’aller au fond de tous ses personnages et demande pas mal d’attention du lecteur, au risque de légèrement se perdre.



Du bon polar !
Lien : https://brusselsboy.wordpres..
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À pleurer tout nous condamne

Dans les premières pages, on découvre une jeune femme en plein burn out. Alice vient de craquer. Attachée parlementaire d'un odieux député qui l'exploite sans vergogne, la harcèle même, elle décide de quitter Paris et son employeur pour la maison familiale de Saint-Just-Ibarre dans le pays basque. Ou plutôt l'ancienne maison de sa tante maternelle, Diane, médecin, qui a mystérieusement disparu une nuit en laissant sa porte ouverte, son intérieur éclairé, puis qui se serait dirigée vers la forêt voisine. Malgré une longue enquête, de nombreuses battues et l’opiniâtreté du flic chargé de l'enquête, elle n'a jamais été retrouvée. C'était il y a vingt-et-un ans. Et Alice sent une urgence à découvrir la vérité.



L'avancée narrative est habilement construite. A partir d'un procédé pourtant lu et relu, à savoir une alternance de deux temporalités ( 2001 et la disparation de Diane ; 2022 et l'enquête d'Alice ), Cécile Cabanac parvient à maintenir un réel suspense sur quatre-cents pages. Chaque chapitre introduit un nouveau détail qui aussitôt rebondi dans le suivant, et ainsi de suite. La lecture est très propulsive et j'ai eu du mal à la lâcher avant de connaître la résolution du cold case.



L'autrice maitrise très bien le huis clos villageois. On sent une pression sourde pesée sur Alice à mesure qu'elle pose des questions et remue le passé. On sent à quel point sa présence dérange les habitants, trouble la tranquillité de leur écosystème du village. On sent à quel point sa quête de vérité perturbe aussi sa sa famille, le traumatisme a été soignée à coup de silence et de tabous. Alice réveille des fantômes et les secrets qui les accompagnent. Et des secrets, il y en a un paquet, distillés au fil de l'intrigue.



Malgré ses qualités, ce roman n'est pas mon préféré de l'autrice. Je lui préfère nettement ses précédents romans. La Petite ritournelle de l'horreur ( coup de coeur ) m'avait profondément touchée, voire bouleversée par moment. Là, je n'ai pas réussi à m'attacher à Alice, sans trop savoir m'expliquer pourquoi car j'aime bien d'habitude les personnages dont la détermination l'emporte sur leurs fragilités initiales.



Surtout, je n'ai pas totalement cru à ses aventures et celle du village. Dans un polar ou thriller, je suis prête à croire en tout le too much du monde ( comme souvent chez Grangé ou Thilliez ) si je suis embarquée dans le feu de l'action. Mais là, je n'ai pas cru à plusieurs péripéties, notamment un des deux dénouements ( le "mystère village" ) que je n'ai pas trouvé crédible du tout. En fait, il y a peut-être trop de ramifications, trop complexes, pour retomber de façon cohérente sur ses pattes, et ce même si l'autrice a une explication pour tout.



Il n'empêche que, malgré ces réserves, j'ai quand même dévoré le roman, ce qui est toujours bon signe.

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Des poignards dans les sourires

J'ai fait un rêve : je faisais un commentaire sans concession sur un livre que je n'avais pas , mais pas du tout aimé !!! Et mes amis babeliotes de m'adresser des messages exaltés : " Ouf , notre PAL ne va pas augmenter , on va enfin faire des économies "....Bon , et bien je viens de terminer "Des poignards dans les sourires " et , désolé ,mais je l'ai ...adoré. Vous pouvez donc clore ici la lecture de ce commentaire et je vous dis " à bientôt "......



L'action , elle va se dérouler en province , Clermont-Ferrand et ses environs.

Le héros , c'est François Renon , un entrepreneur local....Trois pages et il meurt ,

Coups de couteau dans le dos....et il disparaît....Voilà, c'est pas compliqué quand même...Et notre ami François , il va devenir le point d'ancrage , le pivot d'un incroyable imbroglio familial....et nous , on va " patauger dans les miasmes ".

Vous vous souvenez tous d'avoir entendu parler , au cours de vos études , de la famille des Atrides ? Et bien , les Atrides , en comparaison , ce sont des " enfants de choeur ". Leurs relations , du " pipi de chat , de la roupie de sansonnet ". Si j'ose m'exprimer ainsi.

Les Renon , c'est "du lourd" , de la bonne bourgeoisie locale , cette bourgeoisie où tout le monde semble né avec une cuillère d'argent dans la bouche...Oui , mais ça , c'est quand on ne gratte pas trop le vernis ...Parce que , les Renon , ils sont unis par un lien , que dis-je , des chaînes , des chaînes de haine , des haines viscérales , des haines si fortes que chacun d'eux rêve de.... serait capable d'avoir.....Autour d'eux gravitent aussi quelques personnes qui auraient aussi pu....qui auraient eu bien des raisons de...

La veuve de François, c'est Catherine . La disparition de son mari ne la perturbe pas trop : la voilà qui va chez le coiffeur , qui soigne son " look " , hum , pas clair tout ça....Et puis , elle est très proche de sa soeur Françoise , atteinte d'un cancer et en phase terminale...événement qui , on le comprend aisément, la perturbe grandement .

Bref , un mort , des tonnes d'assassins potentiels et une rare habileté pour l'auteure de bien tout compliquer et de nous lancer sur des pistes plus ou moins ....Le pire? Et bien c'est que ça marche....

Pas facile l'enquête pour Virginie Sevran et Pierre Biolet du SRPJ de Clermont. Ces deux flics gagnent notre sympathie tout au long du roman . On sent bien que leur vie personnelle n'est pas toujours simple mais leur pudeur les détourne du chemin de l'alcool , chemin souvent usité par nombre de leurs collègues dans bien d'autres romans , des flics sympas et humains....

Voilà posées les premières pierres d'un édifice qui ne demande qu'à s'écrouler sans que l'on ait à faire preuve d'une force exceptionnelle ou d'un acharnement impitoyable....

Les chapitres sont courts , on passe de l'un à l'autre avec gourmandise , intérêt , envie , avec avidité. Je me dois de vous faire une confidence : hier, j'ai zappé la promenade ensoleillée sur les magnifiques bords de Vienne ! Mon épouse n'était pas très contente , mais je lui ai bien fait remarquer qu'il ne fallait pas m'offrir de tels bouquins ! Non , rassurez-vous ,il n'y a pas de problème entre nous , je vais l'accompagner cet après-midi....enfin si le livre que je viens de commencer me laisse en paix...Et ça,c'est pas gagné !! Bon , en même temps , chez nous , ce n'est pas comme chez les Renon ....mais je vous laisse découvrir.

Une derniére petite chose. Pour aller à Clermont , terminé , fini , je n'emprunte plus le col des Goules. J'aurais trop peur. Peur de perdre la tête.

Peur que les bras m'en tombent . Peur , au point de ne plus " en avoir de jambes ".....Vous êtes intrigués ? Vous ne comprenez pas ? Vous aimeriez en savoir plus? Et ben , ça y est , un de plus sur la PAL....Bonne nouvelle quand même, il paraît que les livres vont être remboursés par la Sécurité Sociale !!!

Un mot pour l'auteure . Brillante pour un premier roman , brillante et...à suivre .

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Des poignards dans les sourires

De ses excès de la veille, François Renon peine à s'en remettre. Encore groggy, c'est glacé et encore chancelant qu'il quitte la chambre conjugale et descend au rez-de-chaussée. Alors qu'il tente de se préparer à manger, une ombre surgit derrière lui. La peur l'étreint, une douleur vive et piquante dans son dos le paralyse. Incapable de se défendre. Il ne perçoit même plus la souffrance qui le parcourt et lentement, la vie l'abandonne...

Après avoir passé le week-end, en région parisienne, chez sa sœur, avec ses enfants, Catherine Renon est sur la route du retour. Alors qu'elle approche de Ceyrat, l'appréhension monte. Son couple en crise, François devenu ingérable, veut reprendre les choses en main, ne serait-ce que pour leurs trois enfants. Souhaitant se retrouver seule avec son mari, elle laisse ces derniers chez son amie. Mais, en rentrant chez elle, elle trouve la maison vide ainsi que la penderie et le tiroir de François. Abasourdie, elle ne s'attendait pas à cela...

Trois jours plus tard, un joggeur appelle la police : il vient de tomber sur un cadavre calciné, les membres et la tête découpés, au col des Goules. La capitaine Sevran, fraîchement débarquée de Paris, et son équipier, Pierre Biolet, se rendent sur les lieux. Qui a bien pu s'acharner à ce point sur l'individu ? L'enquête s'annonce compliquée au vu du peu d'éléments que les agents retrouvent sur place...



Un meurtre dès les toutes premières pages, un cadavre "anonyme" et raccourci retrouvé quelques feuillets plus loin... Sans nul doute que ces deux sombres événements sont liés. Sauf que tout n'est pas si simple pour la capitaine Virginie Sevran puisque de François Renon, sa femme ne semble guère attristé de sa disparition. Bien au contraire... Cécile Cabanac nous entraîne en plein huis clos auvergnat où l'on suit cette tragédie familiale. La capitaine Sevran, tout juste mutée du 36 après son divorce et chargée de l'enquête, va peu à peu découvrir cette famille Renon. Un beau tableau familial qui va peu à peu s'abîmer et perdre de ses couleurs car, tour à tour, nous découvrons les sombres secrets, ressentiments et non-dits qui ternissent ce semblant de famille. L'auteure, en effet, s'attarde sur les failles de certains (enfance douloureuse, tromperie, alcool, chantages, violence...) et dresse, au final, un tableau peu reluisant de cette famille bourgeoise d'apparence fort respectable. Ce roman policier offre une intrigue solide, des personnages foisonnants et complexes, un dénouement inattendu et une fresque peu reluisante de la bourgeoisie provinciale.

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La Petite Ritournelle de l'horreur

Il faudra sans doute dépasser l'horreur du sujet abordé pour " apprécier " ce livre à sa juste valeur . Je connais la réaction parfaitement lègitime et compréhensible de certains et certaines de mes amies babeliotes qui refuseront de " plonger " dans cette maison de l'horreur qui nous attend .Déjà , je pense que la couverture aura donné le ton de par sa noirceur et de l'impression dramatique qu'elle dégage .Quant au titre , on ne peut pas dire qu'il soit de nature à rassurer quiconque , voire même ... .Et puis voilà , me concernant , j'ai voulu me lancer au risque d'arrêter la lecture si celle - ci s'avérait trop difficile . Et bien , je dois l'avouer , j'ai été agréablement ( façon de parler ) surpris par la dextérité de l'auteur à rendre l'horreur supportable , tant par la qualité de l'écriture avec un vocabulaire bien " muselé " , un découpage habile du récit avec changement de point de vue à chaque court paragraphe et en nous faisant en quelque sorte prendre parti pour connaître la vérité . Je me suis en permanence senti concerné , impliqué , guidé par des policiers aussi complémentaires entre eux qu'efficaces et charismatiques .Au delà , une pléïade de personnages dont on " prend la trace "avec plus ou moins de sympathie .Bien entendu , le dénouement est à la hauteur , pas surprenant mais rehaussé si besoin était , par un évènement ...dont je ne vous dirai rien , pas envie ....Tout le monde a entendu parler des tristements " célèbres" Thénardier ? Et bien Je vais vous le dire , c'était des " gentils" , eux .Oui , oui .

Je n'ai pas résumé l'essentiel ? Ben , oui , comme d'hab. , il y a la quatrième pour ça .

A bientôt chéres amies et amis .
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La Petite Ritournelle de l'horreur

Ce livre, je l'ai vu passer de nombreuses fois sur les blogs ces deux derniers mois, et moi aussi, j'ai été tentée, je l'ai acheté. Et voilà comment on se risque à la lecture d'un thriller beaucoup aimé par les autres. Mais…. j'ai adoré. J'ai vraiment été emportée dès les premières lignes. Et ça, c'est très important. Combien de thrillers ou polars ai-je laissé tomber, abandonné, parce qu'à la page 30 il ne se passait toujours rien ? Des dizaines. Des centaines je suis sûre, en fait. Ici, avec « La petite ritournelle de l'horreur », Cécile Cabanac m'a pratiquement prise par la main et entrainée dans une histoire horrible, noire, mais très entraînante. J'allais dire un poncif : haletante. le bonheur, quoi, pour tout amateur de polars, de suspense, d'horrifique même. Une immense réussite. Je vais juste résumer le début de l'histoire. Pour ne pas spoiler.



Un homme un soir, en rentrant du travail, va dans la maison qu'il vient d'acheter, une maison à l'abandon que lui et son épouse ont acheté un très bon prix. Parce qu'il a des enfants, et sa femme est enceinte de huit mois, ce sera mieux que de vivre entassés dans l'appartement qu'ils louent. Il faut abattre des cloisons, et, armé de sa masse, il commence à frapper sur un mur. À un moment, il croit apercevoir un chiffon bleu qui dépasse du trou qu'il est en train de faire dans ce mur. Il s'approche, une odeur insoutenable, et c'est le cadavre d'une fille qu'il met au jour. Il appelle la police, et au cours de la nuit, la maison, éclairée par les gyrophares, est passée au peigne fin par les techniciens de la police, qui découvre deux squelettes d'enfants dans le mur, en plus de ce corps d'adolescente. Qui sont-ils ? Pourquoi ? Qui a fait ca ?

En intercalant les histoires des protagonistes de cet épouvantable fait divers, de la Commandant Virginie Sevran (le parti pris de garder le grade au masculin, car il reste masculin, me plaît beaucoup, par ces temps de terrorisme du politiquement correct ambiant), son équipier Biolet, futur papa, les autres policiers dont Dombard et ses propres démons qui le poussent à faire les va-t-en-guerre, les difficultés de l'enquête et leur propre vie, font que le récit coule tout seul.



Les âmes se dévoilent, les morts ont leur histoire, l'histoire horrible de gamins placés par l'Aide Sociale à l'Enfance, anciennement DDASS, sans suivi, les assistantes sociales débordées, celles incapables de faire leur travail, les enfants qui ont beau parler sont rarement écoutés, c'est toute la misère de ce système mal foutu qui est exposée ici. Tous les risques de maltraitance, tous ces enfants perdus.



C‘est vraiment très bien écrit, c'est prenant, c'est, poussé à son paroxysme, ce qui peut arriver à des enfants placés dans des familles d'accueil pratiquement jamais contrôlées. (Pensons à l'affaire Emile Louis)…Ecrit avec beaucoup d'humanité, malgré la noirceur, il faut avoir le coeur bien accroché, mais c'est une réussite. Bravo.
Lien : https://melieetleslivres.fr/..
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La Petite Ritournelle de l'horreur

Pio Achenza et sa femme Maria achètent une maison. Ils font des travaux pour y accueillir sa petite famille (3 enfants et un 4ème en route). C’est en voulant abattre une cloison qu’il découvre le corps d’une adolescente. La police veut savoir s’il ya d’autres corps. Elle casse d’autres murs et tombe sur un autre corps puis un troisième. Cette maison appartenait à Madeleine Duflot, 76 ans qui était partie vivre en EHPAD. Elle est décédée il y a 15 jours. Qui a bien pu faire ça ? Et pourquoi ?



On ne peut pas rester insensible à cette histoire, on se demande quel monstre peut faire ça. On est bien tenue en haleine pour comprendre même si je ne sais pas si on peut comprendre un tel geste. C’était le premier livre de l’auteur que je lisais et je vais surveiller la sortie du prochain

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La Petite Ritournelle de l'horreur

Ce polar est l'histoire d'une histoire qui avait tout pour faire de ce livre un grand livre.

Ce roman est l'illustration malheureuse d'une formidable énigme aux nombreux ressorts bien articulés qui devait laisser une trace pérenne dans la mémoire de ses lecteurs.

Cet ouvrage est la preuve qu'un sujet travaillé, documenté, exploré sous diverses formes, peut être gâché par son auteur.

Disant cela, je sais que je ne vais pas dans le sens du courant dont le débit charrie laudation et dithyrambe.

Non, je n'ai pas lu le même livre que celles et ceux qui l'encensent, et c'est pourquoi ma critique sera celle d'un lecteur anadrome qui accepte d'aller à contre-courant du consensuel.



Le pitch ( = résumé d'un film ou d'un livre ).

Un brave homme, poussé par une femme dominante, s'emploie, après ses heures de travail, à démolir un mur dans une maison que le couple vient d'acquérir... dans le but de pouvoir y abriter une famille qui s'agrandit.

Quelques coups de masse, quelques débris et à la fatigue succède l'horreur.

Les restes de trois enfants sont emmurés dans la béance de la cloison.

La brigade criminelle du commissariat de police de Versailles, emmenée par la commandant Sevran et sa fidèle équipe, est chargée de l'enquête.

Très vite, il s'avère que " la maison de l'horreur " ( ainsi baptisée par les médias ) a jadis appartenu à un couple de maltraitants pervers qui, sous le fallacieux prétexte de servir de famille d'accueil, hébergeait sous le regard négligent et intermittent... si ce n'est complice ... des services sociaux, des enfants mineurs en déshérence familiale et sociale.

La maltraitance physique et psychologique était le lot quotidien que ces Thénardier de l'horreur réservaient à leurs petites victimes.

Plus l'enquête avance et plus les découvertes des policiers ouvrent des portes sur l'effroi, l'innommable, le glaçant.

Ces trois petits squelettes emmurés en cachent d'autres... ailleurs.

Qui est ou qui sont les monstres qui ont pu commettre de telles atrocités ?

Pourquoi n'a-t-on rien su, n'a-t-on rien vu, n'a-t-on rien entendu ?

A-t-on affaire à un ou des psychopathes ?

À un ou des serial killers ?

Vous le saurez si vous décidez de lire ce polar thriller...



Gabin disait que les trois conditions pour faire un bon film ( il aurait aussi bien pu parler d'un livre ), c'était premièrement une bonne histoire, deuxièmement une bonne histoire et enfin troisièmement une bonne histoire.

Je ne suis pas tout à fait d'accord avec l'illustre Alexis Moncorgé, lequel aurait dû rajouter qu'il fallait aussi un bon scénario, de bons dialogues et un très bon casting.

Cécile Cabanac avait les trois éléments énoncés par Gabin... il lui a manqué le reste.

Pour étayer mon point de vue, je vais essayer de montrer les pour et les contre qui font que de ma lecture a résulté l'avis dont je vous ai d'entrée fait part.



POUR :

- L'histoire. le sujet imaginé par l'auteur, ses rouages, ses personnages, ses rebondissements, son intensité, sa dramaturgie... tout ça constitue un cocktail détonant et "savoureux" pour tout bon amateur de polar qui se respecte.

- La thématique. Elle est plurielle. Elle associe les obsessions d'un Poe, d'un Calaferte, d'un Ken Loach, d'un Olivier Norek, d'une Silvia Avallone ( ce sont quelques exemples parmi de nombreux autres ).

- La contextualisation - le sociétal et le politique. Pour cela il suffit de se référer aux documentaires réalisés par l'auteur journaliste pour France 5... sur le sociétal ... dont quelques numéros de la célèbre émission " Faites entrer l'accusé".

- Les personnages. Bien qu'esquissés, rarement décrits, ils ont du relief et un potentiel... qui méritaient de les hisser au pinacle...

- La structure narrative " chorale" qui alerte et dynamise la lecture.



CONTRE :

- La foultitude d'invraisemblances qui a ou qui ont largement contribué à décrédibiliser ma lecture.

Il n'y a que l'embarras du choix.

- La brigade de flics de la criminelle de Versailles.

Alors certes on est habitué dans ce genre à côtoyer des flics border line, des instables, des ripoux, des violents, des alcoolos, des toxicos, des addicts aux bookmakers, des marginaux qui ont maille à partir avec leur hiérarchie, avec leurs femmes, leurs gosses, leurs maîtresses.

Là, c'est tout l'inverse.

C'est un cocon d'hypersensibles, une pouponnière de grands émotifs qui vit dans la couvade et les biberonnages ; une grande couveuse pour adultes dont le cordon ombilical n'a pas fini de cicatriser.

On pourra m'objecter que l'un d'entre eux est un flic "à l'ancienne" aux méthodes rugueuses, qui se frotte aux "boeufs-carottes", à l'IGPN ou IGS.

Sauf que le seul qui faisait vraiment flic s'est rangé des voitures et que l'IGPN qui avait toutes les raisons de le renvoyer à la maison le laisse poursuivre l'enquête ( on ignore pourquoi ) jusqu'à la fin de ladite enquête et donc du roman... ( pratique pour l'auteur ).

La belle journaliste ambitieuse et arriviste de 7/7, prête à tout pour un scoop, qui va jusqu'à suborner un témoin... vit subitement son chemin de Damas, se repent, devient une aide précieuse pour le flic en quête de réhabilitation... dont elle tombe amoureuse...

Outre le fait de former une famille unie, la brigade qui est confrontée à une enquête criminelle où il est très vite avéré qu'elle est en présence de criminel(s) psychopathe(s) imprévisible(s)... ne pense à aucun moment à faire appel à un psy ( pourtant ils y en a dans leurs rangs ).

Un des enfants victime des "Thénardier" est devenu agent de sécurité. Ayant appris les découvertes macabres dans " la maison de l'horreur ", il est pris d'un accès de violence. Il se rend à l'ASE ( Aide sociale à l'enfance ), justement coupable à ses yeux, et saccage un bureau, violente une employée, détruit une voiture en stationnement.

Gardé à vue puis jugé je suppose en comparution immédiate, il écope d'une peine de six mois de prison avec sursis et de quelques milliers d'euros d'amende.

Sur ce, il peut reprendre son travail.

Or faites un tour sur Google et informez-vous sur la législation CQP-CNAPS concernant les agents de sécurité... leur formation, leur carte professionnelle et ce qui concerne l'intangible virginité de leur casier judiciaire et vous verrez que ce pauvre gosse, compte tenu de ses antécédents n'aurait jamais pu suivre cette formation, obtenir la carte professionnelle lui permettant d'exercer... encore moins la conserver après avoir vandalisé le bureau d'une ASE...

La mère d'une des victimes, alcoolique et accro aux psychotropes, somnifères, antidépresseurs, anxiolytiques depuis des années et des années, est internée parce qu'elle représente une menace pour elle-même ( autolyse ). Après quelques jours sanglée dans une chambre capitonnée, elle est, après une consultation avec un psychiatre dans un sevice fermé, déclarée sortante... un dimanche !

Ni une ni deux, elle va, complètement ragaillardie ( plus besoin d'alcool ni de médocs ), aller attendre l'arrivée d'un camelot qui a, selon elle, pris en voiture son fils le jour où il a fugué, le convaincre de la garder auprès d'elle pour l'aider à travailler au marché, puis après un trajet entre Clermont-Ferrand et le lieu du marché, se rendre à la gare la plus proche, prendre le TGV pour Nemours, tomber direct sur le centre d'apprentissage où son fils a été accueilli après sa fugue et être reçue par son directeur qui bosse... un dimanche.

Si vous arrivez à sortir un dimanche matin d'un service fermé de psychiatrie et que sans ordo, sans fringues correctes, sans argent, sans ressentir aucun effet de manque, vous parveniez à vous rendre de Clermont à un marché puis à une gare, que de là vous attrapiez un des "nombreux" TGV qui font la liaison Clermont-Nemours, et qu'à pied, ne connaissant pas la ville ( Nemours 13 558 habitants ), vous réussissiez à trouver un centre d'apprentissage ouvert le dimanche et dont le directeur est présent... je dis waouh !!!

Et puis il y a un des suspects qui travaille comme coq ( cuisinier ) sur un cargo... dont l'équipage et les passagers sont victimes d'un mystérieux "mal" qui ressemble à une super gastro.

Après qu'une passagère allemande ait fini dans l'océan, le navire fait escale à Singapour.

Pas de quarantaine... tous retrouvent quasi instantanément la forme... sauf l'Allemande... bien entendu !

Le suspect est soupçonné mais vite disculpé.

Se sachant repéré, il va dans le quartier chaud de la ville, tombe, le hasard fait très bien les choses, sur un Néo-zélandais qui est quasiment son sosie, a le même âge que lui... et, fait exprès, est homosexuel, ce qui lui permet de l'emmener d'évidence à l'hôtel, de l'estourbir, de prendre son passeport... diplomatique... décidément ce hasard qui fait bien les choses !

Ainsi peut-il sans difficulté franchir la frontière malaisienne, aller à l'aéroport et prendre un avion pour Paris.

Ni vu ni connu ?

Ah que non ! Ce serait prendre ce hasard pour un simple hasard.

Non, 7/7 a fait un reportage sur ce cargo victime d'une grosse gastro... et devinez quoi... à Paris, l'agent de sécurité qui déprime, regarde, pour une fois, la télé, et devinez quoi... le caméraman de 7/7 a filmé tous les passagers de ce cargo... dont le suspect qui est donc reconnu et balancé par un de ses anciens camarades... et c'est sans parler de la fuite d'un hôtel à Paris de notre suspect, de sa cheville sérieusement foulée pour échapper à la police à ses trousses... et qui heureusement va pouvoir bénéficier pour fuir de la négligence d'un coursier qui a laissé allumé son scooter "débridé"... avec en prime... un casque offert par la maison...

Si j'ajoute l'envie soudaine, irrépressible et incompréhensible du pauvre bougre qui a découvert les trois "emmurés", de se rendre dans la maison de l'horreur, et de tomber par hasard...encore lui... sur une trappe qui mène à un petit bunker souterrain aménagé par le tueur ( trappe qui avait échappé à la fouille minutieuse de la cohorte des techniciens de la police scientifique ) et que je vous dis que cela va avoir pour conséquences l'arrivée en ordre dispersé de la brigade des émotifs qui vont "piedsnikeliser" la fin de ce polar... je crois avoir fait le tour de quelques-unes ( pas toutes ) des invraisemblances de ce roman.

Il y a enfin la plume de Cécile Cabanac.

Une plume convenue, à la syntaxe faiblarde qui cherche désespérément les effets de style mais tombe dans le cliché, le plat ou le kitsch...

" Et le niveau de tension atteignait désormais des sommets !"

" Une expérience violente qu'une sorte d'écoeurement révolté commençait ( on est à la fin de l'enquête...) à contaminer l'équipe."

Je termine sur les répétitions en avalanche(s) :

"Entrebâiller, récriminations, coups de menton ou d'adrénaline, n'étant pas en position de force, happé par un trou noir, un tourbillon, des gouttes d'acide, le teint cireux, les inévitables balayages des yeux, du regard, les mailles du filet etc etc "...



Au final, un thriller dont la lecture a oscillé entre intérêt et pouffements.

J'ai eu l'impression ( comparaison qui vaut ce qu'elle vaut ) de lire une BD avec des personnages dont on n'aurait dessiné que les contours ( Cécile Cabanac ne se livre à aucun descriptif ) et dont les bulles ( dialogues ) auraient été soit vides, soit convenues, soit emplies d'onomatopées.

Un livre qui, je le sais, séduira d'autres lecteurs, raison pour laquelle... chacun fera ce qu'il lui plaira de faire.



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La Petite Ritournelle de l'horreur

La quatrième de couverture suscite l'intérêt, le titre, un peu facile, fait tiquer. Mais bon, le livre est plutôt apprécié dans la babeliosphère, et ne connaissant pas l'auteure, laissons la tentation de la découverte l'emporter.



Un canevas solide, construit sur les maltraitances infligées aux enfants placés par l'assistance publique chez un couple agréé famille d'accueil, vrais tortionnaires, pervers amoraux. La dessus se bâtit l'histoire policière, initiée par la découverte de cadavres d'enfants dans leur ancienne maison.

Les chapitres, courts, alternativement titrés au nom des protagonistes, s'enchaînent rapidement pour dérouler une histoire plutôt bien huilée à la conclusion originale.



Mais deux défauts rédhibitoires pour moi gâchent mon plaisir de la lecture :

-l'auteur juge ses personnages, de manière répétitive et lourde. Le clou est bien enfoncé.

-les caractères sont quelque peu caricaturaux, les vilains très méchants maltraitent les enfants, les gentils très bons les adorent sans limites. Cette catégorisation manichéenne des personnages à l'aune de leurs rapports aux enfants alourdit inutilement le roman. L'on comprend vite que l'auteure reste béate devant eux, mais ce leitmotiv finit par plomber la lecture.

Il aurait juste fallu que le cadre narratif soit allégé, levant ainsi ces quelques réticences, pour apprecier pleinement ce roman bien mené.



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La Petite Ritournelle de l'horreur

Voilà un titre qui colle à merveille à ce roman. Cécile Cabanac nous fait voir ce qu'il y a de plus horrible : la violence physique et psychologique sur des enfants, des enfants qui n'ont rien connu d'autre que de la souffrance. Placés dans une famille d'accueil qui n'en a que le nom, ils ne vont pouvoir se reconstruire. Et pourtant dans ce tourbillon d'horreur, on va rencontrer des personnages attachants .

En filigrane, l'auteur pointe les failles du système, les manquements des uns et des autres, des dysfonctionnements des services sociaux, des attitudes parfois trop laxistes ! C'est le premier livre que je lis de cet auteur, je n'ai pas lu les deux premiers ce qui change sans aucun doute ma perception de la fin...
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Des poignards dans les sourires

L'expression "Il vaut mieux être seul que mal accompagné" ne pouvait pas mieux être employée!

Alors que Catherine Renon rentre avec ses trois enfants d'un week-end chez sa soeur, elle va avoir une agréable surprise: La maison familiale est vide! Tout laisse penser que son mari, François un chef d'entreprise véreux, alcoolique et violent a enfin levé les voiles. Catherine va enfin pouvoir reprendre sa vie en main... Alors que la mère de famille va se voir pousser des ailes, les Renon et les proches vont s'inquiéter de cette étrange disparition... Est-ce que la douce Catherine ne serait-elle pas à l'origine de celle-ci? Derrière tous ces faux-semblants, est-ce que François sera -t-il réellement regretté? Est-ce que la vérité concernant cette étrange disparition ne va t-elle pas ouvrir une boîte de Pandore fermée depuis de nombreuses années?



Après deux ans à dormir dans ma bibliothèque, je sors enfin le premier roman de Cécile Cabanac et je dois dire que, comme le bon vin, il s'est très bien conservé et s'est bonifié avec le temps.



J'ai vraiment apprécié la plume de l'autrice qui arrive par son jeu d'écriture à centrer le récit plus sur la vie des proches et des enquêteurs que sur celle de François, notre disparu. J'ai beaucoup aimé cette particularité que je n'ai pas retrouvé chez un autre auteur.

"Des poignards dans les sourires" est un polar agréable à lire qui nous tient en haleine tout au long de sa lecture. Je me suis régalée à parcourir les routes et les cols du Massif central pour tenter d'élucider le mystère de cette disparition... J'espère que vous prendrez vous aussi beaucoup de plaisir à vous plonger dans ce polar français!
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La Petite Ritournelle de l'horreur

Pio Achenza s’attaque à la rénovation d’une maison isolée. Il est fatigué, n’en a pas envie, mais sa femme, Maria, ne lui laisse aucun répit ; ils attendent leur quatrième enfant et l’appartement est trop petit. En détruisant un mur, il fait une macabre découverte : les corps de trois enfants ont été emmurés. La commandant Sevran et son coéquipier sont chargés de l’enquête. Après avoir interrogé Pio, ils souhaitent entendre l’ancienne propriétaire, Madeleine Duflot, mais elle est morte quinze jours auparavant.



L’intrigue est excellente et je n’ai pas lâché le roman. En revanche, à force de rebondissements et d’horreur, l’histoire devient peu crédible. L’horreur est bien présente, mais l’auteur ne s’appesantit pas sur les meurtres. Même si vous n’aimez pas les livres violents (ce qui est mon cas), vous ne devriez pas avoir de difficultés à le lire.



Si vous aimez les intrigues puissantes, La petite ritournelle de l’horreur de Cécile Cabanac est fait pour vous. Même si vous préférez plonger dans un univers inhabituel et bien décrit, que les personnages soient approfondis, vous aurez plaisir à lire ce livre, sans pour autant avoir le désir de renouveler l’expérience.


Lien : https://dequoilire.com/la-pe..
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Le Chaos dans nos veines

Le début du roman est palpitant avec d'une part , au printemps 2019 ,la découverte du corps d'une ancienne flic, Cécile Arbin dans une maison abandonnée et le début de l'enquête menée par le duo de policiers Remy Brisseau et Marianne Decointet et d'autre part le parcours du couple Gantz depuis 1983 .



Lui, Rodolphe Gantz est avocat . Par le choix des affaires qu'il plaide , il veut se faire une réputation de ténor du barreau, défendant ceux qui sont accusés des pires crimes, "les indéfendables ".



Elle, Hélène , est cheffe de service de cardiologie au CHU de Bordeaux , une femme brillante très belle mais froide.



Un couple atypique dont l'union est attisée par la confrontation de leurs égos avec la capacité de s'étonner intellectuellement l'un l'autre.



L'harmonie assez antinomique va être brisée par la naissance d'un fils , Hugo , que sa mère rejette dès sa grossesse car il représente pour elle un frein à sa carrière.



Entre les chapitres où se déroulent les faits autour de la famille Gantz, Marianne et son chef Remy essaient de déterminer si la mort de Cécile Arbin est un suicide ou un meurtre d'autant plus qu'un autre corps est découvert dans une cuve d'acide à la cave .



Peu à peu tout se rejoint, la recherche que l'ex flic Cécile Arbin faisait sur des viols d'étudiantes à la faculté de droit quelques années auparavant , les investigations des policiers qui s'orientent autour de la famille Gantz avec la disparition d'Hélène , les procès de Rodolphe Gantz et les fréquentations d'Hugo.



C'est à ce moment là que j'ai un peu décroché , trouvant que l'intrigue tournait en rond et mon intérêt s'est émoussé contrairement à beaucoup d'autres lecteurs . J'ai tout de même été jusqu'à la fin du roman ...
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À pleurer tout nous condamne

Voici mon retour de lecture sur À pleurer tout nous condamne de Cécile Cabanac.

Pour un salaire de misère, Alice, jeune attachée parlementaire, se laisse maltraiter depuis trop longtemps. Elle qui se rêvait générale des armées se découvre petit soldat au garde-à-vous. Et ce constat douloureux la pousse à tout quitter pour se réfugier au Pays basque où ses parents ont hérité d’une maison empreinte du souvenir de sa tante Diane.

Vingt ans plus tôt, celle-ci a disparu sans que personne ne comprenne jamais ce qui lui est arrivé.

Comme une évidence, elle va alors avoir besoin de faire la lumière sur cet événement qui a marqué son enfance.

Mais à Saint-Just-Ibarre, la vie semble régie par les secrets, et sa présence dérange. Une animosité malsaine règne autour d’elle.

Alice, qui étouffe sous le poids de ce drame familial, ne renoncera pourtant pas. Quoi qu’il en coûte, elle rendra justice à Diane.

À pleurer tout nous condamne est un thriller mettant à l'honneur Alice, une jeune femme qui décide de tout quitter. Elle n'en peut plus, elle finit par détester son travail d'attachée parlementaire. Proche du burn-out, ayant envie d'en finir, elle part dans le pays basque, dans la maison familiale. Maison emprunte de souvenirs car sa tante Diane y habitait, mais elle a disparue sans laisser de traces il y a vingt ans.

En arrivant là bas, Alice sent vite sur ses épaules le poids du passé. Elle veut découvrir ce qui est arrivé à Diane.

Ses parents sont contre sa décision et on ne peut pas dire que cela enchante les habitants du petit village !

Du coup, Alice se retrouve quasiment seule contre tous, bien décidée à mettre à jour la vérité.

Cela ne sera pas facile et par moment, j'ai trouvé ça tiré par les cheveux. Il y a de nombreux rebondissements, je ne me suis pas ennuyée une seule seconde.

Toutefois je suis un peu sceptique par rapport à certains évènements, à certaines révélations.

Et, je vous avoue ne pas avoir totalement été convaincue par la fin, c'est dommage.

Malgré tout, j'ai aimé ma lecture dans l'ensemble. Je me suis attachée à Alice, je me suis posé beaucoup de questions sur Diane que j'ai aimé découvrir peu à peu.

J'ai apprécié l'ambiance, qui est très lourde.

L'ensemble est bien ficelé mais je l'ai trouvé en dessous de son roman La petite ritournelle de l'honneur, que j'avais adoré.

À pleurer tout nous condamne est un thriller intéressant que je vous invite à découvrir et note 3.5 étoiles :)



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Des poignards dans les sourires

François Renon est un entrepreneur de renom (gag simpliste mais gratuit), il n'a eu aucun mal à le devenir, son père Georges aujourd'hui décédé lui a légué une entreprise de bâtiment et travaux publics qui a fleuri sur le compost de l'après-guerre et a profité sous le Gaullisme des relations douteuses entre marchés publics, bâtiment et financement des partis politiques, la mafia n'est pas très loin de ce modèle. Le récit se déroule en Auvergne, entre Clermont-Ferrand, Vichy (tiens !) Chamalières et Ceyrat.

François est marié à Catherine, une parisienne qui a tenté sa chance à Clermont et a tiré le gros lot dans tous les sens du terme pour le meilleur et pour le pire. Le pire a largement dépassé le niveau du meilleur. Ils ont trois enfants, Maxime, Clémence et Eliott.

La mère Renon, Michelle a tout de la douairière aigrie, délaissée par son mari, Georges qui a semé deux bâtards chez une quincaillère.

Cécile Cabanac construit son récit avec talent. Dès le premier chapitre, on assiste au meurtre de François, dont on découvre que sa passion pour l'alcool l'a conduit à des dérives crapoteuses et qu'il doit se trouver en compagnie d'une femme qui n'est pas Catherine.

Elle décrit ensuite, pour éclairer le personnage disparu, son entourage familial, il a deux soeurs, Jeanne et Marie et ses relations professionnelles.

La vie du couple Renon n'est pas des plus reluisantes. Les relations entre la patriarche Michelle et Catherine ne sont pas au beau fixe. Seul François trouve grâce aux yeux de sa mère.

Côté Police, la Capitaine Virginie Sevran elle aussi parisienne échouée à la PJ de Clermont pour cause de séparation avec Paul son mari qui n'a pas supporté le quotidien de mari d'une enquêtrice de la Crim, est chargée de l'enquête. Elle est assistée du lieutenant Biolet qui traverse également une perturbation sentimentale.

L'équipe de la PJ complétée par Navard, le macho de service, Ghemzi, la beur de service, est sous l'autorité du directeur Ospitalé, « un rondouillard d'une soixantaine d'années. »

La légiste au CHU de Clermont est professeur Sophie Brun « Une femme d'environ 50 ans, peut-être moins, grande, mince (…) porte un rouge à lèvres discret et une chemise noire sous sa blouse blanche. »

J'ai trouvé deux points forts au roman et au déroulement de l'enquête :

La description d'une certaine bourgeoisie provinciale et le parallèle que le lecteur établit rapidement entre Catherine et Virginie, deux parisiennes qui ont du mal à s'intégrer en province, ce qui les conduit à adopter des comportements atypiques.

La façon dont le lecteur est mis en concurrence avec la capitaine Sevran. L'auteur divulgue au lecteur des fait que Sevran n'obtiendra (ou pas qu'en faisant témoigner des personnages que le lecteur a vu dans l'action.

Au cours de la lecture, on a souvent envie de dire à Sevran, mais non Virginie, tu fais fausse route, ou à Catherine, si tu réagis de cette façon, les soupçons ne vont pas tarder à se reporter sur toi.

Même si le roman est un peu long pour moi, il a le mérite de ne rien révéler sur l'issue. le lecteur est comme Sevran, face à un groupe de suspects, coupables potentiels, sans que rien ne fasse pencher la balance vers l'un d'eux.

Roman très agréable à lire que je classe en bonne place dans la littérature policière française, avec un plus en raison de la construction très élaborée du récit.

A lire pour les amateurs du genre.


Lien : https://camalonga.wordpress...
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Le Chaos dans nos veines

Plus que dans nos veines, c'est dans nos têtes que Cécile Cabanac sème le chaos, avec son dernier roman.

Un thriller choc.

De ceux qu'on ne lâche pas facilement.

De ceux qui démarrent tranquillement, avant de passer à la vitesse supérieure, de s'emballer, de frôler l'accident mais qui se redressent à temps, dans un dernier virage en épingle, alors qu'on se voyait déjà dans le décor.

Cabanac maîtrise.

Les deux mains agrippées au volant, elle conduit son lecteur au bord du... chaos.

Le Capitaine Brisseau est réveillé en pleine nuit par son beau-frère qui vient de faire une macabre découverte.

Au premier abord, l'affaire semble simple.

Suicide.

Mais, chez Cécile Cabanac, il n'y a pas d'histoire simple.

Et ce corps sans vie va conduire les enquêteurs dans les profondeurs de la noirceur humaine.

Ce sont de vieilles affaires qui vont remonter à la surface et venir se greffer sur ce dossier épineux.

D'autant qu'un ténor du barreau, un intouchable, pourrait bien être mêlé à tout ça.

Quel est son degré d'implication ?

Vous aimez les sacs de noeuds ?

Les rebondissements ?

Les fausses pistes ?

Les pervers diaboliques ?

Les mensonges et les secrets de famille ?

Alors là, vous allez être servis.
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À pleurer tout nous condamne

Proche du burn-out, Alice quitte son emploi et Paris pour se ressourcer dans la maison familiale au fin-fond du Pays Basque. C’est ici que, vingt ans plus tôt, sa tante Diane a disparu brutalement sans laisser de traces. Cette tragédie familiale a profondément marqué Alice qui décide de reprendre l’enquête à son compte. Ses premières investigations suscitent une grande méfiance des habitants du village encore traumatisés par ce dramatique fait-divers qui avait engendré force rumeurs et délations. Aidée par le gendarme responsable de l’enquête à l’époque, Alice brave le climat délétère et contraint quasiment les villageois à remuer le passé autour de Diane.

Atmosphère étouffante et suspense garantis avec ce roman noir psychologique touffu et très bien écrit de Cécile Cabanac.
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